CfP: Protéger et contrôler. Politiques de l’incertitude et de la menace en Union soviétique (seconde moitié du XXe siècle)

Chères et chers collègues,
Nous avons le plaisir de vous transmettre un appel à communications pour le workshop intitulé : « Protéger et contrôler. Politiques de l’incertitude et de la menace en Union soviétique (seconde moitié du XXe siècle) » qui se tiendra les 16 et 17 avril 2026 à la Maison française d’Oxford.
Moins spectaculaires que la terreur et les répressions, les efforts de l’État soviétique pour assurer la protection des populations contre l’incertitude et les menaces ont pourtant, eux aussi, constitué une puissante modalité de reconfiguration des rapports entre l’État et la société. Ériger un imprévu en problème, mettre en place des dispositifs de protection, définir les modalités des réparations pour les victimes et anticiper le futur — ainsi caractérisons-nous les « politiques de l’incertitude et de la menace » que ce workshop se propose d’étudier comme un prisme d’analyse des transformations en Union soviétique dans la seconde moitié duXXe siècle. Ce workshop veut alors permettre d’éclairer le paradoxe selon lequel le régime a été attaqué par les Soviétiques pour son incapacité à les protéger et ce, alors qu’il a réaffirmé son caractère protecteur par la mise en place de mesures de sécurisation.
Ce workshop veut aboutir à une publication en anglais et le résumé de la proposition d’articles est attendu pour le 15 juin 2025.
Bien cordialement,
Katja Doose, Grégory Dufaud, Anna Safronova
Dear colleagues,
We are pleased to announce the call for papers for the workshop entitled « Protect and Control. The Politics of Uncertainty and Danger in the Soviet Union (Second Half of the Twentieth Century) » to be held on April 16 and 17, 2026 at the Maison Française in Oxford.
While being less spectacular than terror and repression, the Soviet state’s efforts to protect the population from uncertainty and dangers were also instrumental for reshaping the relationship between state and society. Constructing an unforeseen event or danger as a social problem, taking protective measures and determining the conditions to compensate victims and anticipating the future – this is how we characterise the ‘politics of uncertainty and danger’. This workshop aims to clarify the paradox whereby the regime was attacked by the Soviets on the basis of its inability to protect them, despite its having reaffirmed its protective nature by implementing security measures.
This workshop aims to produce a collective publication in English and article proposals are expected by15 June 2025.
Best regards,
Katja Doose, Grégory Dufaud, Anna Safronova
Protéger et contrôler.
Politiques de l’incertitude et de la menace en Union soviétique
(seconde moitié du XXe siècle)
Workshop organisé par Katja Doose, Grégory Dufaud et Anna Safronova
Appel à communication
(English version below)
Moins spectaculaires que la terreur et les répressions, les efforts de l’État soviétique pour assurer la protection des populations contre l’incertitude et les menaces ont pourtant, eux aussi, constitué une puissante modalité de reconfiguration des rapports entre l’État et la société. Ériger un imprévu en problème, mettre en place des dispositifs de protection, définir les modalités des réparations pour les victimes et anticiper le futur — ainsi caractérisons-nous les « politiques de l’incertitude et de la menace » que ce workshop se propose d’étudier comme un prisme d’analyse des transformations en Union soviétique dans la seconde moitié duXXe siècle. Ce workshop veut alors permettre d’éclairer le paradoxe selon lequel le régime a été attaqué par les Soviétiques pour son incapacité à les protéger et ce, alors qu’il a réaffirmé son caractère protecteur par la mise en place de mesures de sécurisation.
Dans la seconde moitié du XXe siècle, en même temps que l’extension de la protection sociale et le renforcement de ses services publics, le régime soviétique s’est donné comme objectif d’assurer la sécurité des populations contre des dangers susceptibles de les menacer. Nombre de menaces auxquels étaient exposés les Soviétiques furent constituées en problèmes. Ainsi du tabac qui, nonobstant l’accroissement de sa production entre 1960 et 1980, fut érigé en un enjeu sanitaire, suscitant des campagnes de prévention et des lois pour limiter sa consommation (Starks 2022). La sécurisation des populations était prise dans une tension. D’une part, elle consistait à réduire l’incertitude liée à une installation, à une activité ou à une substance pour la rendre sinon contrôlable du moins prévisible. Elle s’appuyait sur des faits scientifiques et des dispositifs techniques mettant en relation les facteurs d’incertitude avec les activités sociales. D’autre part, cette sécurisation ne devait ni entraver l’épanouissement des Soviétiques ni faire obstacle à la marche vers le communisme. L’incertitude était donc une menace en même temps qu’une promesse : ce contre quoi il fallait se protéger en même temps que ce qu’il fallait orienter.
