Appel à communications : colloque ICM « Migrations et climats » (Campus Condorcet, 5-6 déc. 2024)

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APPEL A COMMUNICATIONS *CALL FOR PROPOSALS*

*English version below*

INSTITUT CONVERGENCES MIGRATIONS
*Migrations et climats : enjeux croisés*
Colloque international
5 et 6 décembre 2024
Campus Condorcet
Paris-Aubervilliers

Le projet CLIMIG de l’Institut Convergences Migrations organise au Campus Condorcet (Paris-Aubervilliers), *les 5 et 6 décembre 2024, un colloque international *intitulé “*Migrations et climats : enjeux croisés*”. Il vise à faire dialoguer, par-delà les limites disciplinaires, les travaux portant sur l’écheveau climats-migrations.
Ce dernier recouvre notamment la question complexe de la part prise par la variation climatique, à travers les bouleversements environnementaux qu’elle induit, dans les facteurs de déplacement des populations : c’est la problématique communément rangée sous le vocable “migrations climatiques” (Piguet, Pécoud et de Guchteneire, 2011 ; Cattaneo et *al.,* 2019).
Cependant, le faisceau climat-migrations est loin de se réduire à cette seule question. Il n’est que de songer aux vulnérabilités multiples des populations migrantes aux aléas climatiques (Ridde, 2018), à la multiplicité des pressions environnementales sur les territoires agricoles pouvant contribuer à la décision de migrer, ou aux conséquences des migrations orientées vers l’urbain sur la croissance et la densification des villes, notamment en matière d’impact énergétique de l’habitat informel (Le Roux et Choumert-Nkolo, 2023), de développement du logement précaire (Jullien, 2021) et d’exposition aux risques environnementaux en ville (inondations, îlots de chaleur). Le lien entre climat et migrations inclut également le coût environnemental des politiques migratoires (Benveniste, Oppenheimer et Fleurbaey, 2020). C’est cette diversité typologique qu’entend notamment souligner le colloque.

Tout en reconnaissant que la migration, notamment interne, constitue une stratégie d’adaptation possible au changement climatique, le GIEC a souligné dans son dernier rapport la complexité des relations entre vulnérabilité au changement climatique et migrations et l’importance des caractéristiques socio-économiques des populations (GIEC/WG2, 2022, ch. 7). La contribution des sciences humaines et sociales est indispensable pour faire la lumière sur ces enjeux, en particulier sous l’angle de la justice sociale et environnementale.
Elle peut aussi permettre de questionner la pertinence de la catégorie “migrations climatiques” elle-même, en déconstruisant l’agenda institutionnel dont elle participe et en explorant ses dimensions méconnues, comme l’incidence sur le repeuplement de territoires ruraux des déplacements liés à des enjeux climatiques (Lundmark, Carson et Eimermann, 2020).
La complémentarité des approches qualitatives et quantitatives peut servir à mieux saisir les multiples échelles spatiales et temporelles de ces flux, qui échappent encore en grande partie aux appareils statistiques (Gemenne et Cavicchioli, 2010 ; Véron et Golaz, 2015).
Plus largement, la prise en compte institutionnelle croissante des déplacements de populations liés à l’environnement, dont témoignent le Cadre de Sendai pour la réduction des risques de catastrophe 2015-2030 (ONU, 2015, Art. 30), la Plateforme multipartite qui fait suite à l’initiative Nansen lancée en 2012, le Pacte mondial sur les migrations sûres, ordonnées et régulières de l’ONU ratifié en 2018 (ONU, 2019, Art. 18) ou encore le groupe de travail sur le climat et les migrations mis en place en 2021 par C40 Cities et le Conseil des maires pour la migration, doit pouvoir s’appuyer sur une expertise académique robuste.
Enfin, ce colloque est l’occasion de favoriser une plus grande interaction entre sciences du climat d’un côté et sciences humaines et sociales de l’autre, interaction cruciale pour travailler cet objet d’étude transversal.

