Fwd: AAC « Enquêter sur les populations au XXème siècle : de la mécanographie à la micro-informatique » (JE, janvier 2025)
Chères et chers collègues,
Pour rappel, vous trouverez ci-dessous (et ici <www.ined.fr/fr/actualites/rencontres-scientifiques/seminaires-colloques-ined/journee-d-etudes-enqueter-sur-les-populations-au-xxeme-siecle-de-la-mecanographie-a-la-micro-informatique/>) un appel à communications pour la journée d’études « Enquêter sur les populations au XXe siècle : de la mécanographie à la micro-informatique », organisée par le Service des enquêtes et sondages et l’Unité de recherche Histoire et populations de l’Ined.
La journée se tiendra le *17 janvier 2025 au Campus Condorcet (Aubervilliers).*
Les propositions de communication, d’une taille maximale de 3 500 signes (espaces compris), sont à envoyer _*au plus tard le 15 septembre*_ à l’adresse enquetes@ined.fr.
Au plaisir de lire vos propositions,
Le Comité d’organisation Julie Baron, Fabrice Cahen, Agnès Hirsch, Lionel Kesztenbaum, Efi Markou, Thomas Merly-Alpa, Émilien Ruiz
*/Enquêter sur les populations au XXe siècle : de la mécanographie à la micro-informatique/***
*Journée d’Étude organisée par le Service des enquêtes et sondages et l’Unité de recherche Histoire et populations de l’Ined.*
*17 Janvier 2025*
*Ined, Campus Condorcet, 9 cours des Humanités, 93300 Aubervilliers*
* *
Les innovations techniques dans le champ des enquêtes quantitatives peuvent avoir de profondes incidences sur la conception, l’organisation et la réalisation des enquêtes, qu’il s’agisse de l’échantillonnage, des procédés de collecte, du traitement ou de l’analyse des données… Actuellement, le recours au smartphone comme support de collecte des enquêtes par questionnaire en sciences sociales, l’usage de la visioconférence lors de la passation des questionnaires, l’introduction de l’intelligence artificielle ou encore le traitement algorithmique des données reconfigurent profondément les méthodes et les pratiques d’enquête.
Pour mieux caractériser les mutations en cours, il nous semble important de revenir en arrière en interrogeant les pratiques d’enquête depuis l’avènement de la mécanisation jusqu’à la transition vers la micro-informatique. Dès 1896, la Statistique générale de France adopte le traitement mécanographique des données du recensement. Dans les années trente l’intérêt pour la mécanisation du traitement des données s’intensifie dans le cadre de l’organisation scientifique du travail et de la redéfinition du paysage des enquêtes (Carmille, 1938 ; Cherif, 2014 ; Touchelay, 2008). En effet, c’est pendant les années trente que s’organisent les premières enquêtes de consommation (Chessel, 2023 ; Chessel, Dubuisson-Quellier, 2019 ; Lengelé, 1938 ; Grémy, 2014) et qu’est introduite en France la méthode des sondages d’opinion, promise à un bel avenir (Blondiaux, 1998). Ces enquêtes jettent au tournant des années quarante les bases méthodologiques des grandes enquêtes extensives : des méthodes d’échantillonnage et de la définition d’un protocole de collecte aux consignes pour les enquêteurs, en passant par les conditions générales d’un questionnaire d’enquête (Stoetzel, 1943 ; Cahen et al., 2023).
La mécanisation du traitement des données dans la statistique et les enquêtes quantitatives en sciences sociales s’impose en France dans l‘après-guerre, pour faire progressivement place à l’informatique, puis, au tournant des années 1980, à la micro-informatique (Neumann, 2013). Il s’agit d’une période de profondes mutations dans la méthode, le traitement et l’analyse des données (Couturier, 1966 ; Daumard, Furet, 1959 ; Perrot, Sutter, Couturier, 1967) mais aussi de (ré)organisation de l’appareil statistique et de la recherche publique en sciences sociales. Celle-ci voit le jour dès l’Occupation (création du Service national des statistiques, de la Fondation pour l’étude des problèmes humains, de l’Institut national d’hygiène…), peu après l’émergence des instituts privés de sondages, mais se concrétise davantage dans l’après-guerre avec la création de l’Insee ou des organismes de recherche comme l’Ined. La période d’étude que nous proposons se termine avec l’effort de stabilisation du cadre institutionnel de la recherche avec la création en 1982 des EPST (établissement public à caractère scientifique et technologique).
