REAF 2026 – AAC (atelier) – Genre, pouvoir et aide internationale en contextes africains
Bonjour, Vous trouverez ci-dessous un appel à communications pour un atelier organisé lors de la 9e édition des REAF (Rencontres des Etudes Africaines en France) qui se tiendra à Aubervilliers (Campus Condorcet) du 29 juin au 2 juillet 2026. PS: je ne fais que relayer l’information, ainsi pour toute question, veuillez écrire à la responsable de l’atelier, dont l’adresse courriel se trouve à la suite de cet appel. Bien cordialement,
REAF 2026 – Appel à communications (atelier) Genre, pouvoir et aide internationale en contextes africains : circulations, tensions et reconfigurations
Atelier organisé en partenariat avec l’axe « Genre et société » du programme Afriques de Noria Research
Élaborée dans les années 1970, la notion de « genre » s’est imposée dans le répertoire de l’aide internationale comme vecteur de prescriptions normatives plutôt que de revendications en termes de droits (Verschuur 2009; Delage et al. 2019; Olivius 2016), illustrant le refus des instances internationales d’aborder les questions de pouvoir et les mécanismes de reproduction des inégalités (Charlesworth 2005; Leroy 2018; Tvedt 2013). Devenus un incontournable des projets d’aide internationale, les programmes de « promotion de l’égalité homme-femme » ou de « lutte contre les violences basées sur le genre (VBG) » produisent des effets significatifs en termes de changement social et de gouvernementalité (Fiddian-Qasmiyeh 2014; Olivius 2014). Ils prolongent souvent des représentations stéréotypées, racistes et coloniales (Baaz et Stern 2013; Lawrance 2016; Musso 2018) et participent à la création d’un « marché » de la prévention et de la protection (Freedman 2018) traversé par des enjeux de pouvoir, des confrontations idéologiques et des négociations identitaires entre acteurs et actrices multiples, à différentes échelles. Ce panel propose d’interroger la manière dont ces interventions sont traduites, recomposées et réappropriées dans des contextes africains marqués, pour certains, par un usage stratégique et souvent instrumental des politiques de promotion des droits des femmes (Burnet 2008) ou, au contraire, par des discours anti-genre mobilisés au nom de l’anti-impérialisme et de la défense de supposées valeurs africaines (Sindjoun 2000; Mouiche 2007; McEwen 2022; Bouilly et N’Diaye 2022). Il s’agira d’examiner de manière critique les logiques politiques, symboliques et sociales à l’oeuvre dans ces projets, non pour en évaluer l’efficacité ou formuler des recommandations mais pour questionner leurs présupposés normatifs, analyser leurs usages et effets – attendus ou non – ainsi que les stratégies d’appropriation, de contournement ou de subversion mises en place par une variété d’acteur.rices à différentes échelles. En croisant approches critiques et perspectives empiriques (Cavatorta 2020), ce panel vise à explorer les formes multiples, souvent ambivalentes, que prennent les politiques dites de promotion du genre dans les Afriques.
Modalités de soumission : Les propositions de communications (500 mots max.) sont à envoyer d’ici le 5 novembre 2025 au plus tard à l’adresse suivante, en précisant « REAF 2026 » dans l’objet du mail : clefort@uliege.be
Responsable : Claire Lefort-Rieu, postdoctorante, Laboratoire d’anthropologie sociale et culturelle, Université de Liège. NB : L’organisation des REAF n’ayant pas de budget « invitation » pour les ateliers, les communicant.es sont invité.es à se rapprocher de leurs établissements, unités, labos d’affiliation pour une prise en charge de leurs frais de déplacement et d’hébergement.