L’éventail des dispositifs institutionnels, législatifs et techniques mis en place par les responsables du pays était large. Il concernait différents domaines de la vie. Les aléas sociaux, liés à la condition salariale (chômage, maladie, vieillesse) furent, certes, définis comme un problème pendant les premières années du régime bolchévique, mais c’est dans la deuxième moitié du XXe siècle que la politique d’indemnisations et la distribution des indemnités évoluèrent significativement, avec l’inclusion des populations rurales (Mücke 2013 ; Smith 2015). Dans le domaine de la sécurité nationale, la création de la Défense civile (grazhdanskaia oborona) en 1961, au sein du ministère de la Défense, visait à préparer les populations civiles à une éventuelle attaque nucléaire, biologique ou chimique. Les accidents industriels et les aléas naturels, tels les inondations, les coulées de boues ou les tremblements de terre, suscitèrent des mesures de sécurisation (Doose 2019 ; Chunikhin 2022 ; Elie et Gestwa 2014 ; Kochetkova 2018 ; Filtzer 2010). Par exemple, le Comité d’État pour l’hydrométéorologie et le contrôle de l’environnement (Goskomgidromet) collectait les données météorologiques en vue de prévoir les volumes de précipitations et mesurait la qualité de l’air et de l’eau. Les premiers modèles mathématiques furent développés pour prévenir de nouveaux aléas.
Par ces décisions, les autorités voulaient manifester leurs capacités à gérer les questions de sécurité et à anticiper le futur. Situant l’État dans une perspective historique déterministe et progressiste, ces décisions leur permettaient de réaffirmer l’ambition paternaliste de l’État. Cet objectif a toutefois été entravé. La politique du secret et l’enchevêtrement bureaucratique tendaient à occulter ou à amenuiser la perception d’un danger ou empêchaient la mise en place des mesures de sécurisation, comme pour l’explosion d’un réservoir de stockage de déchets radioactifs à Kyshtym, près de Tcheliabinsk en 1957 (Josephson 2022). L’efficacité de ces politiques de l’incertitude et de la menace fut ouvertement discutée avec la glasnost, dans la seconde moitié des années 1980. Par exemple, les dangers encourus par les riverains de la mer d’Aral asséchée, exposés aux matières toxiques, devinrent publics (Edelstein et al. 2012; Geist 2015). Des Soviétiques estimèrent que l’État échouait à les protéger et attaquèrent la légitimé du régime. Des protestations contre les projets d’installation de nouveaux sites polluants se déroulèrent dans différentes villes, dont Volgograd où trois mille personnes ont manifesté en février 1988 contre la construction d’une usine de pesticide (Feshbach et Alfred 1992). En réponse aux aspirations sociales, le gouvernement créa, en 1989, la Commission d’urgence de l’État au sein du Conseil des ministres de l’Union soviétique. Afin de rendre leur gestion plus efficace, les aléas naturels et les accidents industriels furent dorénavant appréhendés ensemble et désignés par le terme unique de « situation d’urgence ».
Ce workshop entend donc se placer à l’intersection de plusieurs champs historiographiques – histoire politique, histoire sociale, histoire des sciences et des techniques, histoire environnementale – pour tenter de délimiter le pourtour, le contenu et les effets des « politiques de l’incertitude et de la menace ». On interrogera les façons selon lesquelles ces politiques renforçaient ou reconfiguraient les rapports de pouvoir au sein de la société soviétique. On veut alors moins s’intéresser aux mesures en soi qu’aux processus conduisant aux prises de décision et aux usages qui en étaient faits. Ce faisant, on questionnera la frontière entre contrôle social et protection contre les menaces.
Les propositions ne se limiteront pas à l’analyse des seuls discours ou à des considérations théoriques. Elles présenteront des études de cas documentées qui pourront s’inscrire dans les questionnements suivants, non exhaustifs.
1. Ériger un danger ou un aléa en problème
Cet axe vise à comprendre le processus de construction d’une menace ou d’un aléa en un problème social et politique, la mise en place des mesures de sécurisation et de leur adaptation à l’émergence de nouveaux dangers. Il s’agira d’identifier les acteurs de cette construction, les spécificités locales et/ou régionales de ce processus, ainsi que le rôle joué par les savoirs scientifiques et vernaculaires.
