Colloque « Accélérations urbaines ». Extension date de soumission

Chères et chers collègues,
la date de soumission des propositions pour le colloque « Accélérations urbaines, les années de croissance et la ‘ville européenne’ (années 1950-1970) » a été étendue au 24 janvier 2025.
Le colloque se tiendra à Strasbourg du 10 au 12 octobre 2025.
L’appel est ci-dessous, en français et en anglais.
Bien cordialement Cédric Feriel

*Appel à communications*
*Accélérations urbaines*
*Les années de croissance et la « ville européenne » (années 1950-1970)*
*Colloque international, Strasbourg / 10-12 octobre 2025*
*Coordination *: Gauthier Bolle (Pr., ENSA Strasbourg, UMR ARCHE), Cédric Feriel (Mcf, Université Rennes 2, Tempora), Pierre Maurer (Mcf, ENSA Nancy, LHAC)
*Ce colloque international est porté conjointement par l’ENSA Nancy et l’ENSA Strasbourg.*
« L’expérience de la modernisation est une expérience de l’accélération »
Harmut Rosa, *Accélération. Une critique sociale du temps*, Paris, La Découverte, 2010 (p. 36)
« Mais la tâche n° 1 qui attend vos élus, cela nous pouvons vous le révéler. C’est un phénomène explosif, sans précédent dans notre Histoire : l’expansion urbaine consécutive à la ‘moisson de berceaux’. Une explosion, oui : il faut doubler Rouen. Délai : 25 ans. Et c’est inéluctable. »
« Rouen va doubler en 25 ans », *Paris-Normandie*, 3 mars 1965
Dans l’histoire de l’urbanisation du continent européen, les décennies de croissance des années 1950-1970 sont décisives : « La seconde moitié du XXe siècle couronne en Europe une aventure urbaine plus de deux fois millénaire. […] Brutalement, le temps s’est accéléré et l’espace amenuisé1 <#sdfootnote1sym> ». Les villes font face, sur un temps extrêmement resserré, aux effets d’une croissance économique exceptionnelle, alors que les évolutions techniques et sociales transforment radicalement les pratiques de l’espace. La production bâtie, massive et industrialisée, rompt largement avec la morphologie urbaine ancienne, tandis que de nombreux quartiers, jugés insalubres, sont démolis pour laisser place à de nouvelles constructions. L’étalement urbain brouille la distinction ville-campagne et tend à redéfinir les limites et l’échelle de la cité, sur fond d’émergence des préoccupations environnementales. Si l’urbanisation du continent a représenté un défi dès le XIXe siècle, la singularité des années qui suivent la Seconde Guerre mondiale est certainement la perception partagée d’une accélération inédite de la transformation des villes et des sociétés.
Pourquoi reprendre l’examen de cette période ? En effet, une bibliographie riche a déjà éclairé notamment la manière dont les États se sont saisis de cette urgence par des politiques largement centralisées, allant de la Reconstruction aux villes nouvelles en passant par les grands ensembles2 <#sdfootnote2sym>, ainsi qu’au développement international de l’urbanisme3 <#sdfootnote3sym>. Ce colloque invite à déplacer la focale et à appréhender les transformations des villes localement, en replaçant l’enquête au ras des sociétés urbaines. Car paradoxalement, ces dernières occupent rarement le premier rôle dans les travaux historiens sur les villes de cette époque. Les sociétés urbaines ont constitué le cœur des travaux sur l’émergence d’une « science communale4 <#sdfootnote4sym> » au XIXe siècle, portée par les élites politiques, économiques et intellectuelles des villes du Vieux Continent, dont l’influence, exercée vers d’autres continents, a été démontrée par l’histoire transnationale. Mais, entre la très active « toile municipale » des années 1870-19305 <#sdfootnote5sym> et le « retour des villes européennes » à partir des années 19806 <#sdfootnote6sym>, les décennies de l’après Seconde Guerre mondiale sembleraient marquer une relative éclipse des sociétés urbaines européennes alors même qu’elles connaissent des transformations rapides et profondes. Comment ont-elles vécues cette grande « accélération » ? Il s’agit ici, au-delà du lissage des synthèses par pays, de saisir dans le vif, autant socialement, politiquement que culturellement, les modalités locales multiples de la modernisation.
