Programme du séminaire « Les territoires des classes populaires du périurbain aux mondes ruraux (XIXe-XXIe siècles) »

Chères et chers collègues,
Vous trouverez ci-dessous le programme et le descriptif du SéMINAIRE « LES TERRITOIRES DES CLASSES POPULAIRES DU PéRIURBAIN AUX MONDES RURAUX (XIXE-XXIE SIèCLES) », co-organisé par Emmanuel Bellanger et moi-même, dont le thème de l’année est intitulé « AUTOCHTONIE, INTERCONNAISSANCE ET SOCIABILITéS ». Vous pouvez également retrouver ce programme sur le site du Centre d’histoire sociale des mondes contemporains, à l’adresse suivante: histoire-sociale.cnrs.fr/wp-content/uploads/2025/09/Programme-2025-2026-DEF.pdf
Le séminaire a lieu en SALLE 19 (RDC) DU BâTIMENT SUD AU CAMPUS CONDORCET UN MERCREDI PAR MOIS DE 15H à 18H. Vous pouvez nous écrire à lola.zappi@univ-paris1.fr ou emmanuel.bellanger@univ-paris1.fr pour toute question ou renseignement.
DESCRIPTIF: Ce séminaire interroge l’articulation entre la structuration sociale et la structuration spatiale de l’Europe contemporaine en plaçant la focale sur les différents espaces de vie des classes populaires. Si l’histoire des inégalités sociales dans les métropoles industrielles est bien connue de l’historiographie, il n’en va pas de même des configurations sociales à l’œuvre dans les autres territoires, depuis les campagnes isolées aux villes moyennes en passant par les gros bourgs ruraux et les banlieues pavillonnaires. Le séminaire vise donc à spatialiser l’histoire des groupes sociaux en décentrant le regard des grandes villes et en faisant dialoguer des historiographies (rurales, périurbaines, urbaines) souvent cloisonnées. Il s’attache aussi au dialogue interdisciplinaire entre sociologie et histoire afin de redonner une profondeur historique à des sujets tels que le malaise des agriculteurs, le déclassement des régions désindustrialisées ou le vote des territoires ruraux. Après une première année introductive, le séminaire portera en 2025-2026 sur un concept désormais classique de la sociologie : le « capital d’autochtonie », soit la capacité des habitants d’un territoire à faire valoir leur ancrage local comme une ressource (sociale, économique, etc.). Alors que ce terme est très utilisé en sociologie des classes populaires, parfois en le prenant pour acquis, nous souhaitons tester son approche heuristique dans différentes configurations sociales et géographiques. Le capital d’autochtonie a notamment été décrit comme une ressource très masculine, ou encore comme un capital teinté de nostalgie et à ce titre plus prégnant dans les territoires populaires en déclin que dans ceux attractifs. En mobilisant le concept en historien, on peut aussi s’interroger sur ses temporalités propres : le capital d’autochtonie est-il pertinent dans le contexte d’exode rural et de forte croissance urbaine de la fin du XIXe siècle, où certains territoires, comme les faubourgs et les premières banlieues, ne sont constitués que de nouveaux venus ? Qu’en est-il des campagnes des années 1960, marquées par la déprise démographique et le vieillissement de la population, où les jeunes partis en ville peuvent présenter plus d’attrait pour leurs pairs que ceux restés vivre de la terre ? Enfin, le séminaire pose la question de la transposition disciplinaire de ce concept. La notion d’interconnaissance par exemple, mieux identifiée par les historiens et fréquente dans les travaux sur la ruralité, interroge aussi les modalités de l’ancrage dans un tissu social local. Elle présente comme originalité d’intégrer une dimension critique : le fait de connaître tout et tout le monde est vecteur d’une forme de contrôle social, de dynamiques d’exclusion et de marginalisation autant que d’intégration. Il s’agira ainsi de tester ce que des concepts venus de l’histoire peuvent apporter en retour au capital d’autochtonie.
PROGRAMME:
/12 NOVEMBRE : QUEL ANCRAGE SOCIAL POUR LES NOUVEAUX VENUS ?/ THIBAULT BECHINI (CHS) : « Points d’ancrage locaux, appartenances transnationales : migrants italiens de la vallée de l’Huveaune (Marseille) au tournant des 19e et 20e siècles » DANIELE INDA (INRAE, UR ETTIS) : « Faire sa place dans un espace rural : trajectoires de néo-agriculteurs et agricultrices dans la Nièvre »   /10 DéCEMBRE : ÊTRE DU CRU, UN ATOUT CHEZ LES NOTABLES ?/ CAROLINE BOUCHIER (Université Lumière Lyon 2, LER) :  « “Le coq du village” peut-il chanter dans tout le canton ? Recomposition et réversibilité de la notabilité paysanne – Lecture de carnets de cultivateurs dans le sud-Isère (1900-1937) ». JULIAN MISCHI (INRAE, IRISSO) : « La fabrique et la contestation des notabilités rurales. Sociohistoire des luttes pour le pouvoir municipal dans les bourgs industriels (20e – 21e siècles) »   /11 MARS : ANCRAGE LOCAL ET INTERCONNAISSANCE DANS L’ENGAGEMENT MILITANT/ LOUISE BUR (Université Paris 1, CHS) : « Réseaux et pratiques militantes d’un groupe social marginalisé : les militantes communistes du Pas-de-Calais dans l’entre-deux-guerres. » INGRID HAYES (Université Paris Nanterre, IDHES) : « Faut-il être du cru pour être une figure politique locale ? Parcours croisés de deux militantes issues de l’immigration en banlieue rouge »
/8 AVRIL : LE CAPITAL D’AUTOCHTONIE DANS LES CAMPAGNES EN DéCLIN ET LES CAMPAGNES ATTRACTIVES/ FABRICE BOUDJAABA (CNRS, CRH) : « Les enracinés : alliance, sociabilités et identité locale (Ivry 1770-1860) » ANAïS COLLET (Université de Strasbourg, SAGE) : « Néo-ruralités post-Covid. Des styles de vie cultivés et écologisés à l’épreuve des mondes ruraux »   /6 MAI : MARGINALITé ET CAPITAL D’AUTOCHTONIE, DES NOTIONS MUTUELLEMENT EXCLUSIVES ?/ ROMAIN JAOUEN (ANR Consent, CHSP) : « Voisinages hostiles ? Relations de proximité et vies homosexuelles à Paris, années 1930-1950 » COLIN GIRAUD (Université Paris Nanterre, CRESPPA) : « Des homosexualités périphériques ? Gays et lesbiennes loin des grandes villes »   /3 JUIN : FAUT-IL êTRE UNE FEMME « DU COIN » POUR S’ENGAGER DANS LES MONDES RURAUX ?/ MICHèLE RAULT (conservatrice en chef du patrimoine honoraire) : « Femmes missionnaires dans le monde rural : “vivre avec et comme” les autres “sans être du coin” pour partager la condition ouvrière, un exemple dans le Berry (1940-1960) » LOLA ZAPPI (Université Paris 1, CHS) : « Être ou ne pas être du « milieu » : filles d’agriculteurs, filles du coin et filles de la ville chez les assistantes sociales de la Mutualité sociale agricole (années 1950-1980) »
En espérant vous y retrouver nombreuses et nombreux, Bien cordialement, Lola Zappi  
  [1]   Lola Zappi[2]
Maîtresse de conférences Histoire contemporaine
EHS : École d’histoire de la Sorbonne
Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne
Campus Condorcet – bâtiment Sud
5 cours des Humanités, 93300 Aubervilliers
4e – 4086
www.pantheonsorbonne.fr[1]
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