2. Les effets de la sécurisation sur les populations
Cet ensemble de questionnements entend éclairer la manière dont les dispositifs de sécurisation modifient ou renforcent les hiérarchies spatiales, sociales, ethniques et professionnelles au sein de la société soviétique. En effet, les différents groupes sociaux se trouvent plus au moins exposés à ce qui a été posé comme un danger. La réflexion portera, notamment, sur les conflits et les négociations pour (re)définir des catégories de populations protégées, pour modifier ou préserver les dispositifs déployés.
3. Définir, attribuer et contester les sanctions et les réparations
L’objectif est ici de réfléchir aux réponses des acteurs sociaux et institutionnels à ce qui est construit comme un danger. On s’intéressera non seulement aux peines et aux sanctions, définies pour les personnes qui exposent autrui à un danger, mais aussi aux procédés d’indemnisation, ainsi qu’aux soins visant le rétablissement des victimes.
Calendrier et modalités de soumission
Ce workshop veut aboutir à une publication collective en anglais. Le calendrier est organisé autour de quatre moments.
1/ Le résumé de la proposition d’articles est attendu pour le 15 juin 2025 aux adresses suivantes : katja.doose@univ-lyon2.fr; gregorydufaud@gmail.com ; anna.safronova@protonmail.com
D’une taille de 1000 caractères maximum, la proposition s’emploiera à être le plus précise possible, en explicitant le sujet, la perspective poursuivie et les sources mobilisées. Elle comportera les nom, prénom, adresse courriel et éventuellement l’affiliation institutionnelle de l’auteur ou de l’autrice.
2/ Une réponse sera donnée aux auteurs avant le 15 juillet 2025.
3/ Les contributeurs sélectionnés adresseront leurs textes au plus tard au 15 février 2026 en vue d’une rencontre prévue les 16 et 17 avril 2026 à la Maison française d’Oxford. Cette rencontre est destinée à discuter les textes et à préparer leur publication. Les textes seront de 60-65 000 caractères tout compris.
4/ Remise des textes finaux : 31 juillet 2026
La Maison française d’Oxford pourra fournir une attestation pour l’obtention du visa.
Les organisateurs de la conférence vous s’employer à couvrir le plus largement possible les frais de voyage et d’hébergement des participants. Cependant, les fonds seront limités. Nous demandons aux participants de solliciter, dans la mesure du possible, un financement auprès de leur institution d’origine. Veuillez indiquer dans votre résumé si, en cas d’acception, vous aurez besoin d’un soutien financier.
Protect and Control.
The Politics of Uncertainty and Danger in the Soviet Union
(Second Half of the Twentieth Century)
Workshop organized by Katja Doose, Grégory Dufaud and Anna Safronova
Call for papers
While being less spectacular than terror and repression, the Soviet state’s efforts to protect the population from uncertainty and dangers were also instrumental for reshaping the relationship between state and society. Constructing an unforeseen event or danger as a social problem, taking protective measures and determining the conditions to compensate victims and anticipating the future – this is how we characterise the ‘politics of uncertainty and danger’. This workshop aims to clarify the paradox whereby the regime was attacked by the Soviets on the basis of its inability to protect them, despite its having reaffirmed its protective nature by implementing security measures.
In the second half of the 20th century, at the same time as extending social protection and strengthening its public services, the Soviet regime set itself the objective of safeguarding the population against potential threats. Many of the uncertainties faced by the Soviet population were turned into social problems. For example, despite the increase in tobacco production between 1960 and 1980, tobacco became a health issue, leading to prevention campaigns and laws to restrict its consumption (Starks 2022). The securitisation of the population was caught in tension. On the one hand, it involved reducing the uncertainty of a facility, activity or substance to make it predictable, if not controllable. It was based on scientific facts and technical devices linking uncertainty factors to social activities. On the other hand, this security was not intended to hinder the fulfilment of Soviet citizens or to impede progress towards communism. Uncertainty was, therefore, both a threat and a promise: something to be protected against and something to be guided by.
The country’s leaders implemented numerous institutional, legislative and technical measures, which were wide-ranging and concerned various areas of life. Unemployment, illness and old age were defined as social contingencies relating to the salaried employment the early years of the Bolshevik regime. However, in the second half of the 20th century, compensation policy and its distribution developed considerably, extending to the rural population (Mücke 2013; Smith 2015). In terms of national security, the creation of the civil defence (grazhdanskaia oborona) in 1961 within the Ministry of Defence aimed to prepare the civilian population for a possible nuclear, biological or chemical attack. A new range of security measures were implemented to address industrial and natural hazards, such as floods, mudflows and earthquakes (Doose 2019; Chunikhin 2022; Elie et Gestwa 2014; Kochetkova 2018; Filtzer 2010). For example, the State Committee for Hydrometeorology and Environmental Monitoring (Goskomgidromet) collected meteorological data to predict precipitation amounts and determine air and water quality. The first mathematical models were developed to prevent new hazards.