Se pose dès lors la question de la cohérence d’une pluralité d’expériences locales. Aussi, ce colloque propose également de mobiliser la notion de « ville européenne », certes discutable7 <#sdfootnote7sym>, en explorant sa validité durant les années de croissance. En s’inscrivant dans les dynamiques récentes de la recherche, il s’agit de contribuer à réinterroger l’histoire urbaine et architecturale européenne au sein du tournant global8 <#sdfootnote8sym>. L’Europe est alors loin de former une entité uniforme. Divisée politiquement entre l’Ouest et l’Est par la guerre froide (un hiatus qui se ressent aujourd’hui dans la connaissance historiographique), elle ne l’est pas moins entre Nord et Sud, tant par la nature des régimes politiques (Portugal, Espagne, Grèce) que par les économies ou encore des pratiques différentes de l’aménagement urbain9 <#sdfootnote9sym>. Il est cependant possible d’inverser la focale en replaçant le continent (défini au sens large) dans le contexte d’internationalisation et, bientôt de « mondialisation ». L’essor inédit des médias au cours des années 1950-1960 a entraîné une prise de conscience accrue des formes d’urbanisation en Amérique, en Asie ou ailleurs dans le monde. Dans quelle mesure l’idée même de « ville européenne » (dont on ne préjugera pas ici la définition) s’est-elle trouvée ainsi redynamisée et a-t-elle pu servir pour planifier la ville ? En s’intéressant à l’échelon des villes européennes, entendu ici comme une caractéristique, propre au continent, d’un réseau dense d’agglomérations de taille moyenne (de 200.000 à 1 ou 2 millions d’hab.), socialement différenciées et à forte régulation politique, peut-on resituer une trajectoire spécifique du continent dans la définition d’une urbanité contemporaine face à l’urbanisation accélérée du monde ? Par-delà les effets apparents de rupture, quelles sont les potentielles continuités, héritages locaux et adaptations en matière de planification urbaine et de gestion du patrimoine ?
*Ce colloque vise donc à appréhender la modernisation de la fin des années 1940 au seuil des années 1980 en relisant la notion de ville européenne face aux « accélérations » de l’époque. La ville européenne est prise ici comme un espace spécifique en tension, et non comme la version réduite des grandes métropoles mondiales. *Les trois axes d’enquête proposés interrogent, à travers la perception d’une « accélération », les manières de penser, gouverner, planifier, construire et contester la ville, à la croisée entre usages de l’histoire, pratiques de conception et projection des futurs urbains :
*Accélérations spatiales*
Le récit de la modernisation des villes européennes à partir des années 1940 a été marqué, via les travaux précurseurs issus de l’histoire de l’architecture10 <#sdfootnote10sym>, par une focalisation sur les opérations ou les réalisations signées par des architectes de renom, et sur les mutations des espaces de périphéries urbaines. Peu de travaux ont cependant tenté d’interroger ces transformations dans leur rapport au centre ancien et d’interroger le renouvellement de ce dernier par rapport à l’extension des villes. Quelles sont les références mobilisées par les opérateurs et quels liens tissent-ils avec l’histoire et la géographie locale ? Assiste-t-on à l’émergence d’une hétérogénéité des formes et des pratiques ou plutôt à une homogénéisation des villes ? Fait-on face à des villes qui se nucléarisent ? Les enjeux de la maîtrise foncière et le glissement de la lutte contre l’insalubrité vers une prise en considération des qualités du bâti ancien pourront ici être interrogés. Il s’agit ainsi de questionner la conception des formes et espaces produits selon une approche multiscalaire, reliant les enjeux urbains et architecturaux.

*Accélérations politiques*
L’Europe est marquée, davantage qu’aux États-Unis11 <#sdfootnote11sym>, par la place croissante de l’État dans la planification de la ville. On pourrait également ajouter la montée en puissance d’acteurs internationaux dans le champ de l’urbain, à travers la construction du projet européen et l’essor des organisations internationales (UN-Habitat, OCDE) qui se saisissent des questions urbaines et patrimoniales. Comment les élites locales (politiques, économiques ou culturelles) ont-elles recomposé leur espace de décision ? Comment les injonctions nationales en matière d’urbanisme et de protection patrimoniale sont-elles appropriées, débattues ou amendées ? Comment continue à peser, localement, l’investissement de notabilités locales dans la fabrique de la ville ? En France, des travaux récents ont abordé le cas de certaines métropoles régionales comme Lyon12 <#sdfootnote12sym>, Metz13 <#sdfootnote13sym> ou Fos-Marseille14 <#sdfootnote14sym>. Est-il possible, à partir de ces approches monographiques solides et de synthèses nationales récentes, de proposer une lecture européenne, dépassant la partition Est/Ouest imposée par la Guerre froide et nourrissant une histoire transcendant les récits canoniques15 <#sdfootnote15sym> ?
