Appel à communications l « Les visages de l’antisémitisme depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale »
Colloque international : Les visages de l’antisémitisme depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale
25-26 septembre 2025
Les manifestations d’antisémitisme en France et dans le monde qui préoccupent les pouvoirs publics et les sociétés démocratiques ne peuvent pas ne pas interroger les chercheuses et chercheurs en sciences sociales et plus particulièrement les historiennes et les historiens qui se sont penchés, depuis plusieurs années déjà, sur la période postérieure à la Seconde Guerre mondiale. Les publications récentes sont nombreuses. C’est le cas en France, et on peut citer la revue ALARMER ou la récente parution d’une Histoire politique de l’antisémitisme en France depuis 1967 (Robert Laffont, 2024).
Avec la Seconde Guerre mondiale et l’extermination des Juifs par les nazis, l’antisémitisme est délégitimé, mais il ne disparaît pas. Ses manifestations sont plus ou moins affirmées selon les lieux et les moments. En France, les publications d’extrême-droite, qui apparaissent à la fin des années 1940 et au début des années 1950, affichent leur antisémitisme, à l’instar de l’hebdomadaire Rivarol , fondé en 1951. En Union soviétique, Staline et ses proches orchestrent une campagne idéologique qui, au motif de lutter contre l’influence étrangère, promeut l’antisémitisme. Ainsi, si l’antisémitisme peut apparaître, dans l’après-guerre, en certains endroits, restreint à des nostalgiques du fascisme, du nazisme ou à d’anciens collaborationnistes, il peut prendre, dans d’autres cas, une forme officielle en vue de renforcer le nationalisme. L’antisémitisme n’a pas disparu non plus à l’extrême-gauche, comme l’indiquent des sondages récents lesquels signalent également l’enracinement de préjugés au sein d’une frange des populations arabo-musulmanes. Les chercheuses et chercheurs constatent en outre l’apparition de formes d’antisémitisme dit « secondaire » consistant à reprocher aux populations juives la culpabilité allemande liée à la Shoah.
C’est l’objectif de ce colloque organisé les 25 et 26 septembre 2025 par l’Observatoire des extrémismes et signes émergents (OESE), à l’Université Polytechnique Hauts-de-France de Valenciennes que d’étudier les visages et les formes politiques, sociales et culturelles de l’antisémitisme depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale.
Les communications, qui proposeront des études de cas documentés, pourront s’inscrire dans les questionnements suivants, non exhaustifs.
1. Qui sont les « entrepreneurs » de l’antisémitisme ? Comment bénéficient-ils de la « cécité » de certains acteurs vis-à-vis de la Shoah, à commencer par l’Église catholique ?
2. En Europe, l’antisémitisme est-il restreint à quelques nostalgiques du fascisme, du nazisme ou des collaborationnistes français en Europe après 1945 ? Comment se métamorphose-t-il, à l’exemple du négationnisme, tout en restant fidèle à des aspects « traditionnels » ? Ailleurs dans le monde, en particulier dans les sociétés musulmanes, quelle place occupe l’antisémitisme ?
3. Comment les transformations rencontrées par les sociétés européennes autorisent-elles une réception à des thèses qui paraissaient pourtant discréditées ? Que nous dit ce « nouvel » antisémitisme sur l’évolution même de ces sociétés ?
4. Comment la naissance de l’État d’Israël, la situation au Proche-Orient, et la reconfiguration des relations internationales concourent-elles aux changements de l’antisémitisme ? Dans quelle mesure l’antisémitisme est-il dorénavant pris dans des enjeux géopolitiques ?
Les propositions de communication, accompagnées d’un bref curriculum vitae, seront à envoyer à Frédéric Attal ( [ mailto:frederic.attal@uphf.fr | frederic.attal@uphf.fr ] ) avant le 28 avril 2025 . Elles seront examinées par le conseil de la direction et le comité scientifique international de l’Observatoire des Extrémismes et Signes Émergents (www.uphf.fr/larsh/recherche/observatoire-extremismes-signes-emergents/conseil-scientifique-international)
— Frédéric Attal Professeur d’histoire contemporaine Directeur de l’Institut Sociétés et Humanités
Les courriels que je pourrais envoyer en dehors des heures de travail ne requièrent ni réponse immédiate ni réponse en dehors des heures de travail.