Cette journée d’étude prend comme objet les enquêtes scientifiques quantitatives menées par questionnaire auprès des populations par les institutions françaises. Dans une perspective historique et réflexive, elle veut explorer le « faire » enquête avant l’ère de la micro-informatique, dans un environnement technologique bien différent de ce que nous connaissons aujourd’hui. À l’aide d’un travail empirique, il s’agit de faire l’histoire sociale des enquêtes en intégrant dans la réflexion les outils de collecte et de traitement des données et les pratiques qui leur sont associées pour interroger la manière dont ils interviennent dans la conception et la chaine de production des enquêtes.
Les propositions pourraient être organisées autour d’un ou plusieurs des axes suivants :
*1. L’introduction des outils de traitement des données dans les institutions productrices d’enquêtes.* À la suite des recherches pionnières sur l’introduction de la mécanographie en France (Cherif, 2014 ; Touchelay, 2008), les communications pourraient porter sur l’histoire de la mécanisation dans les institutions françaises productrices d’enquêtes quantitatives. À quel moment, pour quel type d’enquête et pour répondre à quels enjeux les différentes institutions l’ont adoptée et sous quelle forme ? Existait-il des résistances ou des contre-propositions ? Comment les différents outils ont-ils évolué ou coexisté pendant la période d’étude ? Quel était l’impact des évolutions technologiques sur les coûts de production des enquêtes, l’organisation des institutions, les lieux de travail et sur le financement des instituts producteurs ?
*2. La conception méthodologique des enquêtes*. Il serait intéressant d’étudier l’impact de la mécanisation du traitement des données sur les méthodes d’échantillonnage d’une part, et en relation avec les thématiques des enquêtes d’autre part. Mais d’autres processus pourraient être abordés : comment se déroulait la conception des questionnaires et quelle était la définition d’un « bon questionnaire d’enquête » ? Quelles étaient les méthodes de collecte et comment le traitement et l’analyse des données étaient-ils envisagés ? Plus généralement, quelle était la place et la codification de la méthodologie d’enquête dans le processus d’enquête et dans les publications scientifiques ? Comment s’organisait l’équilibre entre d’une part une conception méthodologique et une réalisation sur le terrain rigoureuses et d’autre part la disponibilité des financements et la quête de résultats ?
*3. Les acteurs et les métiers de l’enquête. *La mécanisation a nécessité de nouveaux personnels, voire de nouveaux métiers, tels que les opérateurs de saisie, les codeurs ou les perforateurs. Il convient d’étudier leur recrutement, les champs socio-professionnels dont ils provenaient, les formations reçues et le degré de leur professionnalisation. Cependant, l’enquête étant un travail collectif, produit de l’interaction étroite de différents métiers, cet axe porte sur tous les acteurs de l’enquête. Qui étaient ces acteurs tout au long de son processus, de sa conception et de son financement jusqu’à l’analyse des données et la présentation des résultats ? Quelles tâches ont été confiées à chaque métier et comment était organisée la supervision ou le paiement ? Quel était l’impact des innovations techniques sur l’organisation du travail et des métiers ? Mais aussi qui étaient les acteurs « invisibles » ou informels, à quel moment et comment ils intervenaient ?
*4. Les pratiques sur le terrain et le traitement des données.* Cet axe s’intéresse à la matérialité du processus d’enquête depuis l’organisation du terrain jusqu’aux données livrées à l’analyse. Comment était organisé le terrain ? Quels étaient les supports de la collecte ? Comment se constituaient les équipes d’enquêteurs ? Comment se déroulait la formation des enquêteurs et des enquêtrices, et leur supervision ? Quelles étaient les consignes de passation ? Comment les personnes à enquêter étaient-elles recrutées, informées et où l’interrogation avait-elle lieu ? Quels types d’argumentaires étaient utilisés ? Faisait-on appel à des procédés mécanographiques pour le traitement des données et dans ce cas où trouvait-on le matériel et le savoir ?