*Accélérations sociales*
Depuis une quinzaine d’années, les historiographies anglaises ou germaniques ont souligné l’importance des sociétés urbaines locales et leur capacité de mobilisation et d’innovation16 <#sdfootnote16sym>. Des programmes en cours questionnent la manière dont, localement, les sociétés urbaines travaillent le récit de la modernisation ou de la « crise urbaine » en se positionnant avec / contre un contexte national ou international17 <#sdfootnote17sym>. Il s’agit ici de replacer pleinement les sociétés urbaines (locales) comme scène en tension, dans le contexte de leur époque (de plus en plus global18 <#sdfootnote18sym>) qui est à la fois celui d’un bouleversement des structures sociales (développement de la classe moyenne, mobilités accrues, immigrations nouvelles) ; d’une mutation des cadres politiques (montée en puissance de l’État, construction européenne, essor des politiques internationales) et d’un élargissement inédit des horizons qui repose la question du caractère proprement « européen » des villes européennes (découverte de l’urbanisation américaine principalement, diffusion d’un « style international », comparaison avec l’urbanisation du « Tiers-monde », montée des enjeux environnementaux19 <#sdfootnote19sym>). Il s’agit de voir comment évaluer une voie spécifiquement européenne de la modernisation urbaine.
*Les contributions, en anglais ou en français, pouvant provenir de disciplines variées, devront s’inscrire dans une démarche historique relevant de l’histoire *urbaine ou de l’histoire de l’architecture. Les approches croisées ou comparatives sont les bienvenues, tout comme les entrées monographiques thématisées, valorisant notamment des sources locales et inédites.
*Les propositions sont à envoyer en format pdf, au plus tard le 24 janvier 2025 à l’adresse **accelerations@nancy.archi.fr <accelerations@nancy.archi.fr>**. Elles seront composées d’un argumentaire d’une page environ, accompagné de la mention des sources mobilisées et d’une bibliographie succincte, ainsi que d’un court CV (une seule page).*
*Calendrier :*

*24 janvier 2025* : réception propositions –
*Fév. 2025* : choix des intervenants –
*Mars-Avril 2025* : élaboration et diffusion du programme –
*1**er** Sept. 2025 *: réception des papiers –
*10-12 Oct. 2025* : colloque
*Comité d’organisation :*
Gauthier Bolle (ENSA Strasbourg), Cédric Feriel (Université Rennes 2) et Pierre Maurer (ENSA Nancy).
*Comité scientifique :*
Laurence Bassières (ENSA Paris-la-Villette) ; Emmanuel Bellanger (CHS Paris 1) ; Angelo Bertoni (ENSA Strasbourg/AMUP) ; Denis Bocquet (ENSA Strasbourg/AMUP) ; Filippo De Pieri (Politecnico Turin) ; Laurent Coudroy de Lille (Institut d’urbanisme de Paris) ; Stéphane Frioux (Université Lumière Lyon 2) ; Carola Hein (TU Delft) ; Claudine Houbart (Université de Liège) ; Gwenaelle Le Goullon (Université Jean Moulin Lyon 3) ; Thomas Renard (Université de Nantes) ; Loïc Vadelorge (Université Gustave Eiffel, Marne-la-Vallée) ; Céline Vaz (Université Polytechnique des Hauts de France) ; Christiane Weber (IFAG, Université de Stuttgart).
1 <#sdfootnote1anc> Guy Burgel, « La ville contemporaine de la Seconde Guerre mondiale à nos jours », dans Jean-Luc Pinol (dir.), *Histoire de l’Europe urbaine II. De l’Ancien régime à nos jours*, Paris, Seuil, 2003, p. 555.
