AAC | Atelier jeunes chercheur-ses | Chercher “l’homosexualité” dans les archives judiciaires

Chères et chers collègues,
C’est avec plaisir que nous vous annonçons qu’une deuxième édition de notre atelier jeunes chercheur·ses aura lieu les 7 et 8 novembre sur le Campus Condorcet (Aubervilliers, France).
Cette nouvelle session est intitulée Chercher “l’homosexualité” dans les archives judiciaires. Enjeux épistémologiques, méthodologiques et politiques (XVIIIe-XXe siècles) . Elle posera la question du cadrage de l’objet et des catégories d’analyse en histoire des homosexualités et examinera comment celles-ci sont mises à l’épreuve par la confrontation avec le matériau judiciaire.
Si vous souhaitez participer à cet atelier, vous êtes invité·es à nous faire parvenir une proposition de communication de 500 mots d’ici au 12 septembre 2025 à atelierjeuneschercheur-es[at]proton[.]me. Le détail des informations est disponible dans l’appel complet que vous trouverez ci-dessous.
Au plaisir de vous lire,
Très cordialement,

Quentin Trichard
Pour le comité d’organisation ( Sherine Berzig, Paul Durand, Romain Jaouen, Quentin Trichard)

— ENGLISH VERSION BELOW — Appel à participation – Atelier jeunes chercheur · ses Chercher “l’homosexualité” dans les archives judiciaires : enjeux épistémologiques, méthodologiques et politiques (XVIII e -XX e siècles)
7-8 novembre 2025, Aubervilliers