Les organisatrices et organisateurs du colloque invitent toute proposition de communication portant sur l’intersection climats-migrations, relevant d’un ou plusieurs champs disciplinaires, qu’il s’agisse des sciences humaines et sociales, des sciences naturelles, des sciences médicales ou des arts.
La profondeur historique, la diversité géographique, la dimension prospective et la réflexivité sont toutes encouragées. Le colloque entend mettre un accent particulier sur l’articulation entre migrations internes et internationales, la combinaison des différentes échelles spatiales et temporelles des migrations, les effets des échelles d’analyse à disposition des chercheur·se·s (micro, méso, macro, global) et les différentes échelles d’intervention des acteurs des politiques publiques.

Seront particulièrement appréciées les propositions de communication abordant notamment l’une des thématiques suivantes :

1. *Habitabilité* : discussion interdisciplinaire autour de l’évolution de l’habitabilité des territoires (seuil d’habitabilité, critères d’habitabilité, perception de l’habitabilité, mitigation des risques pour garantir l’habitabilité, évolution de l’habitabilité des territoires sur le temps long en lien avec les bouleversements climatiques) ;

2. *Action publique et institutionnelle* : prise en compte de l’enjeu migrations-climats par les politiques publiques, en particulier dans le cadre européen ; conception et mise en œuvre de politiques publiques, accompagnement sur le terrain par des acteurs humanitaires, questions de coordination internationale, enjeux juridiques liés à la protection internationale et interne des déplacés à la suite de bouleversements climatiques ;

3. *Santé* : enjeux sanitaires autour des déplacements de populations dans des contextes de changements environnementaux et climatiques ; enjeux psychologiques liés au déplacement ;

4. *(Dé-)colonialités* : héritages coloniaux, racialisations, frontières, revendications de droits sociaux, mouvements sociaux, imbrications des mouvements de défense de l’environnement et des mouvements sociaux en lien avec les migrations, perspectives autochtones sur les frontières, la gouvernance migratoire, et les défis d’adaptation, impacts environnementaux des politiques migratoires sur les populations locales frontalières ;

5. *Genre* : impact du genre en termes de vulnérabilité et de capacités de réponse face aux enjeux environnementaux, d’accès à la mobilité, de perception des risques, de stratégies d’adaptation, de répartition genrée des rôles dans les pratiques migratoires ;

6. *Agentivité* : capacité d’action dans la migration ou la non-migration, freins et moyens, conscience ou non des facteurs environnementaux de la migration, migration choisie / contrainte / forcée / subie, autonomie des migrations ;

Les jeunes chercheur·se·s, les artistes, les praticien·ne·s qui rencontrent les questions de migrations et de climats dans leur travail (notamment des militant·e·s associatif·ve·s, professionnel·le·s du droit et de la santé) sont chaleureusement encouragé·e·s à soumettre une proposition de communication.

La durée des communications sera fixée à *20 minutes*. Elles devront être réalisées en *français* ou en *anglais*.

Les intervenant·e·s pourront choisir de les articuler à des images (photographies, dessins, croquis, peintures), de vidéos, de contenus audios ou de cartes. Ces supports graphiques, accompagnés de leurs légendes, pourront faire l’objet d’une exposition au Centre des colloques du Campus Condorcet durant les deux jours de l’événement.
À noter qu’il est possible de proposer une production graphique sur le thème migrations et climats seule, sans soumettre de proposition de communication orale.

Une prise en charge du déplacement et de l’hébergement de l’intervenant·e sera possible, sur justification préalable, pour les chercheur·se·s non soutenus par leur établissement d’origine.

La restauration des intervenant·e·s à l’heure du déjeuner sera prise en charge par l’organisation du colloque sur les deux journées.

*Les documents à fournir sont les suivants* :
– notice biographique synthétique : 1 page maximum
– titre et long résumé (*abstract*) de la communication : 2 pages maximum
– la langue de la communication : français ou anglais
– si applicable : demande circonstanciée de prise en charge du déplacement et de l’hébergement

Pour être examinées, les propositions devront parvenir à l’adresse *migrationsclimats2024@gmail.com* <migrationsclimats2024@gmail.com> *avant le 15 juin 2024 à 23:59*.