2 <#sdfootnote2anc>Pour les seuls cas français et britanniques, citons Kenny Cupers, *La banlieue, un projet social. Ambitions d’une politique urbaine, 1945-1975*, Marseille, Parenthèses, 2018 ; Danièle Voldman, *La Reconstruction des villes françaises de 1940 à 1954. Histoire d’une politique*, Paris, L’Harmattan, 1997 ; Loïc Vadelorge, *Retour sur les villes nouvelles. Une histoire urbaine du XX**e** siècle*, Paris, Créaphis, 2013 ; Gwenaelle Le Goullon, *Les Grands ensembles en France. **Genèse d’une politique publique. 1945-1962*, Paris, CTHS, 2008 ; pour le cas britannique, citons Stephen V. Ward, *Planning and Urban Change*, London, Paul Chapman, 1996 ; *The** Peaceful Path: Building Garden Cities and New Towns*, University of Hertfordshire Press, 2016 ; Mark Clapson, *Invincible Green Suburbs, Brave New Towns: Social Change and Urban Dispersal in Postwar England, *Manchester, Manchester University Press, 1998.
3 <#sdfootnote3anc>Carola Hein (ed), *The Routledge Handbook of Planning History*, New York, Routledge, 2017.
4 <#sdfootnote4anc>Pierre-Yves Saunier, Shane Ewen (dir.), *Another Global City. **Historical Explorations into the Transnational Municipal Moment (1850-2000)*, Basingstoke, New York, Palgrave Macmillan, 2008.Renaud Payre, *Une science communale. Réseaux réformateurs et municipalité providence* Paris, CNRS Editions, 2007.
5 <#sdfootnote5anc>Pierre-Yves Saunier, « La toile municipale aux XIXe-XXe siècles : un panorama transnational », *Urban History Review / Revue d’histoire urbaine*, vol. 34, n° 2, 2006, p. 43-56.
6 <#sdfootnote6anc>Patrick Le Galès, *Le retour des villes européennes. Sociétés urbaines, mondialisation, gouvernement et gouvernance*, Paris, Presses de Sciences Po, 2003.
7 <#sdfootnote7anc>Harmut Kaelble, « La ville européenne au XXe siècle », *Revue économique*, vol. 51, n° 2, 2000, p. 385-400.
8 <#sdfootnote8anc>« L’histoire européenne après le tournant global », dossier coordonné par David Montadel, *Les Annales. **Histoire, Sciences Sociales*, vol. 76, n° 4, 2021, p. 667.
9 <#sdfootnote9anc>Eszter Gantner, Heidi Hein-Kricher, Oliver Hochadel, *Interurban Knowledge Exchange in Southern and Eastern Europe, 1870-1950*, New York, Routledge, 2020.
10 <#sdfootnote10anc>Leonardo Benevolo, *History of Modern Architecture*, Cambridge (Mass.), MIT Press, 1966 ; Kenneth Frampton, *Modern Architecture. A Critical History*, London, Thames & Hudson, 1980 ; William J.R. Curtis, *Modern Architecture Since 1900*, Oxford, Phaidon, 1982.
11 <#sdfootnote11anc>Daniel T. Rodgers, *Atlantic Crossings. Social Politics in a Progressive Age*, Cambridge (Mass.), Harvard University Press, Belknap Press, 1998.
12 <#sdfootnote12anc>*Marie-Clotilde Meillerand, **Penser l’aménagement d’une métropole au 20**ème** siècle. Enjeux territoriaux, acteurs locaux et politique publique dans la région lyonnaise**, thèse de doctorat en histoire, sous la direction de Jean-Luc Pinol, soutenue en 2010*.
13 <#sdfootnote13anc>Pierre Maurer, *Architectures et aménagement urbain à Metz (1947-1970). Action municipale : la modernisation d’une ville*, thèse de doctorat en histoire, sous la direction de Hélène Vacher et de Anne-Marie Chatelet, soutenue en 2018.
14 <#sdfootnote14anc>Xavier Daumalin, Gilbert Buti, Fabien Bartolotti, Olivier Raveux (Dir.). *L’histoire portuaire marseillaise en chantier. Espaces, fonctions et représentations, XVII**e**-XX**e** siècle, *Aix-en-Provence, Presses universitaires de Provence, 2022.
15 <#sdfootnote15anc> Céline *Pessis*, Sezin *Topçu* et Christophe *Bonneuil* (dir.), *Une autre histoire des « Trente Glorieuses ». Modernisation, contestations et pollutions dans la France d’après-guerre*, Paris, La Découverte, 2013.
