Fwd: lundi 16 octobre : Conférences-débat Dire la guerre en Ukraine, une analyse de la formulation de l’ennemi à l’ère de la globalisation
vous êtes invités à assister et participer à l’après-midi de conférence-débat intitulé » Dire la guerre en Ukraine dans des pays tiers : Une analyse de la formulation de l’ennemi à l’ère de la globalisation » qui aura lieu à l’université de Paris Nanterre, bâtiment Max Weber, salle de conférences 2 le lundi 16 octobre à 13h30.
Le débat qui accompagnera les conférences de Nadia Kaneva (université de Denver) et Zhao Huang (université de Paris Nanterre) sera animé par Hamit Bozarslan, directeur de recherche à l’EHESS.
Programme
13h30 présentation générale
13h45 conférence de Nadia Kaneva : « From Nation Branding to Branded War: Media, Marketization, and the Russia Ukraine War » suivie de 45 minutes de débat
15h : conférence de Zhao Alexandre Huang (Université Paris-Nanterre) «La diplomatie digitale chinoise durant les premiers mois de la guerre russo-ukrainienne: ambassade pacifique, médiation neutre ou combat anti-guerre?» suivie de 45 minutes de débat
Problématique de la journée
Dans un système totalitaire génocidaire comme dans une guerre inter-étatique, la langue joue un rôle fondamental. Dans des registres tout à fait différents, aussi bien Victor Klemperer à l’exemple du IIIE Reich que George Orwell dans son roman *1984* en ont livré une description d’une acuité et d’une actualité saisissantes en soulignant combien la novlangue ou la *Lingua Terterii Imperi* (LTI) étouffait toute pensée, brouillait les catégories, voire les supprimait bel et bien.
Dans la guerre actuelle contre l’Ukraine, s’il utilise des armes bien matérielles, c’est avec la langue que Vladimir Poutine manipule et intoxique la population russe en imposant non seulement une langue du non-droit et de la violence mais une représentation du monde qui gangrène toute la société,[1] <#_ftn1> faisant de la Russie post-soviétique un État non seulement prédateur mais également idéocide.[2] <#_ftn2> Grâce à internet, cette intoxication ne se limite pas à la population russe prisonnière du monopole informationnel du système poutinien mais contamine largement le reste du monde dans le cadre de la « guerre hybride ».
Face à cette offensive multiple, Volodymyr Zelensky réplique bien sûr avec des armes mais aussi avec les outils de la langue et sur un tout autre mode qui n’est pas celui de la violence et de la domination. Mais les discours officiels de la Russie et de l’Ukraine ne sont pas les seuls à dire cette guerre. Cette manifestation s’intéressera avant tout à la manière dont les populations et les organes officiels de pays tiers disent la guerre en Ukraine à l’extérieur de l’Europe et de l’OTAN.
Bien que les mots pour dire la guerre varient selon l’ampleur de ses retombées pour l’approvisionnement énergétique et alimentaire, ils dépendent aussi des liens plus ou moins complexes avec l’Europe, du fait du passé colonial ou des conséquences de la Guerre froide. A cela s’ajoutent des considérations géostratégiques et des enjeux de pouvoir dans la reconfiguration d’un monde multipolaire à l’âge de la globalisation qui concernent aussi bien des grandes puissances impérialistes comme la Chine que des États plus petits mais pour qui cette guerre est l’occasion de jouer un rôle international important comme la Turquie ou l’Iran.
Par ces analyses cette manifestation contribuera au débat plus large sur la formulation d’images complexes de l’ennemi créées et véhiculées par la langue qui sont autant de visions du monde et des relations avec les autres et sont en constante évolution depuis le début du XXIe siècle.
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[1] <#_ftnref1> Stéphane Courtois et Galia Ackerman, *Le livre noir de Vladimir Poutine*, Paris, Perrin et Robert Laffont, 2022.
[2] <#_ftnref2> Arjun Appadurai, *Géographie de la colère. La violence à l’âge de la globalisation*, Paris, Payot, 2007, p. 80-90 et 166.
Le programme complet est disponible sur le site du CRPM <crpm.parisnanterre.fr/colloques-journees-detudes/journees-detudes-dire-la-guerre-en-ukraine-dans-des-pays-tiers-une-analyse-de-la-formulation-de-lennemi-a-lere-de-la-globalisation> .
Cordialement — *Pascale Cohen-Avenel* Professeure en études germaniques Co-directrice du département d’études germaniques *** Université Paris Nanterre UFR LCE bureau V 209 200 avenue de la République 92001 Nanterre cedex
Membre du CRPM <crpm.parisnanterre.fr/> Page personnelle / Webseite <www.parisnanterre.fr/mme-pascale-cohen-avenel-avenel>