Le colloque est organisé par l’équipe du projet CLIMIG de l’Institut Convergences Migrations (site du projet <www.icmigrations.cnrs.fr/recherche/les-projets/climig/>), en partenariat avec le Campus Condorcet, le Centre d’histoire sociale des mondes contemporains, Géographie-cités, ART-Dev, l’Université Paris-1 Panthéon-Sorbonne, la Paris School of Economics et l’Oxford Climate Migration Network.

Comité d’organisation :
– Fabrice Langrognet, CHS (Paris-1/CNRS) et faculté d’histoire, Oxford
– Clara Jullien, Géographies-cités, ART-Dev (Paris-1)
– Marine Denis, docteure en droit public (Sorbonne Paris Nord)
– Maëlys de la Rupelle, THEMA (Cergy Paris)
– Florian Bonnefoi, MIGRINTER, LAVUE, CEDEJ (Poitiers)
– Lio Ando-Bourguet, CESSMA (Paris-Cité)
– Jean-Marc Goudet, CEPED (IRD)
– Katrin Millock, PSE/CNRS

Pour toute question, veuillez écrire à l’adresse : migrationsclimats2024@gmail.com.

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COLLABORATIVE INSTITUTE ON MIGRATION (ICM)
*The Migration and Climate Nexus*
International Conference
December 5-6, 2024
Campus Condorcet
Paris-Aubervilliers, France

On *December 5 and 6, 2024*, the CLIMIG project of the French Collaborative Institute on Migration (ICM) is convening *an international conference* at the Campus Condorcet (Paris-Aubervilliers) entitled *The Migration and Climate Nexus*. The aim is to promote cross-disciplinary conversations around the climate and migration.
This includes the complex issue of the role played by climate variation, through environment upheavals, in driving population movements. This issue is commonly referred to as “climate migration” (Piguet, Pécoud and de Guchteneire, 2011; Cattaneo *et al.,* 2019).
However, the climate-migration nexus is far from limited to this single issue. It also includes the multiple vulnerabilities of migrant populations to climatic hazards (Ridde, 2018), environmental pressures on agricultural territories that can play a part in the decision to migrate, as wells as consequences of urban-oriented migration on the growth and densification of cities, especially in terms of the energy impact of informal housing (Le Roux and Choumert-Nkolo, 2023), the development of insecure housing (Jullien, 2021) and the exposure to environmental risks in cities. The intersection between climate and migration also encompasses the environmental cost of migration policies (Benveniste, Oppenheimer and Fleurbaey, 2020). One aim of the conference is to highlight this diversity.

In its latest report, the IPCC acknowledged that migration, particularly internal migration, is one of the available strategies for adapting to climate change. Meanwhile, it emphasized the complexity of the relationship between vulnerability to climate change and migration, as well as the importance of socio-economic characteristics (IPCC/WG2, 2022, ch. 7). Human and social sciences are essential to shed light on these issues, in particular from a social and environmental justice standpoint.
One also needs to question the relevance of the “climate migration” category itself, by deconstructing the institutional agenda of which this category is a part, and exploring its little-known dimensions. For example, the impact of displacements linked to climate issues on the repopulation of rural areas (Lundmark, Carson and Eimermann, 2020).
The complementary nature of qualitative and quantitative approaches can be used to gain a better understanding of the multiple spatial and temporal scales of these flows, which still largely escape statistical systems (Gemenne and Cavicchioli, 2010; Véron and Golaz, 2015).
More broadly, the growing institutional recognition of environment-related population movements must be able to draw on robust academic expertise, be it the Sendai Framework for Disaster Risk Reduction 2015-2030 (UN, 2015, Art. 30), the multi-stakeholder Platform that follows on from the Nansen Initiative launched in 2012, the UN Global Compact for Safe, Orderly and Regular Migration ratified in 2018 (UN, 2019, Art. 18) or the working group on climate and migration set up in 2021 by C40 Cities and the MMC Global Mayors Task Force.
Lastly, this conference is an opportunity to encourage greater interaction between the climate sciences on the one hand, and the humanities and social sciences on the other; such interaction is critical for working on this cross-disciplinary subject.