16 <#sdfootnote16anc>Jorn Duwel, Niels Gutschow (dir.), *A Blessing in Disguise. War and Town Planning in Europe (1940-1945)*, Berlin DOM Publishers, 2013 ; John Pendlebury, Erdem Erten, Larkham Peter, *Alternative Visions of Post-War Reconstruction*, New York, Routledge, 2015 ; Martin Baumeister, Bruno Bonomo, Dieter Schott (dir.), *Cities Contested. Urban Politics, Heritage, and Social Movements in Italy and West Germany in the 1970s*, Frankfurt, Campus Verlag, 2017.
17 <#sdfootnote17anc>Marlon Barbehön, Sybille Münch, « Interrogating the city: Comparing locally distinct crisis discourses », *Urban Studies*, vol. 54, no 9, 2017, p. 2072‑2086 ; Marlon Barbehön, Sybille Münch, « The ‘distinctiveness of cities’ and distinctions in cities: boundaries of belonging in comparative perspective », *Urban Research & Practice*, vol. 9, 2016, p. 37‑55.
18 <#sdfootnote18anc>Niall Ferguson, Charles S. Maier, Erez Manela, Daniel J. Sargent (eds), *The Shock of the Global. The 1970s in Perspective*, Cambridge (Ma.), Havard University Press, Belknap Press, 2010.
19 <#sdfootnote19anc>Tims Soens, Dieter Schott, Michael Toyka-Seid, Bert de Munck (eds), *Urbanizing Nature. Actors and Agency (Dis)connecting Cities and Nature since 1500*, New York, Routledge, 2019 ; François Jarrige, Thomas Leroux, *La contamination du monde. **Une histoire des pollutions à l’âge industriel*, Paris, Seuil, 2017 ; Stéphane Frioux (dir.), *Une France en transition ? Urbanisation, risques environnementaux et horizon écologique dans le second XX**e** siècle*, Ceyzérieu, Champs Vallon, 2021.

*Call for Papers*

*Urban Accelerations*
*The “European City” in a booming continent (1950–1970)*
*International Conference, Strasbourg / 10-12 October 2025*
*Coordinated by*: Gauthier Bolle (Professor, ENSA Strasbourg, UMR ARCHE), Cédric Feriel (Lecturer, Université Rennes 2, Tempora), Pierre Maurer (Lecturer, ENSA Nancy, LHAC)
*This international conference is jointly organized by ENSA Nancy and ENSA Strasbourg.*

“The experience of modernization is an experience of acceleration.”
Harmut Rosa, *Accélération. Une critique sociale du temps*, Paris, La Découverte, 2010 (p. 36)
Let us fill you in on the #1 task awaiting your elected officials. It’s explosive, unprecedented in history: urban expansion following the “baby boom.” Explosive, indeed. Rouen must double in size. Timeline? 25 years. And there’s no stopping it.
“Rouen va doubler en 25 ans” (Rouen will double in 25 years), *Paris Normandie, *March 3, 1965
(Translated citation)

The decades of urban growth between 1950 and 1970 were decisive in the history of urbanization on the European continent. “The second half of the 20th century crowned a European urban journey that went back more than two millennia. […] Suddenly, time accelerated and space dwindled.”1 <#sdfootnote1sym> Within a particularly narrow time frame, cities were forced to cope with the impact of exceptional economic growth, alongside technical and social developments that radically transformed spatial practices. Past urban morphology was replaced by massive, industrialized building production, and many neighborhoods deemed unsanitary were demolished to make way for new construction. Amidst emerging environmental concerns, urban sprawl managed to blur the urban-rural divide, often redefining the boundaries and scale of cities. While European urbanization has represented a challenge since the 19th century, the years following World War II unanimously stand out, due to the unprecedented acceleration of urban and social transformation.
Why look back on this period again? Indeed, a vast bibliography already exists, underlining governments’ responses to this urgency through centralized policies such as reconstruction, new towns and *grands ensembles*,2 <#sdfootnote2sym> along with the international development of urban planning.3 <#sdfootnote3sym> However, this conference seeks to examine urban transformations from a local perspective, placing the investigation within urban societies, which paradoxically have seldom been the topic of historical urban studies focused on this period. Urban societies were central in research on the emerging “transnational municipal moment”4 <#sdfootnote4sym> of the 19th century, driven by the political, economic and intellectual elites of cities in the old continent—whose influence, particularly on other continents, has been demonstrated by transnational history. However, compared to the very active “*toile municipale*” of the 1870s-1930s5 <#sdfootnote5sym> and the rise of European cities during globalization from the 1980s6 <#sdfootnote6sym> onwards, postwar European urban societies are relatively overshadowed by the importance of States in urban planning, despite the rapid and profound transformations they were undergoing. How did these urban societies experience this great “acceleration”? The aim is to bypass superficial country-specific overviews in order to grasp the social, political and cultural realities of various local forms of modernization.
