AAC – Journée d’études « L’Empire des sens. Une histoire sensorielle des empires coloniaux (XVe-XXe siècle) »

Chères et chers collègues,
Nous avons le plaisir de vous partager l’appel à communications de la journée d’études « L’Empire des sens. Une histoire sensorielle des empires coloniaux (XVe-XXe siècle) », qui aura lieu en format hybride le vendredi 25 avril 2025 à l’Université Paris-Est Créteil (CRHEC). Les propositions de communications, en français ou en anglais, sont à soumettre avant le 31 janvier 2025 à l’adresse suivante : clement.p.h.fabre@gmail.com <mailto:clement.p.h.fabre@gmail.com>.
Bien à vous,
Clément Fabre et Christophe Granger
L’Empire des sens. Une histoire sensorielle des empires coloniaux (XVe-XXe siècle) Quel rôle la chaleur du soleil, le vacarme des rues, les effluves de sueur, le daltonisme ou le goût de la papaye jaune ont-il joué dans l’histoire de la colonisation ? Cette journée d’études propose de revisiter l’histoire des empires coloniaux à partir d’une histoire des sensibilités attentive au nuancier des paysages sensoriels impériaux, à la diversité des pratiques et des expériences sensibles que précipitent les circulations (humaines, matérielles et autres) dont les empires sont le creuset, à l’imposition de manières légitimes de sentir et aux apprentissages qu’elles supposent aussi bien qu’aux processus d’hybridation sensorielle et aux espaces de résistance que ménage le jeu des sens, à l’écheveau, enfin, de craintes, de fascinations, de stéréotypes, de normes administratives, de projets civilisateurs et de savoirs qui se nouent à leur entour. Les communications pourront explorer plusieurs facettes de cet empire des sens : L’expérience sensible des empires coloniaux. Il ne s’agit pas ici uniquement de restituer les paysages sensoriels des empires coloniaux, mais également, conformément au projet d’« histoire des sens » esquissé par Christophe Granger, de « recompose[r] l’évolution des manières de sentir, de voir, d’écouter » et de prendre pour objet d’étude les « apprentissages sensoriels » qui se jouent en situation coloniale (Granger, 2014a). Il s’agit ainsi d’articuler l’expérience sensible des populations colonisatrices et des populations colonisées, aussi bien dans les colonies que dans les métropolesou qu’à bord des navires qui les relient les unes aux autres, d’étudier les logiques de distinction comme les processus d’hybridation qui viennent s’y nicher, et de faire jouer la chronologie, collective, de l’évolution des seuils de tolérance et des normes de sensibilité comme celle, individuelle, des apprentissages sensibles et des souvenirs sensoriels (Stoler, 2002). La construction sensorielle de la race et des stéréotypes raciaux. Dès le XVe siècle, la confrontation sensorielle à des environnements inconnus nourrit le soupçon de différences corporelles entre les populations européennes, dont ces environnements heurtent bien souvent les sens, et les populations indigènes qui semblent s’y mouvoir avec une telle facilité. La racialisation progressive de ces dernières se nourrit aussi bien de ce soupçon que de la stigmatisation sensorielle des corps colonisés – non seulement sur la base, visuelle, de leur phénotype, mais sur celle encore des odeurs qu’ils sécrètent, des bruits qu’ils produisent et du toucher même de leur peau (Smith, 2006 ; Tullett, 2016 ; Kettler, 2020 ; Stoler, 2022). Cette construction, qui mobilise notamment les savants appliqués à élaborer une psychophysiologie ou une anthropologie des « lois » sensorielles, concerne en particulier l’élaboration de l’infériorité raciale. Elle s’accompagne de la théorisation d’une variabilité raciale de l’acuité des sens, qui culmine dans l’anthropologie physique de la seconde moitié du XIXe siècle et justifie commodément les inégalités de traitement et les violences au cœur des ordres coloniaux (Dias, 2004). La dimension sensorielle du projet colonial. Non seulement les puissances coloniales mobilisent un répertoire sensiblepour naturaliser et justifier leur domination, en recourant à des techniques