The conference organizers are inviting proposals for papers on the intersection of climate and migration from one or more disciplines, within the humanities, social sciences, natural sciences, medical sciences and the arts.
Historical depth, geographical diversity, prospective thinking and reflexiveness are all encouraged. The conference will strive to place particular emphasis on the links between internal and international migration, the combination of different spatial and temporal scales of migration, the effects of the different scales of analysis available to researchers (micro, meso, macro, global) and the different scales of action of players involved in public policy.

Proposals addressing one or several of the following themes will be particularly welcome:

1. *Habitability*: interdisciplinary discussion of changes in the habitability of territories (habitability threshold, criteria, perception, mitigation of risks to guarantee habitability, changes in the habitability of territories over time in relation to climate upheaval);

2. *Public and institutional action*: inclusion of the migration-climate issue in public policies, particularly in the European context; design and implementation of public policies, support in the field by humanitarian actors, international coordination issues, legal issues related to the international and internal protection of displaced persons following climate upheavals;

3. *Health*: health issues related to the displacement of populations in the context of environmental and climate change; psychological issues linked to displacement;

4. *(De-)colonialism*: colonial legacies, racialization, borders, demands for social rights, social movements, the entanglement of environmental and social movements linked to migration, indigenous perspectives on borders, migration governance and adaptation challenges, the environmental impact of migration policies on local border populations;

5. *Gender*: impact of gender in terms of vulnerability and capacity to respond to environmental challenges, access to mobility, perception of risks, adaptation strategies, gendered distribution of roles in migration practices;

6. *Agency*: capacity for action in migration or non-migration, obstacles and means, awareness or lack of awareness of the environment-based factors involved in migration, chosen/coerced/forced/suffered migration, autonomy of migration;

Young researchers, artists and practitioners who deal with issues of migration and climate in their work (in particular community activists, legal and health professionals) are warmly encouraged to submit.

Paper presentations will be limited to *20 minutes*.
Papers must be in *French* or *English*.

Speakers may choose to use images (photographs, drawings, sketches, paintings), videos, audio content or maps. These graphic materials, together with their captions, may be exhibited at the Centre des Colloques on the Campus Condorcet during the two days of the event.
It should be noted that it is possible to submit a graphic production on the theme of migration and climate alone, without submitting a proposal for an oral presentation.

Travel and accommodation costs for the speaker can possibly be covered, subject to prior justification, for researchers who are not supported by their home institution.

Lunch for speakers will be provided by the conference organizers for both days.

*The following documents must be submitted*:
– short biographical note: 1 page maximum
– title and long abstract of the paper: 2 pages maximum
– the language of the paper: French or English
– if applicable: detailed request to cover travel and accommodation costs.

To be considered, proposals must be sent to *migrationsclimats2024@gmail.com* <migrationsclimats2024@gmail.com>* before 23:59 on 15 June 2024*.

The conference is organised by the CLIMIG project team of the Institut Convergences Migrations, in partnership with the Campus Condorcet, the Centre d’histoire sociale des mondes contemporains, Géographie-cités, ART-Dev, the University of Paris-1 Panthéon-Sorbonne, the Paris School of Economics and the Oxford Climate Migration Network.

Organising committee:
– Fabrice Langrognet, CHS (Paris-1/CNRS) and Faculty of History, Oxford
– Clara Jullien, Géographies-cités, ART-Dev (Paris-1)
– Marine Denis, J.D. in Public Law (Sorbonne Paris Nord)
– Maëlys de la Rupelle (Cergy Paris)
– Florian Bonnefoi, Migrinter, LAVUE, CEDEJ (Poitiers)
– Lio Ando-Bourguet, CESSMA (Paris-Cité)
– Jean-Marc Goudet (IRD)
– Katrin Millock (PSE, CNRS)

For any questions, please contact: migrationsclimats2024@gmail.com.