Yet can a multitude of local experiences be coherent? This conference additionally seeks to explore the disputed7 <#sdfootnote7sym> concept of the “European city” by investigating its validity throughout the postwar period. Following current research trends, the aim is to contribute to reinterpreting European urban and architectural history in the context of global change.8 <#sdfootnote8sym> Europe is by no means a homogenous entity: the Cold War politically divided the West and East (a hiatus that continues to shape historiographic knowledge); and the North and South are fragmented in terms of political regime (Portugal, Spain, Greece), economies and urban planning practices.9 <#sdfootnote9sym> However, the lens can be inverted by placing the continent (broadly defined) within the context of internationalization and, perhaps, “globalization.” The swift rise of media in the 1950s-1960s led to heightened awareness surrounding urbanization in America, Asia and elsewhere. With this in mind, to what extent was the very idea of the “European city” (whose definition is not predetermined herein) revitalized and how was it used to plan cities? By focusing on the scale of European cities—understood as having a continent-specific pattern defined by a dense network of medium-sized cities (200,000 to 1 or 2 million inhabitants), with strong social differentiation and political regulation—is it possible to identify a specific continental trajectory in defining contemporary urbanity within an accelerating process of global urbanization? Apart from the obvious effects of rupture, what are potential continuities, local legacies and adaptations in terms of urban planning and heritage management?

*This conference aims to understand modernization from the late 1940s to the 1980s by revisiting the notion of the European city as it relates to “accelerations” of the time. The European city is considered as a specific territory of tensions, and not simply a reduced version of the world’s major urban areas.* Through perceptions of “acceleration,” the three main investigative themes examine ways of conceiving, governing, planning, building and challenging the city, in which historical uses, design practices and forecasting future urban realities are intersected:
*Spatial acceleration*
Seminal works in architectural history10 <#sdfootnote10sym> have shaped post-1940s European urban modernization narratives, focusing on operations or achievements signed by renowned architects, and on spatial transformation in the urban periphery. Few studies, however, have attempted to examine these transformations as they relate to the historic city center, or its renewal in relation to urban growth. What references do actors use, and what links do they forge with local history and geography? Are we witnessing increasing heterogeneity of forms and practices in cities, or rather a homogenization? Are cities being increasingly nuclearized? Here, the challenges of land management and the shift from combatting insalubrity towards appreciating the qualities of old buildings can be examined. The aim is to question formal and spatial design using a multiscale approach, linking urban and architectural challenges.
*Political acceleration*
Compared to the United States,11 <#sdfootnote11sym> Europe has witnessed an increasing role of government in urban planning. Moreover, international players have gained power in the urban arena, through the creation of the EU and the emergence of international organizations (UN-Habitat, OECD) that deal with urban and heritage matters. How have local elites (political, economic or cultural) reshaped their decision-making spaces? How are national urban planning and heritage protection directives adopted, debated or amended? How does investment by powerful figures continue to play a role in shaping the city from a local perspective? In France, recent studies have focused on metropolitan areas such as Lyon,12 <#sdfootnote12sym> Metz13 <#sdfootnote13sym> and Fos-Marseille.14 <#sdfootnote14sym> Based on these in-depth monographic studies and national reports, is it possible to develop a European interpretation that goes beyond the East/West divide imposed by the Cold War, fostering a history that transcends conventional narratives?15 <#sdfootnote15sym>
*Social acceleration*
Over the last fifteen years, English and German historiographies have emphasized the importance of local urban societies and their mobilizing and innovative capacities.16 <#sdfootnote16sym> Further, ongoing programs have been locally examining the ways in which urban societies shape narratives of modernization or “urban crisis” by positioning themselves for/against a national or international context.17 <#sdfootnote17sym> The aim here is to situate (local) urban societies as specific territories of tensions, within their own (increasingly global)18 <#sdfootnote18sym> era, characterized by an upheaval of social structures (development of the middle class, increased mobility, new immigration); changes in political structures (rise of state power, creation of the European Union, surge in international policies); and an exceptional expansion of perspectives calling into question the “European” character of European cities (particularly the discovery of American urban development, the spread of an “international style,” comparisons with “Third World” urbanization, the rise of environmental issues).19 <#sdfootnote19sym> The aim is to see how a specifically European approach to urban modernization can be assessed.