de stigmatisation sensorielle qui ont cours également en métropole (Corbin, 1982), mais les sens sont au cœur même du projet colonial. L’expérience sensorielle de l’empire sous-tend bien souvent les anxiétés qui aiguillonnent l’entreprise coloniale ; la lutte contre les nuisances visuelles, olfactives et sonores se traduit en politiques urbaines, en mesures hygiénistes, en pénalisation de pratiques pré-coloniales et rejoint un projet civilisateur qui passe aussi bien par l’imposition de normes sensorielles occidentales aux corps colonisés que par l’occidentalisation des manières de sentir ; tandis que les populations colonisées trouvent dans l’usage des sens autant de ressources pour subvertir les ordres coloniaux, en dénoncer l’injustice ou pour y résister (Stoler, 2002 ; Keyes, 2009 ; Scales, 2016 ; Hacke et Musselwhite, 2018 ; Huang, 2023). Il s’agira enfin d’étendre cette approche sensible à l’étude des décolonisations et du postcolonial : le renversement des ordres coloniaux se traduit-il par un renversement de l’ordre sensoriel colonial, ou bien les manières légitimes de sentir imposées pendant la colonisation se prolongent-elles par-delà ce renversement, en un legs colonial incorporé ? (Rotter, 2011) La place des sens dans la construction des savoirs impériaux. Si l’acuité des sens s’impose au XIXe siècle comme un objet d’étude pour l’anthropologie physique, le tournant pratique en histoire des sens et des savoirs invite également àprêter attention à la dimension sensorielle des activités savantes en général, et des savoirs impériaux en particulier. De même que les pratiques anthropométriques supposent un véritable art du toucher (Mak, 2017) que l’ethnographie engage le corps de l’ethnographe (Stoller, 1989) et que les sens participent à la construction des savoirs anthropologiques sur l’anthropophagie (Cambon, 2022), les pratiques naturalistes reposent sur une « connaissance kinesthétique » née de la confrontation sensible au terrain impérial (Rogaski, 2022), et cette journée d’études propose ainsi de replacer le corps des différents acteurs, colonisateurs comme colonisés, de la science impériale au cœur même de l’analyse des savoirs qu’ils produisent. Quelles sources pour une histoire sensorielle de l’empire ? Cette journée d’études entend enfin nourrir une réflexion critique sur les sources qui documentent l’histoire sensorielle des empires coloniaux. Plusieurs travaux se sont penchés déjà sur la verbalisation et la visualisation des expériences sensorielles impériales, sur la manière dont ces traductions en mots et en images les investissent de sens et participent ce faisant à l’imposition d’un ordre sensoriel légitime aux territoires colonisés (Cohen et Glover, 2014 ; Hacke et Musselwhite, 2018). D’autres se sont efforcés de s’approcher au plus près des sources produites par l’expérience sensorielle même, telles les empreintes d’encre produites par le toucher anthropométrique (Mak, 2017), et le rôle que joue la culture matérielle dans l’expérience sensible des empires coloniaux (Bertrand, 1999) invite à mobiliser également les sources matérielles pour écrire cette histoire sensorielle de l’empire. À travers ces différents axes de réflexion, il s’agira in fine de mettre à l’épreuve le cadre colonial de cette journée d’études. L’expérience de l’altérité sensible, la construction sensorielle des stéréotypes et des savoirs, pas plus que les projets de civilisation des sens ne se jouent, loin s’en faut, uniquement en contexte colonial ; la stigmatisation sensorielle des populations colonisées fait écho à celle dont font l’objet, en Europe même, femmes, ouvriers, aliénés et paysans (Dias, 2004) ; et, pour faire de ces phénomènes un observatoire pertinent sur l’histoire des empires coloniaux, encore faut-il déterminer dans quelle mesure ils prennent en situation coloniale un tour spécifique par rapport aux phénomènes extra-coloniaux de civilisation des mœurs (Elias, 1973), de stigmatisation des « classes puantes » (Corbin, 1982) et des « classes bruyantes » (Granger, 2014b), ou