Les propositions, d’une longueur de 3500 signes maximum (espaces compris) sont attendues jusqu’au *15 septembre 2024* à l’adresse *enquetes@ined.fr*
* *
Les propositions seront évaluées par le comité d’organisation qui fera un retour mi-octobre.
*/ /*
*/Comité d’organisation/*
* Julie Baron, Service des enquêtes et des sondages, Ined * Fabrice Cahen, UR Histoire et populations, Ined * Agnès Hirsch, IRISSO UMR 7170, Université Paris-Dauphine ; UR Histoire et populations, Ined * Lionel Kesztenbaum, UR Histoire et populations, Ined * Efi Markou, Service des enquêtes et des sondages, Ined * Thomas Merly-Alpa, Direction des statistiques démographiques et sociales, Insee * Émilien Ruiz, Centre d’histoire, Sciences Po * Avec l’appui logistique de Valérie Laprée et Lamia Temime, Service des enquêtes et des sondages, Ined.
*/Références bibliographiques/**//*
* Blondiaux Loïc, /La fabrique de l’opinion. Une histoire sociale des sondages/, Paris, Le Seuil, 1996. * Cahen Fabrice, De Luca Barrusse Virginie, Prost Antoine, Rosental Paul-André, «Recueillir l’opinion des Français au sujet de la dénatalité : l’enquête Natalité de 1942<data.ined.fr/index.php/citations/269>/ », //Population, /2023/2 (n°78), p. 195-204. * Carmille René, « La mécanographie au service de l’évolution économique », /Revue d’économie politique/, 1938/4, p. 1121-1139. * Cherif Aouatef, « Introduction des nouvelles technologies et changements organisationnels au sein du ministère français des Finances : l’exemple de la mécanographie (des années 1930 aux années 1970) », /Entreprises et histoire/, 2014/2 (n° 75), p. 24-41. * Chessel Marie-Emmanuelle (dir.), « Consommation et conditions de vie. Enquêtes sociales au XXe siècle »,/ Le Mouvement Social/, 2023, no 283, p. 3‑22. * Chessel Marie-Emmanuelle et Dubuisson-Quellier Sophie (dir.), « Consommer et compter : enquêtes sur la consommation au XX^e siècle », /Les études sociales/, 2019, n° 169, p. 5‑291. * Couturier Marcel, « Vers une nouvelle méthodologie mécanographique. La préparation des données », /Annales. Economies, sociétés, civilisations, /1966, vol. 21, n° 4, p. 769‑778. * Daumard Adeline, Furet François, « Méthodes de l’Histoire sociale : les Archives notariales et la Mécanographie »,/Annales. Economies, sociétés, civilisations,/décembre 1959, vol. 14, n° 4, p. 676‑693. * Desrosières Alain, /Gouverner par les nombres////: L’argument statistique II/, Paris, Presses de l’École des Mines (Sciences sociales), 2008. * Grémy Jean-Paul, « Enquêtes sociales et sondages politiques sous l’Occupation », document électronique, 2014 halshs-00581112v3 (document consulté le 28 janvier 2024). * Heide Lars, /Punched-Card Systems and the Early Information Explosion, 1880–1945/, Baltimore, Johns Hopkins University Press, 2009. * Lengelé Robert, /L’étude rationnelle du marché/, Paris, Delmas, 1938. * Neumann Cédric,/ De la mécanographie à l’informatique. Les relations entre catégorisation des techniques, groupes professionnels et transformation des savoirs managériaux/, Thèse de doctorat en histoire, Université Paris Ouest Nanterre La Défense, Paris, 2013. * Perrot Jean-Claude, Sutter Jean et Couturier M., « Nouveau débat sur démographie historique et mécanographie électronique », /Annales de Démographie Historique, /1967, n° 1, p. 29‑61. * Stoetzel Jean, /Contribution à l’étude expérimentale des opinions/, Paris, PUF, 1943. * Touchelay Béatrice, « De la mécanographie à l’informatique en France – années 1890-années 1960 : la formation d’une nébuleuse propice aux transformations technologiques en marge de l’État », /Économies et Sociétés/ (Série ‘Histoire Économique Quantitative’), Association Française de Cliométrie (AFC), issue 38, 2008.