*Contributions in English or French may derive from various disciplines and should be part of a historical approach based on urban history or architectural history.* Interdisciplinary or comparative approaches are welcome, as are thematic monographic entries, especially those emphasizing local and previously unpublished sources.
*Proposals should be sent in .pdf format no later than January 24, 2025, to **accelerations@nancy.archi.fr <accelerations@nancy.archi.fr>** and should include a one-page summary of research arguments, accompanied by sources, a brief bibliography, as well as a one-page CV.*
*Calendar:*

*January 24, 2025: *proposal submissions

*February 2025: *selection of speakers –
*March–April 2025: *program development and diffusion –
*September 1, 2025: *paper submissions –
*10-12 October 2025: *conference
*Organizational Committee:* Gauthier Bolle (ENSA Strasbourg), Cédric Feriel (Université Rennes 2) and Pierre Maurer (ENSA Nancy).
*Scientific** Committee:*
Laurence Bassières (ENSA Paris-la-Villette) ; Emmanuel Bellanger (CHS Paris 1) ; Angelo Bertoni (ENSA Strasbourg/AMUP) ; Denis Bocquet (ENSA Strasbourg/AMUP) ; Filippo De Pieri (Politecnico Turin) ; Laurent Coudroy de Lille (Institut d’urbanisme de Paris) ; Stéphane Frioux (Université Lumière Lyon 2) ; Carola Hein (TU Delft) ; Claudine Houbart (Université de Liège) ; Gwenaelle Le Goullon (Université Jean Moulin Lyon 3) ; Thomas Renard (Université de Nantes) ; Loïc Vadelorge (Université Gustave Eiffel, Marne-la-Vallée) ; Céline Vaz (Université Polytechnique des Hauts de France) ; Christiane Weber (IFAG, Universität Stuttgart).
1 <#sdfootnote1anc> Guy Burgel, « La ville contemporaine de la Seconde Guerre mondiale à nos jours », dans Jean-Luc Pinol (dir.), *Histoire de l’Europe urbaine II. **De l’Ancien régime à nos jours*, Paris, Seuil, 2003, p. 555.
2 <#sdfootnote2anc> For French and British cases, see Kenny Cupers, *La banlieue, un projet social. **Ambitions d’une politique urbaine, 1945-1975*, Marseille, Parenthèses, 2018; Danièle Voldman, *La Reconstruction des villes françaises de 1940 à 1954. Histoire d’une politique*, Paris, L’Harmattan, 1997; Loïc Vadelorge, *Retour sur les villes nouvelles. Une histoire urbaine du XX**e** siècle*, Paris, Créaphis, 2013; Gwenaelle Le Goullon, *Les Grands ensembles en France. **Genèse d’une politique publique. 1945-1962*, Paris, CTHS, 2008; for British cases, see Stephen V. Ward, *Planning and Urban Change*, London, Paul Chapman, 1996; *The** Peaceful Path: Building Garden Cities and New Towns*, University of Hertfordshire Press, 2016; Mark Clapson, *Invincible Green Suburbs, Brave New Towns: Social Change and Urban Dispersal in Postwar England, *Manchester, Manchester University Press, 1998.
3 <#sdfootnote3anc> Carola Hein (ed), *The Routledge Handbook of Planning History*, New York, Routledge, 2017.
4 <#sdfootnote4anc> Pierre-Yves Saunier, Shane Ewen (dir.), *Another Global City. Historical Explorations into the Transnational Municipal Moment (1850-2000)*, Basingstoke, New York, Palgrave Macmillan, 2008. Renaud Payre, *Une science communale. Réseaux réformateurs et municipalité providence* Paris, CNRS Editions, 2007.
5 <#sdfootnote5anc> Pierre-Yves Saunier, “La toile municipale aux XIXe-XXe siècles: un panorama transnational”, *Urban History Review / Revue d’histoire urbaine*, vol. 34, n. 2, 2006, p. 43-56.
6 <#sdfootnote6anc> Patrick Le Galès, *Le retour des villes européennes. **Sociétés urbaines, mondialisation, gouvernement et gouvernance*, Paris, Presses de Sciences Po, 2003.