Références Baaz, Maria Eriksson, et Maria Stern. 2013. Sexual Violence as a Weapon of War? Perceptions, Prescriptions, Problems in the Congo and Beyond. Zed Books ; Nordic Africa Institute. Bouilly, Emmanuelle, et Marième N’Diaye. 2022. « Introduction au thème. Penser l’anti-genre en Afrique ». Politique africaine (Paris) 168 (4): 5‑24. Burnet, Jennie E. 2008. « Gender Balance and the Meanings of Women in Governance in Post-Genocide Rwanda ». African Affairs 107 (428): 361‑86. Cavatorta, Giovanna. 2020. « Introduction. Normes, silences, pouvoirs : pour une anthropologie critique des “violences fondées sur le genre” ». Archivio antropologico mediterraneo 22 (1). Charlesworth, Hilary. 2005. « Not Waving but Drowning: Gender Mainstreaming and Human Rights in the United Nations ». The Harvard Human Rights Journal, no 18: 1‑18. Delage, Pauline, Marylène Lieber, et Natacha Chetcuti-Osorovitz. 2019. « Lutter contre les violences de genre. Des mouvements féministes à leur institutionnalisation. Introduction ». Cahiers du Genre (Paris) 66 (1): 5‑16. Fiddian-Qasmiyeh, Elena. 2014. The Ideal Refugees: Gender, Islam, and the Sahrawi Politics of Survival. Syracuse University Press. Freedman, Jane. 2018. « La lutte contre les violences sexuelles et “basées sur le genre” en République démocratique du Congo (RDC) : les impacts locaux d’une politique internationale ». In La globalisation du genre. Presses universitaires de Rennes, pp. 209-228. Lawrance, Benjamin N. 2016. « Boko Haram, Refugee Mimesis, and the Archive of Contemporary Gender-Based Violence ». Radical History Review 2016 (126): 159‑70. Leroy, A. 2018. « Repolitiser le genre ». Alternatives Sud XXV: 7‑26. McEwen, Haley. 2022. « The (Geo)politics of Gender and Sexuality Diversity in a Multipolar World: Reading African Anti-Genderisms beyond the Transatlantic ». Politique africaine (Paris) 168 (4): 95‑113. Mouiche, Ibrahim. 2007. « Genre et commandement territorial au Cameroun ». Cahiers d’études africaines 47 (186): 391-408. Musso, Sandrine. 2018. « Façonnements sociaux des “vulnérabilités” du corps des femmes. Retour sur l’histoire sociale et les leçons de l’épidémie de Sida ». In Femmes, enfants et santé à Madagascar: approches anthropologiques comparées, Paris. L’Harmattan. Olivius, Elisabeth. 2014. « Governing Refugees through Gender Equality : Care, Control, Emancipation ». Doctoral Dissertation, Umea University. Olivius, Elisabeth. 2016. Beyond the Buzzwords: Approaches to Gender in Humanitarian Aid. Dissertation Brief Series. Expertgruppen för Biståndsanalys. Sindjoun, Luc, éd. 2000. La biographie sociale du sexe : genre, société et politique au Cameroun. Karthala, CODESRIA. Tvedt, Johanna. 2013. « Accounting for Gender in International Refugee Law: A Close Reading of the UNHCR Gender Guidelines and the Discursive Construction of Gender as an Identity ». Master thesis in International Studies, University of San Francisco.Verschuur, Christine. 2009. « Quel genre ? Résistances et mésententes autour du mot « genre » dans le développement ». Revue Tiers Monde 200 (4): 785‑803.
Pauline CHERBONNIER Doctorante en Histoire – MESOPOLHIS (Sciences Po Aix, AMU, CNRS) ATER en Histoire contemporaine – Sciences Po Aix Co-directrice et co-fondatrice du programme Afriques de Noria Research
REAF 2026 – Appel à communications (atelier) Genre, pouvoir et aide internationale en contextes africains : circulations, tensions et reconfigurations
Atelier organisé en partenariat avec l’axe « Genre et société » du programme Afriques de Noria Research
Élaborée dans les années 1970, la notion de « genre » s’est imposée dans le répertoire de l’aide internationale comme vecteur de prescriptions normatives plutôt que de revendications en termes de droits (Verschuur 2009; Delage et al. 2019; Olivius 2016), illustrant le refus des instances internationales d’aborder les questions de pouvoir et les mécanismes de reproduction des inégalités (Charlesworth 2005; Leroy 2018; Tvedt 2013). Devenus un incontournable des projets d’aide internationale, les programmes de « promotion de l’égalité homme-femme » ou de « lutte contre les violences basées sur le genre (VBG) » produisent des effets significatifs en termes de changement social et de gouvernementalité (Fiddian-Qasmiyeh 2014; Olivius 2014). Ils prolongent souvent des représentations stéréotypées, racistes et coloniales (Baaz et Stern 2013; Lawrance 2016; Musso 2018) et participent à la création d’un « marché » de la prévention et de la protection (Freedman 2018) traversé par des enjeux de pouvoir, des confrontations idéologiques et des négociations identitaires entre acteurs et actrices multiples, à différentes échelles. Ce panel propose d’interroger la manière dont ces interventions sont traduites, recomposées et réappropriées dans des contextes africains marqués, pour certains, par un usage stratégique et souvent instrumental des politiques de promotion des droits des femmes (Burnet 2008) ou, au contraire, par des discours anti-genre mobilisés au nom de l’anti-impérialisme et de la défense de supposées valeurs africaines (Sindjoun 2000; Mouiche 2007; McEwen 2022; Bouilly et N’Diaye 2022). Il s’agira d’examiner de manière critique les logiques politiques, symboliques et sociales à l’oeuvre dans ces projets, non pour en évaluer l’efficacité ou formuler des recommandations mais pour questionner leurs présupposés normatifs, analyser leurs usages et effets – attendus ou non – ainsi que les stratégies d’appropriation, de contournement ou de subversion mises en place par une variété d’acteur.rices à différentes échelles. En croisant approches critiques et perspectives empiriques (Cavatorta 2020), ce panel vise à explorer les formes multiples, souvent ambivalentes, que prennent les politiques dites de promotion du genre dans les Afriques.