Pour rappel, vous trouverez ci-dessous (et ici <www.ined.fr/fr/actualites/rencontres-scientifiques/seminaires-colloques-ined/journee-d-etudes-enqueter-sur-les-populations-au-xxeme-siecle-de-la-mecanographie-a-la-micro-informatique/>) un appel à communications pour la journée d’études « Enquêter sur les populations au XXe siècle : de la mécanographie à la micro-informatique », organisée par le Service des enquêtes et sondages et l’Unité de recherche Histoire et populations de l’Ined.
La journée se tiendra le *17 janvier 2025 au Campus Condorcet (Aubervilliers).*
Les propositions de communication, d’une taille maximale de 3 500 signes (espaces compris), sont à envoyer _*au plus tard le 15 septembre*_ à l’adresse enquetes@ined.fr.
Au plaisir de lire vos propositions,
Le Comité d’organisation Julie Baron, Fabrice Cahen, Agnès Hirsch, Lionel Kesztenbaum, Efi Markou, Thomas Merly-Alpa, Émilien Ruiz
*/Enquêter sur les populations au XXe siècle : de la mécanographie à la micro-informatique/***
*Journée d’Étude organisée par le Service des enquêtes et sondages et l’Unité de recherche Histoire et populations de l’Ined.*
*17 Janvier 2025*
*Ined, Campus Condorcet, 9 cours des Humanités, 93300 Aubervilliers*
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Les innovations techniques dans le champ des enquêtes quantitatives peuvent avoir de profondes incidences sur la conception, l’organisation et la réalisation des enquêtes, qu’il s’agisse de l’échantillonnage, des procédés de collecte, du traitement ou de l’analyse des données… Actuellement, le recours au smartphone comme support de collecte des enquêtes par questionnaire en sciences sociales, l’usage de la visioconférence lors de la passation des questionnaires, l’introduction de l’intelligence artificielle ou encore le traitement algorithmique des données reconfigurent profondément les méthodes et les pratiques d’enquête.
Pour mieux caractériser les mutations en cours, il nous semble important de revenir en arrière en interrogeant les pratiques d’enquête depuis l’avènement de la mécanisation jusqu’à la transition vers la micro-informatique. Dès 1896, la Statistique générale de France adopte le traitement mécanographique des données du recensement. Dans les années trente l’intérêt pour la mécanisation du traitement des données s’intensifie dans le cadre de l’organisation scientifique du travail et de la redéfinition du paysage des enquêtes (Carmille, 1938 ; Cherif, 2014 ; Touchelay, 2008). En effet, c’est pendant les années trente que s’organisent les premières enquêtes de consommation (Chessel, 2023 ; Chessel, Dubuisson-Quellier, 2019 ; Lengelé, 1938 ; Grémy, 2014) et qu’est introduite en France la méthode des sondages d’opinion, promise à un bel avenir (Blondiaux, 1998). Ces enquêtes jettent au tournant des années quarante les bases méthodologiques des grandes enquêtes extensives : des méthodes d’échantillonnage et de la définition d’un protocole de collecte aux consignes pour les enquêteurs, en passant par les conditions générales d’un questionnaire d’enquête (Stoetzel, 1943 ; Cahen et al., 2023).
La mécanisation du traitement des données dans la statistique et les enquêtes quantitatives en sciences sociales s’impose en France dans l‘après-guerre, pour faire progressivement place à l’informatique, puis, au tournant des années 1980, à la micro-informatique (Neumann, 2013). Il s’agit d’une période de profondes mutations dans la méthode, le traitement et l’analyse des données (Couturier, 1966 ; Daumard, Furet, 1959 ; Perrot, Sutter, Couturier, 1967) mais aussi de (ré)organisation de l’appareil statistique et de la recherche publique en sciences sociales. Celle-ci voit le jour dès l’Occupation (création du Service national des statistiques, de la Fondation pour l’étude des problèmes humains, de l’Institut national d’hygiène…), peu après l’émergence des instituts privés de sondages, mais se concrétise davantage dans l’après-guerre avec la création de l’Insee ou des organismes de recherche comme l’Ined. La période d’étude que nous proposons se termine avec l’effort de stabilisation du cadre institutionnel de la recherche avec la création en 1982 des EPST (établissement public à caractère scientifique et technologique).