Cet atelier vise à explorer les enjeux épistémologiques, méthodologiques et politiques de l’enquête historienne sur les homosexualités à partir d’archives judiciaires. Il se tiendra les 7 et 8 novembre 2025 à Aubervilliers (sur le campus Condorcet), et est ouvert à tout.e chercheur.euse (doctorant · e, jeune docteur · e, masterant · e) conduisant des recherches sur l’histoire des homosexualités à partir de matériaux judiciaires, quelle que soit sa discipline de rattachement. L’atelier s’inscrit dans la continuité d’une première rencontre, tenue en novembre 2024, ayant exploré l’articulation entre histoire des homosexualités et archives judiciaires. Le nouvel atelier présenté ci-dessous porte sur l’enjeu du cadrage de l’objet et des catégories d’analyse en histoire des homosexualités , et comment ceux-ci sont mis à l’épreuve par la confrontation avec ce matériau. Une publication des travaux présentés sera envisagée à l’issue de l’atelier, en concertation avec les participant·es.
Argumentaire
Depuis une dizaine d’années, les archives judiciaires s’imposent comme un nouveau chantier de l’histoire des homosexualités sur les siècles récents (Delessert, 2012 ; Huard, 2016 ; Stroh, 2018 ; Zinn, 2018 ; Reglia, 2020 ; Fernández-Galeano, 2024). Registres, plaintes, enquêtes, dépositions, confrontations, rapports d’expertises, jugements : les pièces du dossier judiciaire, quelle que soit la juridiction dont elles proviennent (civile, pénale, militaire), suscitent de nombreux questionnements. Lors d’un premier atelier consacré à ces archives , nous avons exploré les multiples manières de les aborder et d’y repérer des pratiques homosexuelles : approches quantitatives de vastes échantillons d’infractions ; recherche d’occurrences dans de larges ensembles de procédures ; études de cas approfondies sur des exemples exceptionnels. Ces approches nous ont permis de déployer plusieurs réflexions : questionnement herméneutique et épistémologique sur la présence homosexuelle dans les archives ; analyse spéculative sur la typologie des déviances à partir de modélisations statistiques ; multiplication des lectures qualitatives à partir d’un même cas. Les archives judiciaires se sont avérées riches tant pour aborder l’histoire du fait judiciaire (notamment la pénalisation des sexualités) que pour écrire l’histoire sociale et culturelle de “vies oubliées” (Farge, 2019), au plus près du quotidien.
Cependant, à l’issue de ces réflexions, la question des catégories d’analyse nous est apparue poser problème. Savoir de quelle(s) “homosexualité(s)” on part à la recherche lorsqu’on aborde les archives judiciaires n’a rien d’évident. En effet, la diversité des expériences et des points de vue présents dans les dossiers de justice met à mal l’unité épistémologique de nos cadres de pensée. Sur le plan de la désignation ou de l’identification des sujets et des pratiques , le qualificatif d’“homosexuel·le” s’avère parfois mal décrire les réalités sociales et les subjectivités présentes, qu’on pourrait aussi bien aborder sous l’angle d’une histoire trans, intersexe, ou de la bisexualité. De plus, les catégories émiques de l’archive, que ce soit celles des acteur · rices ou celles du droit, diffèrent souvent de nos découpages contemporains en matière de sexualités et d’identités, posant la question de l’anachronisme des catégories (Loraux, 2005). Un autre facteur de complexité provient de la diversité des modalités de relation visibles à travers les documents. On trouve aussi bien des rapports consentis que contraints voire violents, transactionnels ou non, impliquant des adolescent·es (voire des enfants) ou de seuls adultes, en contexte de dépendance familiale/institutionnelle entre partenaires ou en-dehors de ceux-ci. L’unité des cas réunis et leur désignation se trouvent alors mises en doute, et d’autres catégories d’analyse (les violences sexuelles, la prostitution, la pédocriminalité, l’inceste, etc.) viennent suggérer des étiquettes et des regroupements empiriques différents. De même, les contextes sociaux des relations observables sont très divers (la ville, la campagne, le couvent, l’usine, l’église, la maison familiale, l’école, la caserne, la prison) et impriment leur marque sur les interactions et sur l’identification des acteur·rices. La singularité d’un contexte invite parfois à s’interroger sur la nécessité d’une désignation ou d’une catégorisation propre à celui-ci.
Par-delà la définition a minima de l’homosexualité comme rapport érotico-affectif entre personnes de même sexe, la confrontation avec les documents judiciaires impose ainsi de déplacer, nuancer, éclater ou recomposer nos catégories comme nos corpus, selon des modalités qui restent à explorer. Là où l’histoire queer invite à “tordre” les archives, comme le suggère Ruby Faure (Faure, 2021), il nous semble que les archives en retour “tordent” notre objet. Dans leurs travaux Daniel Marshall et Zeb Tortorici considèrent ce double mouvement comme central dans l’expérience queer des archives (Marshall et Tortorici, 2022 ; Amin, 2017). À leur suite, notre nouvel atelier propose d’affronter la question des dilemmes épistémologiques et herméneutiques relatifs à la désignation, à la distinction et au regroupement des cas et des situations selon des catégories d’analyse, dans une perspective toutefois résolument historienne. L’interrogation portera aussi bien sur l’emploi de la catégorie d’homosexualité (et de toute autre catégorie concurrente) comme découpage visant à réunir des situations sociales autour de caractéristiques communes (et, ce faisant, à les distinguer d’autres) que comme cadre général pour nos enquêtes, c’est à dire comme “objet” de recherche. Plutôt qu’un ordre de réalités identifiable, la catégorie d’“homosexualité” n’est-elle pas davantage un instrument exploratoire permettant d’interroger, au cours du processus d’enquête, la multiplicité des identités, des rapports sociaux, des relations de pouvoir et des contextes socio-spatiaux de la sexualité ?
Axes de réflexion
Sans s’arrêter à un constat déconstructiviste ni à une réflexion purement épistémologique, nous ambitionnons dans cet atelier d’élaborer des propositions voire de bâtir des méthodes pour répondre aux enjeux de la catégorisation et avancer des lectures concrètes du matériau judiciaire. Pour paraphraser David Halperin, comment faire l’histoire de l’homosexualité (Halperin, 2004), si tant est que cette catégorie fasse encore sens ? Nous proposons de décliner la réflexion en quatre axes, qui suivent schématiquement les étapes de la recherche. Les communications (20 min) peuvent aborder un ou plusieurs de ces axes, ensemble ou séparément.