Modalités de soumission : Les propositions de communications (500 mots max.) sont à envoyer d’ici le 5 novembre 2025 au plus tard à l’adresse suivante, en précisant « REAF 2026 » dans l’objet du mail : clefort@uliege.be
Responsable : Claire Lefort-Rieu, postdoctorante, Laboratoire d’anthropologie sociale et culturelle, Université de Liège. NB : L’organisation des REAF n’ayant pas de budget « invitation » pour les ateliers, les communicant.es sont invité.es à se rapprocher de leurs établissements, unités, labos d’affiliation pour une prise en charge de leurs frais de déplacement et d’hébergement.
Références Baaz, Maria Eriksson, et Maria Stern. 2013. Sexual Violence as a Weapon of War? Perceptions, Prescriptions, Problems in the Congo and Beyond. Zed Books ; Nordic Africa Institute. Bouilly, Emmanuelle, et Marième N’Diaye. 2022. « Introduction au thème. Penser l’anti-genre en Afrique ». Politique africaine (Paris) 168 (4): 5‑24. Burnet, Jennie E. 2008. « Gender Balance and the Meanings of Women in Governance in Post-Genocide Rwanda ». African Affairs 107 (428): 361‑86. Cavatorta, Giovanna. 2020. « Introduction. Normes, silences, pouvoirs : pour une anthropologie critique des “violences fondées sur le genre” ». Archivio antropologico mediterraneo 22 (1). Charlesworth, Hilary. 2005. « Not Waving but Drowning: Gender Mainstreaming and Human Rights in the United Nations ». The Harvard Human Rights Journal, no 18: 1‑18. Delage, Pauline, Marylène Lieber, et Natacha Chetcuti-Osorovitz. 2019. « Lutter contre les violences de genre. Des mouvements féministes à leur institutionnalisation. Introduction ». Cahiers du Genre (Paris) 66 (1): 5‑16. Fiddian-Qasmiyeh, Elena. 2014. The Ideal Refugees: Gender, Islam, and the Sahrawi Politics of Survival. Syracuse University Press. Freedman, Jane. 2018. « La lutte contre les violences sexuelles et “basées sur le genre” en République démocratique du Congo (RDC) : les impacts locaux d’une politique internationale ». In La globalisation du genre. Presses universitaires de Rennes, pp. 209-228. Lawrance, Benjamin N. 2016. « Boko Haram, Refugee Mimesis, and the Archive of Contemporary Gender-Based Violence ». Radical History Review 2016 (126): 159‑70. Leroy, A. 2018. « Repolitiser le genre ». Alternatives Sud XXV: 7‑26. McEwen, Haley. 2022. « The (Geo)politics of Gender and Sexuality Diversity in a Multipolar World: Reading African Anti-Genderisms beyond the Transatlantic ». Politique africaine (Paris) 168 (4): 95‑113. Mouiche, Ibrahim. 2007. « Genre et commandement territorial au Cameroun ». Cahiers d’études africaines 47 (186): 391-408. Musso, Sandrine. 2018. « Façonnements sociaux des “vulnérabilités” du corps des femmes. Retour sur l’histoire sociale et les leçons de l’épidémie de Sida ». In Femmes, enfants et santé à Madagascar: approches anthropologiques comparées, Paris. L’Harmattan. Olivius, Elisabeth. 2014. « Governing Refugees through Gender Equality : Care, Control, Emancipation ». Doctoral Dissertation, Umea University. Olivius, Elisabeth. 2016. Beyond the Buzzwords: Approaches to Gender in Humanitarian Aid. Dissertation Brief Series. Expertgruppen för Biståndsanalys. Sindjoun, Luc, éd. 2000. La biographie sociale du sexe : genre, société et politique au Cameroun. Karthala, CODESRIA. Tvedt, Johanna. 2013. « Accounting for Gender in International Refugee Law: A Close Reading of the UNHCR Gender Guidelines and the Discursive Construction of Gender as an Identity ». Master thesis in International Studies, University of San Francisco.Verschuur, Christine. 2009. « Quel genre ? Résistances et mésententes autour du mot « genre » dans le développement ». Revue Tiers Monde 200 (4): 785‑803.
Pauline CHERBONNIER Doctorante en Histoire – MESOPOLHIS (Sciences Po Aix, AMU, CNRS) ATER en Histoire contemporaine – Sciences Po Aix Co-directrice et co-fondatrice du programme Afriques de Noria Research