Cette journée d’étude prend comme objet les enquêtes scientifiques quantitatives menées par questionnaire auprès des populations par les institutions françaises. Dans une perspective historique et réflexive, elle veut explorer le « faire » enquête avant l’ère de la micro-informatique, dans un environnement technologique bien différent de ce que nous connaissons aujourd’hui. À l’aide d’un travail empirique, il s’agit de faire l’histoire sociale des enquêtes en intégrant dans la réflexion les outils de collecte et de traitement des données et les pratiques qui leur sont associées pour interroger la manière dont ils interviennent dans la conception et la chaine de production des enquêtes.
Les propositions pourraient être organisées autour d’un ou plusieurs des axes suivants :
*1. L’introduction des outils de traitement des données dans les institutions productrices d’enquêtes.* À la suite des recherches pionnières sur l’introduction de la mécanographie en France (Cherif, 2014 ; Touchelay, 2008), les communications pourraient porter sur l’histoire de la mécanisation dans les institutions françaises productrices d’enquêtes quantitatives. À quel moment, pour quel type d’enquête et pour répondre à quels enjeux les différentes institutions l’ont adoptée et sous quelle forme ? Existait-il des résistances ou des contre-propositions ? Comment les différents outils ont-ils évolué ou coexisté pendant la période d’étude ? Quel était l’impact des évolutions technologiques sur les coûts de production des enquêtes, l’organisation des institutions, les lieux de travail et sur le financement des instituts producteurs ?
*2. La conception méthodologique des enquêtes*. Il serait intéressant d’étudier l’impact de la mécanisation du traitement des données sur les méthodes d’échantillonnage d’une part, et en relation avec les thématiques des enquêtes d’autre part. Mais d’autres processus pourraient être abordés : comment se déroulait la conception des questionnaires et quelle était la définition d’un « bon questionnaire d’enquête » ? Quelles étaient les méthodes de collecte et comment le traitement et l’analyse des données étaient-ils envisagés ? Plus généralement, quelle était la place et la codification de la méthodologie d’enquête dans le processus d’enquête et dans les publications scientifiques ? Comment s’organisait l’équilibre entre d’une part une conception méthodologique et une réalisation sur le terrain rigoureuses et d’autre part la disponibilité des financements et la quête de résultats ?
*3. Les acteurs et les métiers de l’enquête. *La mécanisation a nécessité de nouveaux personnels, voire de nouveaux métiers, tels que les opérateurs de saisie, les codeurs ou les perforateurs. Il convient d’étudier leur recrutement, les champs socio-professionnels dont ils provenaient, les formations reçues et le degré de leur professionnalisation. Cependant, l’enquête étant un travail collectif, produit de l’interaction étroite de différents métiers, cet axe porte sur tous les acteurs de l’enquête. Qui étaient ces acteurs tout au long de son processus, de sa conception et de son financement jusqu’à l’analyse des données et la présentation des résultats ? Quelles tâches ont été confiées à chaque métier et comment était organisée la supervision ou le paiement ? Quel était l’impact des innovations techniques sur l’organisation du travail et des métiers ? Mais aussi qui étaient les acteurs « invisibles » ou informels, à quel moment et comment ils intervenaient ?
*4. Les pratiques sur le terrain et le traitement des données.* Cet axe s’intéresse à la matérialité du processus d’enquête depuis l’organisation du terrain jusqu’aux données livrées à l’analyse. Comment était organisé le terrain ? Quels étaient les supports de la collecte ? Comment se constituaient les équipes d’enquêteurs ? Comment se déroulait la formation des enquêteurs et des enquêtrices, et leur supervision ? Quelles étaient les consignes de passation ? Comment les personnes à enquêter étaient-elles recrutées, informées et où l’interrogation avait-elle lieu ? Quels types d’argumentaires étaient utilisés ? Faisait-on appel à des procédés mécanographiques pour le traitement des données et dans ce cas où trouvait-on le matériel et le savoir ?