Axe 1 : repérer, identifier
Le premier axe concerne les étapes initiales du processus de recherche, de la conception du sujet à la première confrontation avec les sources. Les archives judiciaires, loin de donner accès à l’objet de recherche escompté, opèrent selon des logiques catégorielles propres : celles du droit, celles des acteur·ices du champ juridique, et celles des autres personnes impliquées dans les procédures (au premier chef, les justiciables). Comment appréhender les décalages entre l’objet de recherche initial et les catégories émiques (intitulés juridiques, vocables des acteur-ices) trouvées dans les archives ? Quels effets ces décalages ont-ils sur l’objet même de la recherche, qu’on choisisse de l’affiner, de le transformer, ou au contraire de le conserver ?

Axe 2 : sélectionner, regrouper, subdiviser
L’examen des archives judiciaires donne à voir la variété et la complexité des situations sociales et des identités. Dès lors, des difficultés se posent concernant la réunion des cas dans un corpus. Quelle histoire écrit-on finalement, lorsque l’on choisit d’inclure ou d’exclure des situations en fonction d’un certain cadrage ou d’une délimitation catégorielle ? Cet axe vise à interroger les opérations de tri, de sélection, ou de typologisation des affaires retenues, prises comme des indices des reconfigurations du cadrage de la recherche. La possibilité de modifier, déplacer, élargir un corpus au fil d’une enquête et ses conséquences sur l’objet lui-même seront au cœur du questionnement, tout comme l’effet du nombre de cas disponibles, et donc de la pesée de corpus, sur les choix de catégorisation et de cadrage.

Axe 3 : interpréter
Les difficultés de cadrage de l’objet et de catégorisation des situations et des sujets étudiés se posent également dans l’analyse des cas après leur réunion dans un corpus. Dans un dossier judiciaire singulier, la réalité des pratiques des acteur·ices, leur regard sur elles-mêmes et le sens de leurs actions aux yeux des autres sont rarement transparentes. Quelles difficultés se posent, dès lors, lorsque l’on choisit d’interpréter une situation sociale à l’aune d’une catégorie d’analyse plutôt qu’une autre ? Faut-il parfois envisager des interprétations multiples d’une même situation ?

Axe 4 : mettre en récit
Face aux sources, les chercheur·ses sont confronté·es à la difficulté de manipuler le langage des archives tout en choisissant leurs propres termes. Quels mots adopter face à des sources qui nous apparaissent aujourd’hui euphémisées ? Comment rendre compte des subjectivités que le langage des archives tend à effacer ou à déformer ? Et quelle place faire, dès lors, au langage originel des sources ?