These decisions were an expression of the authorities’ will to demonstrate their ability to manage security issues and anticipate the future. By placing the state in a deterministic and progressive historical perspective, they reaffirmed its paternalistic ambition. However, this objective was hindered. The politics of secrecy and bureaucratic entanglement obscured or reduced the perception of danger, or prevented effective implementation of safety measures. This was the case with the explosion of a tank storing radioactive waste in Kyshtym, near Chelyabinsk, in 1957 (Josephson 2022). The effectiveness of the politics of uncertainty and dangers was openly discussed in the second half of the 1980s with glasnost. For example, this era saw the publicisation of the dangers to which the inhabitants of the dried-up Aral Sea were exposed, in the form of toxic substances (Edelstein and al. 2012; Geist 2015). Some Soviets felt that the state was failing to protect them and attacked the legitimacy of the regime. Protests erupted in various cities against plans to establish new polluting plants; in Volgograd, for instance, 3,000 people protested against the construction of a pesticide factory in February 1988 (Feshbach et Alfred 1992). In response to social expectations, the government established the State Emergency Commission within the USSR Council of Ministers in 1989. In order to make their management more efficient, natural hazards and industrial accidents were henceforth considered together and designated by the single term ‘emergency situation’.
This workshop aims to place itself at the intersection of several historiographical fields: political history, social history, history of science and technology, and environmental history. It attempts to delimit the perimeter, content and effects of the ‘politics of uncertainty and danger’. We will examine the ways in which these politics reinforced or reconfigured power relations within Soviet society, focusing primarily on the processes leading to the decisions and the uses to which they were put. In doing this, we will question the boundary between social control and protection against threats.
The papers will be based on documented case studies rather than solely on discourses or theoretical considerations. They may address the following questions, which are not exhaustive.
1. Turning an uncertainty or hazard into a problem
This set of questions intends to elucidate the process whereby a threat or danger is transformed into a social and political problem, the implementation of safety measures and their adaptation to the emergence of new hazards. The overarching aim will be to identify the social and institutional actors involved in this construction, the specific regional features of this process and the role played by scientific and vernacular knowledge.
2. The effects of security measures on populations
This theme addresses the extent to which efforts to ensure safety from various types of danger modify or reinforce spatial, social, ethnic and professional hierarchies within Soviet society. Different social groups were more or less exposed to what was thought to be a danger. We will focus on conflicts and negotiations that attempt to (re)define categories of protected populations and change or maintain the systems already in place.
3. Defining, allocating and contesting sanctions and reparations
This theme aims to reflect on the responses of social and institutional actors to what were perceived as dangers. Such responses include not only the fines and sanctions imposed on those who endanger safety, but also compensation procedures and victim support.
Calendar and submission
This workshop aims to produce a collective publication in English. The calendar is organised around four main stages.
1/ Article proposals are expected by 15 June 2025, sent to the addresses below: katja.doose@univ-lyon2.fr ; gregorydufaud@gmail.com ; anna.safronova@protonmail.com
The proposal should be 800–1000 characters including spaces long and should be as precise as possible, clearly explaining the subject, the perspective adopted and the sources used. It must include the author’s surname, first name, e-mail address and institutional affiliation.
2/ Authors will receive a response before 15 July 2025.
3/ Selected contributors will submit their work by 15 February 2026 at the latest, in preparation for a meeting scheduled for 16 and 17 April 2026 at the Maison française d’Oxford. The purpose of this meeting is to discuss the papers and prepare for their publication. Papers should be 60,000–65,000 characters in length, including spaces.
4/ Submission of final papers: 31 July 2026
The Maison française d’Oxford can provide a letter for visa application.
The conference organisers will do their utmost to cover the travel and accommodation costs of the participants. However, funds will be limited. We ask participants to seek funding from their home institutions wherever possible. Please indicate in your abstract whether, if accepted, you will require financial support.
Références citées / cited references
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Doose, Katja. 2019. Tektonik der Perestroika: Das Erdbeben und die Neuordnung Armeniens, 1985–1998. 1. Auflage 2019. Osteuropa in Geschichte und Gegenwart, Band 3. Göttingen: Böhlau Verlag Köln. doi.org/10.7788/9783412513283.
Edelstein, Michael R., Astrid Cerny, et Abror Gadaev, éd. 2012. Disaster by Design: Disappearance of the Aral Sea, Dry Run for the Emerging Climate Crisis. Research in Social Problems and Public Policy, v. 20. Bingley: Emerald.
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