Les propositions, d’une longueur de 3500 signes maximum (espaces compris) sont attendues jusqu’au *15 septembre 2024* à l’adresse *enquetes@ined.fr*
* *
Les propositions seront évaluées par le comité d’organisation qui fera un retour mi-octobre.
*/ /*
*/Comité d’organisation/*
* Julie Baron, Service des enquêtes et des sondages, Ined * Fabrice Cahen, UR Histoire et populations, Ined * Agnès Hirsch, IRISSO UMR 7170, Université Paris-Dauphine ; UR Histoire et populations, Ined * Lionel Kesztenbaum, UR Histoire et populations, Ined * Efi Markou, Service des enquêtes et des sondages, Ined * Thomas Merly-Alpa, Direction des statistiques démographiques et sociales, Insee * Émilien Ruiz, Centre d’histoire, Sciences Po * Avec l’appui logistique de Valérie Laprée et Lamia Temime, Service des enquêtes et des sondages, Ined.
*/Références bibliographiques/**//*
* Blondiaux Loïc, /La fabrique de l’opinion. Une histoire sociale des sondages/, Paris, Le Seuil, 1996. * Cahen Fabrice, De Luca Barrusse Virginie, Prost Antoine, Rosental Paul-André, «Recueillir l’opinion des Français au sujet de la dénatalité : l’enquête Natalité de 1942<data.ined.fr/index.php/citations/269>/ », //Population, /2023/2 (n°78), p. 195-204. * Carmille René, « La mécanographie au service de l’évolution économique », /Revue d’économie politique/, 1938/4, p. 1121-1139. * Cherif Aouatef, « Introduction des nouvelles technologies et changements organisationnels au sein du ministère français des Finances : l’exemple de la mécanographie (des années 1930 aux années 1970) », /Entreprises et histoire/, 2014/2 (n° 75), p. 24-41. * Chessel Marie-Emmanuelle (dir.), « Consommation et conditions de vie. Enquêtes sociales au XXe siècle »,/ Le Mouvement Social/, 2023, no 283, p. 3‑22. * Chessel Marie-Emmanuelle et Dubuisson-Quellier Sophie (dir.), « Consommer et compter : enquêtes sur la consommation au XX^e siècle », /Les études sociales/, 2019, n° 169, p. 5‑291. * Couturier Marcel, « Vers une nouvelle méthodologie mécanographique. La préparation des données », /Annales. Economies, sociétés, civilisations, /1966, vol. 21, n° 4, p. 769‑778. * Daumard Adeline, Furet François, « Méthodes de l’Histoire sociale : les Archives notariales et la Mécanographie »,/Annales. Economies, sociétés, civilisations,/décembre 1959, vol. 14, n° 4, p. 676‑693. * Desrosières Alain, /Gouverner par les nombres////: L’argument statistique II/, Paris, Presses de l’École des Mines (Sciences sociales), 2008. * Grémy Jean-Paul, « Enquêtes sociales et sondages politiques sous l’Occupation », document électronique, 2014 halshs-00581112v3 (document consulté le 28 janvier 2024). * Heide Lars, /Punched-Card Systems and the Early Information Explosion, 1880–1945/, Baltimore, Johns Hopkins University Press, 2009. * Lengelé Robert, /L’étude rationnelle du marché/, Paris, Delmas, 1938. * Neumann Cédric,/ De la mécanographie à l’informatique. Les relations entre catégorisation des techniques, groupes professionnels et transformation des savoirs managériaux/, Thèse de doctorat en histoire, Université Paris Ouest Nanterre La Défense, Paris, 2013. * Perrot Jean-Claude, Sutter Jean et Couturier M., « Nouveau débat sur démographie historique et mécanographie électronique », /Annales de Démographie Historique, /1967, n° 1, p. 29‑61. * Stoetzel Jean, /Contribution à l’étude expérimentale des opinions/, Paris, PUF, 1943. * Touchelay Béatrice, « De la mécanographie à l’informatique en France – années 1890-années 1960 : la formation d’une nébuleuse propice aux transformations technologiques en marge de l’État », /Économies et Sociétés/ (Série ‘Histoire Économique Quantitative’), Association Française de Cliométrie (AFC), issue 38, 2008.