Quel que soit l’axe retenu, nous invitons les participant·es à réfléchir à l’enjeu de la positionnalité du ou de la chercheur·se face aux sources et à la manière dont celle-ci oriente les choix de cadrage et de catégorisation (Arondekar et al., 2015). Nous invitons également chacun · e à s’interroger sur la place des pratiques “dérangeantes” (Doan, 2013 ; Amin, 2017 ; Niedergang et Piterbraut-Merx, 2021) au regard de nos horizons d’attente politiques et moraux contemporains dans nos récits. Nous invitons enfin à réfléchir aux enjeux politiques des catégories ou du cadrage retenus du point de vue du présent de l’écriture, que ce soit dans les sociétés ayant adopté des récits homonationalistes (Puar, 2007) ou dans celles où domine des politiques illibérales en matière de sexualité.
Modalités de candidature
Pour participer à cet atelier, vous pouvez faire parvenir une proposition de communication à [ mailto:atelierjeuneschercheur-es@proton.me | atelierjeuneschercheur-es@proton.me ] . Elle doit être écrite en français ou en anglais, comporter un titre, indiquer le ou les axe·s retenu·s et ne pas dépasser 500 mots (hors bibliographie). Une courte présentation de l’auteur·ice (affiliation, situation professionnelle et/ou parcours de recherche) est requise. Un financement (partiel ou complet) des déplacements et/ou de l’hébergement pourra être proposé selon les situations et les moyens disponibles.
Calendrier
Clôture des candidatures : 12 septembre 2025
Envoi des réponses : 29 septembre 2025
Déroulement de l’atelier : 7-8 novembre 2025
Comité d’organisation
Sherine Berzig, Université de Cergy
Paul Durand, EHESS
Romain Jaouen, Sciences Po Paris
Quentin Trichard
Bibliographie
AMIN Kadji, Disturbing Attachments. Genet, Modern Pederasty, and Queer History , Durham, Duke University Press, 2017.
ARONDEKAR Anjali et al ., « Queering Archives : A Roundtable Discussion », Radical History Review , 2015, n° 122, p. 211-231.
BUTLER Judith, Gender Trouble , New York, Routledge, 1990.
DELESSERT Thierry, Les homosexuels sont un danger absolu. Homosexualité masculine en Suisse durant la Seconde Guerre mondiale , Antipodes, Lausanne, 2012.
DOAN Laura, Disturbing practices. History, sexuality and women’s experience of modern war , Chicago, University of Chicago Press, 2013.
FARGE Arlette, Vies oubliées. Au cœur du XVIIIe siècle , Paris, La Découverte, 2019.
FAURE Ruby, « Tordre les archives (queering archives). Oui, mais dans quel sens ? », GLAD! , 2021, vol. 11, n° 11.
FERNANDEZ-GALEANO Javier, Maricas Queer Cultures and State Violence in Argentina and Spain, 1942-1982 , Lincoln, University of Nebraska Press, 2024.
HALPERIN David M., How to Do the History of Homosexuality , Chicago, University of Chicago Press, 2004.
HUARD Geoffroy, Les gays sous le franquisme. Discours, subcultures et revendications à Barcelone, 1939-1977 , Villeurbanne, Orbis Tertius, 2016.
LORAUX Nicole, « Eloge de l’anachronisme en histoire », Espaces Temps , 2005, vol. 87, n° 1, p. 127-139.
MARSHALL Daniel et TORTORICI Zeb, Turning archival. The life of the historical in queer studies , Durham, Duke University Press, 2022.
NIEDERGANG Pierre et PITERBRAUT-MERX Tal, « Violence sexuelle ou “initiation” ? : Communautés, trauma et normativité queer », GLAD , 2021, n° 10.
PUAR Jasbir, Terrorist assemblages. Homonationalism in queer times , Durham, Duke University Press, 2007.
REGLIA Marco, Mascolinità devianti. Dall’ex Litorale austriaco all’ex Venezia Giulia , Trieste, Università Trieste, 2020.
STROH Frédéric, Justice et homosexualité sous le national-socialisme. Etude comparée du pays de Bade et de l’Alsace , thèse d’histoire sous la direction de Catherine Maurer, Université de Strasbourg / Centre Marc Bloch, Strasbourg / Berlin, 2018.
ZINN Alexander, Aus dem Volkskörper entfernt ? Homosexuelle Männer im Nationalsozialismus , Campus Verlag, Frankfurt am Main, 2018.

