AAC COLLOQUE² : socio‐histoire des congrès, colloques et réseaux académiques transnationaux à l’époque contemporaine

Chères et chers collègues, doctorant.es, veuillez trouver ci-dessous un appel à communication pour un colloque international en septembre prochain, à Toulouse. Les propositions sont attendues pour le 30 mars, dernier délai. Cordialement, Sébastien Rozeaux *COLLOQUE² * *Socio‐histoire des congrès, colloques et réseaux académiques transnationaux à l’époque contemporaine * *Les 11‐12 et 13 septembre 2024 ‐ Université Toulouse Jean‐Jaurès *
[L’appel à communication est consultable en espagnol et en anglais sur le site du colloque] COLLOQUE² : socio‐histoire des congrès, colloques et réseaux académiques transnationaux à l’époque contemporaine, est un « colloque sur les colloques » qui vient parachever la réflexion du projet de recherche RÉSET (RÉSeaux intellectuels et circulation des savoirs dans l’Espace atlantique, de 1850 à nos jours – approches Transnationales). Financé par le Labex SMS (Laboratoire d’Excellence Structuration des Mondes Sociaux) de l’Université de Toulouse, RESET a eu pour ambition de décrire et de cartographier des circulations induites par les réseaux académiques et autres réseaux adjacents, dont le degré d’institutionnalisation peut varier (associations, groupes, cercles, académie, partis politiques, lobbies, think tanks, etc.), et d’analyser les circulations qui en découlent, à partir d’une étude des savoirs mobilisés et (re)formulés dans ce cadre transnational. Partant d’un constat bibliographique lacunaire sur « le colloque » comme espace où se rencontrent des acteurs dotés de capitaux social, culturel et symbolique spécifiques, COLLOQUE² se propose de réfléchir à l’articulation entre les réseaux académiques transnationaux, d’une part, et la construction du colloque/congrèsinternational comme forme traditionnelle de socialisation et d’échanges dans les milieux académiques. Bien qu’il s’agisse de s’inscrire dans une histoire connectée de plus ou moins long terme, la dimension introspective de COLLOQUE² nous a semblé d’autant plus actuelle que les réseaux sociaux et internet, mais aussi la marchandisation du savoir, modifient en profondeur la communication entre chercheur.e.s et expert.e.s. Au point même de se demander si la plus‐value scientifique et le coût écologique des colloques internationaux n’en faisaient pas aujourd’hui un modèle dépassé ? Plusieurs axes seront abordés : *1. Colloque et congrès : définitions, cadre chronologique, degré d’internationalisation * Si le XIXe siècle apparaît comme le moment où émerge la forme « congrès » dans sa dimension internationale, quel rôle a‐t‐il réellement joué dans la construction du champ académique et universitaire en Europe et en Amérique ? Quelles différences peut‐on observer selon les disciplines et les aires nationales ? Que recouvre la diversité des formes et des termes : congrès, colloque, symposium, think tank… ? On s’intéressera ici également au jeu des échelles, du national à l’international, via le transnational, et aux enjeux symboliques, disciplinaires, politiques, médiatiques et diplomatiques des colloques et congrès. *2 Le congrès comme lieu de cristallisation et de (re)configuration de réseaux intellectuels transnationaux. * Les congrès sont des lieux et des moments forts où se construisent et se consolident des réseaux intellectuels, maisilssont aussi des lieux de pouvoir, où s’expriment et se rejouent des rapports de force, de la hiérarchie. Par exemple, le choix de la langue de travail commune par laquelle échangent ces intellectuel.les en est une manifestation. L’anglais est ainsi devenu aujourd’hui la nouvelle lingua franca dans de nombreuses disciplines, après une période de domination linguistique du français au XIXe siècle. Cependant, selon les disciplines et selon les associations, d’autres langues sont officiellement reconnues et pratiquées, donnant lieu à une tendance vers le multilinguisme. *3. La fabrique du congrès.* Comment s’opère le choix du lieu, de la thématique, des personnalités prestigieuses invitées… ? Quelles sont les procédures de régulation mises en place (bureau, commission..) ? Ici, on s’intéressera au rôle des structures associatives en tant qu’instance politique, mais aussi à la question du financement (public, privé, mécénat, sponsoring…) des colloques et congrès. Comment œuvrent‐elles pour attirer des financements privés (coup médiatique comme dans les sciences médicales ou les nano‐technologies ?) *4. Sociologie des participant.e.s * Quelles sont les caractéristiques sociologiques des participant.e.s, (celles des intervenant.e.s et celles du public) ? On pourra interroger notamment la dimension internationale, le statut et le genre des participant.e.s, ainsi que leur variation selon les disciplines et les aires nationales. *5. Science et politique * Quelle est la place du champ politique dans l’organisation et le déroulement des congrès et colloques ? Comment expliquer le rôle grandissant des think tanks contemporains, devenus pratiquement des structures rivales des universités ou des sociétés savantes plus traditionnelles ? Comment analyser la participation de responsables politiques aux grands congrès médiatisés lors d’allocutions d’ouverture ou de conférences plénières ? Certes, on peut voir là un moyen pour ces responsables de diffuser leurs idées à un certain public comme d’en prélever de nouvelles, mais quel est le degré de récupération politique ? En effet, comment ces participations à des colloques et congrès peuvent‐elles ne pas constituer une sorte de caution académique légitimant des programmes politiques ?
Les sessions s’articuleront autour de ces axes et réuniront trois ou quatre intervenant.e.s et un.e discutant.e spécialistes du sujet de divers horizons, tant géographique que disciplinaire. Les propositions de communication, limitées à 2500 caractères, doivent être adressées à reset@univ‐tlse2.fr avant *le 30 mars 2024* et devront être accompagnées d’un Curriculum succinct présentant des travaux en lien avec la thématique du colloque. Une publication des actes est prévue à l’horizon 2025. *Comité scientifique et d’organisation* : Stéphane Boisard, Françoise Coste, Sébastien Rozeaux et Patricia Vannier