Appel à Communication ST5 AEGES 2025 « Expérience(s) de violence(s) en conflits contemporains. Méthodes d’enquêtes, Sources / Données, Enjeux méthodologiques. »

Bonjour,
Le 7e Congrès de l’AEGES (Association pour les Études sur la Guerre et la Stratégie) se tient à Aix en Provence les 18, 19 et 20 juin 2025, en partenariat avec Sciences Po Aix.
Dans ce cadre, vous trouverez un appel à communication pour la Section Thématique* n°5 : Expérience(s) de violence(s) en conflits contemporains. Méthodes d’enquêtes, Sources / Données, Enjeux méthodologiques.*
*Vous trouverez l’appel complet ci dessous : *
Pour candidater, merci de nous envoyer vos propositions de communication avant le vendredi 17 janvier 2025 à : pauline.cherbonnier@proton.me ; thomas.ramonda@gmail.com ; theo.borel@sciencespo-aix.fr
Chaque proposition devra inclure les éléments suivants :
– Nom, prénom, institution d’appartenance, statut et adresse email du / des auteur.e.s
– Intitulé de la proposition de communication
– Présentation scientifique du projet de communication (4 000 signes espaces compris)
– Courte notice bio-bibliographique
ST 5
*Expérience(s) de violence(s) en conflits contemporains. Méthodes d’enquêtes, Sources / Données, Enjeux méthodologiques*
Ce panel vise à réunir des contributions qui permettent de questionner les expériences de violence(s) en contexte de conflits contemporains dans une perspective méthodologique et épistémologique. Dans le prolongement du séminaire doctoral « Expérience de la violence et conflits contemporains », cette proposition vise à élaborer un questionnement interdisciplinaire afin d’appréhender les outils conceptuels et les méthodologies d’enquête qui contribuent à documenter et interroger les violences des conflits contemporains.
Objet de questionnement profondément pluridisciplinaire, la violence connaît des formes multiples à travers les espaces et les époques dont l’une des manifestations extra-ordinaire surgit dans les contextes de guerre. La guerre connaît des évolutions significatives lors de la période contemporaine – traversée par le développement des États-nations et des empires coloniaux – permettant de l’appréhender comme un « fait social total ». Dans cette perspective, les expériences de la guerre sont affectées par ces transformations et contribuent à façonner les déploiements et la réception des violences. Ainsi, les « violence(s) de guerre » constituent un objet « proprement indéfinissable » et profondément pluriel (Audouin-Rouzeau, 2010). En effet, la violence est intrinsèquement un objet mouvant à travers les périodes et les contextes puisque « la perception et la définition de ce terme sont étroitement liées à notre sensibilité contemporaine » (Guilaine, Sémelin, 2016). Considérer les violences de guerre, c’est-à-dire les « violences de la guerre et dans la guerre », implique donc de s’intéresser à la manière dont le/la chercheur.euse appréhende l’objet « violence ».
Les violences de guerre contemporaines se déploient à travers diverses formes de conflits qu’ils soient symétriques, asymétriques et/ou hybrides. Une pluralité de formes qui tend vers une progressive réduction du seuil entre les mondes combattants et non-combattants. Le traitement académique des expériences de(s) violence(s) de guerre fait émerger différents questionnements en lien avec les seuils et les expériences de violence(s). À cet effet, une pluralité de méthodologies permet d’enquêter et d’analyser la diversité des dimensions qu’elle recouvre : acteurs, mémoires et représentations.
Cet appel à communication vise à réaliser une synthèse non exhaustive de la diversité des méthodes de collecte de données (terrain ethnographique, archéologie forensique, entretiens sociologiques, collecte archivistique, production cartographique, etc.) Par ailleurs, une attention particulière doit être apportée à la présentation des outils conceptuels afin d’interroger les apports et les limites épistémologiques des approches interdisciplinaires. Plus largement, le panel a vocation à interroger la portée structurante des recherches sur les violences contemporaines en contexte de conflits armés dans le champ des études stratégiques et de la guerre. Enfin, à travers les enjeux de réflexivité et de positionnalité nous souhaitons envisager les conséquences que recouvrent pour les chercheurs des objets de recherche en lien avec les “violences de guerre”.
*Bibliographie *
AUDOUIN-ROUZEAU Stéphane, *Combattre. Une anthropologie historique de la guerre moderne (XIXe-XXIe siècle)*, Paris, Seuil, 2008.
BRUYERE-OSTELLS Walter, « Bilan historiographique et limites de l’approche purement historienne de la violence de guerre au XIXe siècle », *Corps*, n° 15, 2017, p. 249-259.
CABANES Bruno, *Une histoire de la guerre du XIXe siècle à nos jours*, Paris, Seuil, 2018.
GUILAINE Jean, SEMELIN Jacques, *Violences de guerre, violences de masse. Une approche archéologique*, Paris, La Découverte, 2016.
HÉRITIER-AUGÉ Françoise (dir.), *De la violence I*, Paris, Odile Jacob, 2005.
MCSORLEY Kevin, *War and the Body. Militarisation, Practice and Experience*, London, Routledge, 2013.
SCARRY Elaine, *The Body in Pain: The Making and Unmaking of the World*, Oxford, Oxford University Press, 1985.
SWAAN Abram de, « Chapter 4. The Transformations of Violence in Human History », in *The Killing Compartments. The Mentality of Mass Murder*, New Haven and London, Yale University Press, 2015.
*Responsables scientifiques :*
– Théo Borel, ATER en Histoire contemporaine, Sciences Po Aix, theo.borel@sciencespo-aix.fr – Pauline Cherbonnier, doctorante en Histoire, MESOPOLHIS (UMR 7064), Sciences Po Aix / AMU, pauline.cherbonnier@proton.me – Thomas Ramonda, docteur en histoire contemporaine, MESOPOLHIS (UMR 7064), Sciences Po Aix / AMU, thomas.ramonda@gmail.com
— Thomas Ramonda Docteur en Histoire – Chercheur associé au Mesopolhis UMR 7064 06 01 06 37 85 mesopolhis.fr/blog/membres/ramonda-thomas/