Call for papers – Research workshop for graduate students & early career researchers Searching for ‘Homosexuality’ in Judicial Archives: E pistemological, M ethodological and P olitical Challenges (18 th -20 th centuries)
7-8 November 2025, Aubervilliers

This workshop aims to explore the epistemological, methodological and political challenges of using judicial archives to conduct historical research on homosexuality. It will be held on 7 and 8 November 2025 at Campus Condorcet in Aubervilliers, France (Paris area). It is open to all early career researchers (master’s, doctoral and post-doctoral researchers) conducting investigations into the history of homosexuality using court records and/or other judicial documents, whatever their discipline. This is the second edition of this workshop; the first one, held in November 2024, explored the diverse uses of judicial archives in current research on the history of homosexuality. This new edition focuses specifically on the issue of framing the object of research and on categories of analysis in the history of homosexuality, and how these are put to the test by confrontation with this material. A publication of the contributions presented during the workshop will be discussed at the end of the event, in consultation with the participants.
Argument
Over the last ten years or so, court records have emerged as a new fertile ground for the history of homosexuality (Delessert, 2012; Huard, 2016; Stroh, 2018; Zinn, 2018; Reglia, 2020; Fernández-Galeano, 2024). Registers, complaints, investigations, depositions, confrontations, expert reports, sentences: the documents found in judicial files, whatever the jurisdiction (civil, criminal, military), raise many questions. In a first workshop devoted to these archives , we explored the many ways of identifying homosexual practices within them: quantitative approaches of large records of homo-specific offences; searching for rare occurrences of homosexual conduct in large sets of non-specific proceedings; in-depth case studies of exceptional examples. These research techniques enabled us to develop several types of historical reflection: hermeneutical and epistemological ponderings over the presence of homosexuality in the archives; speculative analyses over typologies of sexual deviance using statistical modelling; qualitative deep readings of singular cases. From our shared experience, judicial archives have proved to be an invaluable resource, both for studying the history of the judicial control of sexualities (particularly the criminalization of homosexuality) and for writing social and cultural histories of “forgotten lives” (Farge, 2019) in the realm of the everyday.
However, the issue of our categories of analysis struck us as an important challenge. Knowing which “homosexuality(ies)” we research when approaching court records is by no means obvious. The diversity of experiences and points of view present in court files often challenges our epistemological frameworks. Regarding the designation or identification of subjects and practices , the adjective “homosexual” sometimes proves inadequate to describe the social realities and subjectivities found in the archives, which might be better approached from the angle of trans, intersex or bisexual history. What’s more, the emic categories of the archive, whether those of the actors or those of the law, often differ from our contemporary understandings of sexualities and identities, raising the question of anachronisms (Loraux, 2005). Another challenge lies in the diverse types of affectionate/sexual partnerships found in the documents. We find partnerships that are consensual as well as coerced or even violent, transactional or not, involving adolescents (or even children) or adults alone, in contexts of family or institutional dependence between partners or outside of them. The common ground for bringing these cases together under a single heading and their designation are thus called into question, especially as parallel categories of analysis (sexual violence, prostitution, paedocriminality, incest, etc.) suggest different labels and empirical groupings. Similarly, the social contexts of these partnerships are very diverse (city, countryside, convent, factory, church, family home, school, barracks, prison), each shaping the interactions and identification of the actors. The uniqueness of a context might lead us to question the need for a specific designation or categorization.
Beyond the minimal definition of homosexuality as an erotic/affective relationship between people of the same gender, confrontation with judicial documents requires us to shift, nuance, divide or recompose our categories as well as our corpuses, in ways that remain to be explored. Where queer history invites us to “tweak” the archives, as Ruby Faure suggests (Faure, 2021), it seems to us that the archives in turn “tweak” our object of research. In their work, Daniel Marshall and Zeb Tortorici consider this double movement to be central to the queer experience of the archives (Marshall and Tortorici, 2022; Amin, 2017). Following in their footsteps, our new workshop asks how we might address these epistemological and hermeneutical dilemmas over the designation, distinction and grouping of cases and situations under/with the help of categories of analysis, from a historian’s perspective. We’ll address both the use of the category of homosexuality (and other competing categories) as a way of grouping social situations around common characteristics (and, in so doing, distinguishing them from others) and as a general framework for our investigations, i.e. as a research “object”. Rather than an distinct domain of social reality, is the category of “homosexuality” just an exploratory tool for questioning the multiplicity of identities, social relationships, power relations and socio-spatial contexts of sexuality during the survey process?
Axes of investigation
Rather than dwelling on de-constructivist observations or purely epistemological reflections, our aim in this workshop is to develop clear proposals and elaborate practical methods to address the challenges of categorization, ultimately putting forward concrete readings of the judicial material. To paraphrase David Halperin, how can we do a history of homosexuality (Halperin, 2004), if this category still makes sense? We suggest four areas of investigation, which broadly follow the various stages of historical research. Paper proposals (20 min) may address one or more of these axes, together or separately.