encore de stigmatisation sensorielle de l’Autre dans l’interaction diplomatique (Drocourt, 2022). Aussi les communications devront-elles s’efforcer de maintenir une démarche comparative constante entre les contextes coloniaux qu’elles exploreront et des travaux ayant étudié des phénomènes similaires hors de tout contexte colonial. Cette journée d’études entend de même nourrir une comparaison entre différents empires coloniaux, européens ou non, différents espaces d’expansion coloniale et différentes époques. S’il peut paraître tentant de généraliser à l’ensemble du phénomène colonial les conclusions des travaux récents ayant exploré la dimension sensorielle de la colonisation européenne du Nouveau-Monde au XVIe-XVIIIe siècle (Cohen et Glover, 2014 ; Hacke et Musselwhite, 2018 ; Baena et Palos, 2024), il importe pour ce faire de déterminer si ces conclusions sont valables dans des territoires d’expansion coloniale plus familiers des colonisateurs que le continent américain (tel le Maghreb), sous tous les climats (qu’ils soient tropicaux ou non), dans les autres types de territoires coloniaux comme dans les colonies de peuplement, dans les espaces ruraux comme dans les villes, pour l’expansion coloniale du XIXe-XXe siècle au même titre que pour celle de l’époque moderne, et si elles s’appliquent aussi bien aux empires mandchou, vietnamien, comanche ou japonais qu’aux empires européens. Il ne s’agit pas ainsi uniquement d’enrichir l’histoire des empires coloniaux d’un versant sensible inégalement exploré encore, mais d’éprouver dans cette analyse sensible la pertinence même de la catégorie coloniale. La journée d’études aura lieu en format hybride le vendredi 25 avril 2025 à l’Université Paris-Est Créteil (CRHEC).Les propositions de communications, en français ou en anglais, sont à soumettre avant le 31 janvier 2025 à l’adresse suivante : clement.p.h.fabre@gmail.com <mailto:clement.p.h.fabre@gmail.com>. Celles-ci doivent comprendre un titre provisoire, un résumé de la communication (2 000 signes maximum) et une brève présentation bio-bibliographique.
Comité d’organisation Clément Fabre (Sorbonne Université/EHNE, CRHEC) Christophe Granger (Université Paris-Saclay, Laboratoire d’anthropologie politique)
Comité scientifique Romain Bertrand (Sciences Po, CERI) Hélène Blais (École normale supérieure-PSL, IHMC) Nélia Dias (Instituto Universitário de Lisboa) Thomas Dodman (Columbia University) Claire Fredj (Université Paris Nanterre) Huang Xuelei (University of Edinburgh) Andrew Kettler (University of South Carolina) Rebecca P. Scales (Rochester University of Technology) Pierre Singaravélou (Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, SIRICE) Mark M. Smith (University of South Carolina) Isabelle Surun (Université de Lille, IRHIS) Sylvain Venayre (Université Grenoble-Alpes, LUHCIE) Cécile Vidal (EHESS, CENA)
Bibliographie Barbara Watson Andaya, « Audible Pasts: History, Sound and Human Experience in Southeast Asia », Kemanusiaan The Asian Journal of Humanities, 25-Supp. 1, 2018, p. 1-9.
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Romain Bertrand, « Le goût de la papaye jaune. Stratégies d’extraversion et pratiques hybrides en Indonésie coloniale », Politique africaine, 74-2, 1999, p. 130-151.
Nicolas Cambon, « Le savant et le cannibale. La production des savoirs britanniques et français sur l’anthropophagie, XVIIIe-XIXe siècles », thèse de doctorat, Université Toulouse 2, 2022.
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Alain Corbin, Le Miasme et la Jonquille. L’odorat et l’imaginaire social, XVIIIe-XIXe siècles, Paris, Aubier Montaigne, 1982.
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Quentin Deluermoz, Thomas Dodman, Anouche Kunth, Hervé Mazurel et Clémentine Vidal-Naquet, « Sur les traces du sensible : pour une histoire anthropologique des sensibilités », L’Homme, 247-248, 2023/3, p. 225-266.
Nélia Dias, La Mesure des sens. Les anthropologues et le corps humain au XIXe siècle, Paris, Aubier, 2004.
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