7 <#sdfootnote7anc> Harmut Kaelble, “La ville européenne au XXe siècle”, *Revue économique*, vol. 51, n. 2, 2000, p. 385-400.
8 <#sdfootnote8anc> “L’histoire européenne après le tournant global”, issue coordinated by David Montadel, *Les Annales. **Histoire, Sciences Sociales*, vol. 76, n. 4, 2021, p. 667.
9 <#sdfootnote9anc> Eszter Gantner, Heidi Hein-Kricher, Oliver Hochadel, *Interurban Knowledge Exchange in Southern and Eastern Europe, 1870-1950*, New York, Routledge, 2020.
10 <#sdfootnote10anc> Leonardo Benevolo, *History of Modern Architecture*, Cambridge (Mass.), MIT Press, 1966; Kenneth Frampton, *Modern Architecture. A Critical History*, London, Thames & Hudson, 1980; William J.R. Curtis, *Modern Architecture Since 1900*, Oxford, Phaidon, 1982.
11 <#sdfootnote11anc> Daniel T. Rodgers, *Atlantic Crossings. Social Politics in a Progressive Age*, Cambridge (Mass.), Harvard University Press, Belknap Press, 1998.
12 <#sdfootnote12anc> Marie-Clotilde Meillerand, *Penser l’aménagement d’une métropole au 20**ème** siècle. **Enjeux territoriaux, acteurs locaux et politique publique dans la région lyonnaise*, doctoral dissertation in history, completed under the supervision of Jean-Luc Pinol and defended in 2010.
13 <#sdfootnote13anc> Pierre Maurer, *Architectures et aménagement urbain à Metz (1947-1970). **Action municipale: la modernisation d’une ville*, doctoral dissertation in history, completed under the supervision of Hélène Vacher and Anne-Marie Chatelet, defended in 2018.
14 <#sdfootnote14anc> Xavier Daumalin, Gilbert Buti, Fabien Bartolotti, Olivier Raveux (Dir.). *L’histoire portuaire marseillaise en chantier. Espaces, fonctions et représentations, XVII**e**-XX**e** siècle, *Aix-en-Provence, Presses universitaires de Provence, 2022.
15 <#sdfootnote15anc> Céline *Pessis*, Sezin *Topçu* et Christophe *Bonneuil* (dir.), *Une autre histoire des « Trente Glorieuses ». **Modernisation, contestations et pollutions dans la France d’après-guerre*, Paris, La Découverte, 2013.
16 <#sdfootnote16anc> Jorn Duwel, Niels Gutschow (dir.), *A Blessing in Disguise. War and Town Planning in Europe (1940-1945)*, Berlin DOM Publishers, 2013; John Pendlebury, Erdem Erten, Larkham Peter, *Alternative Visions of Post-War Reconstruction*, New York, Routledge, 2015; Martin Baumeister, Bruno Bonomo, Dieter Schott (dir.), *Cities Contested. Urban Politics, Heritage, and Social Movements in Italy and West Germany in the 1970s*, Frankfurt, Campus Verlag, 2017.
17 <#sdfootnote17anc> Marlon Barbehön, Sybille Münch, “Interrogating the city: Comparing locally distinct crisis discourses”, *Urban Studies*, vol. 54, n. 9, 2017, p. 2072-2086; Marlon Barbehön, Sybille Münch, “The ‘distinctiveness of cities’ and distinctions in cities: boundaries of belonging in comparative perspective”, *Urban Research & Practice*, vol. 9, 2016, p. 3755.
18 <#sdfootnote18anc> Niall Ferguson, Charles S. Maier, Erez Manela, Daniel J. Sargent (eds), *The Shock of the Global. The 1970s in Perspective*, Cambridge (Ma.), Havard University Press, Belknap Press, 2010.
19 <#sdfootnote19anc> Tims Soens, Dieter Schott, Michael Toyka-Seid, Bert de Munck (eds), *Urbanizing Nature. Actors and Agency (Dis)connecting Cities and Nature since 1500*, New York, Routledge, 2019; François Jarrige, Thomas Leroux, *La contamination du monde. **Une histoire des pollutions à l’âge industriel*, Paris, Seuil, 2017; Stéphane Frioux (dir.), *Une France en transition? **Urbanisation, risques environnementaux et horizon écologique dans le second XX**e** siècle*, Ceyzérieu, Champs Vallon, 2021.