Axis 1 : locating, identifying
The first axis concerns the initial stages of the research process, from the conception of the subject to the first confrontation with the sources. Court records, far from providing access to an already-formed research object, operate according to their own categorical logic: those of the law, those of actors in the legal field, and those of other people involved in the proceedings (first and foremost the litigants). How can we understand the discrepancies between our initial research object and the emic categories (legal titles, terms used by the players) found in the archives? What effects do these discrepancies have on our research object itself, whether we choose to refine it, transform it or, on the contrary, preserve it?

Axis 2 : selecting, grouping, subdividing
Examination of court records reveals the great variety and complexity of social situations and identities. This raises the question of how to bring cases together in a corpus. What kind of history do we end up writing when we choose to include or exclude cases according to a certain framing or categorical delimitation? The aim of this section is to examine the operations involved in sorting, selecting and topologizing the selected cases. We take these operations as indicators of the reconfiguration of the research framework. The possibility of modifying, moving or expanding a corpus over the course of an investigation and its consequences for the object itself will be at the heart of our questioning, as will the effect of the number of cases available on the choices of categorization and framing.

Axis 3 : interpreting
The difficulties of framing the subject and categorizing situations also arise in the analysis of singular cases once they have been brought together in a corpus. In a judicial case, the reality of the players’ actions, their sense of themselves and the meaning of their actions in the eyes of others are rarely transparent. What difficulties arise, then, when we choose to interpret a social situation using one category of analysis rather than another? Is it sometimes necessary to consider multiple interpretations of the same situation?

Axis 4 : putting into words
When trying to write about the sources, researchers are faced with the difficulty of manipulating the language of archives while choosing their own vocabulary. What words should be used when dealing with sources that now seem euphemistic? How do we capture the subjectivities that the language of archives tends to erase or distort? And what place should be given to the original language of the sources?

Regardless of the axis chosen, we invite the participants to reflect on the issue of the researcher’s positionality in relation to the sources, and the way in which this guides their choices of framing and categorization (Arondekar et al., 2015). We also invite everyone to reflect on the place of “disturbing” practices (Doan, 2013; Amin, 2017; Niedergang and Piterbraut-Merx, 2021) in relation to our contemporary political and moral standards in our narratives. Finally, we invite participants to reflect on the political stakes of the categories or framing adopted from the point of view of the present, whether in societies that have adopted homonationalist narratives (Puar, 2007) or in those where illiberal sexual policies dominate.
How to apply
To take part in this workshop, please send a paper proposal to [ mailto:atelierjeuneschercheur-es@proton.me | atelierjeuneschercheur-es@proton.me ] . Proposals may be written in French or English. They must include a title, indicate the chosen axis(es) and be no longer than 500 words (excluding bibliography). A short presentation of the author(s) (affiliation, professional situation and/or research career) is required. Funding (partial or full) for travel and/or accommodation may be offered, depending on the situation and available resources.
Calendar
Closing date for applications: 12 September 2025
Replies sent: 29 September 2025
Date of the workshop: 7-8 November 2025
Organizing committee
Sherine Berzig, Université de Cergy
Paul Durand, EHESS
Romain Jaouen, Sciences Po Paris
Quentin Trichard
Bibliography
See above