» Chiffrer et déchiffre les empires « , programme 2023-2024

Chères et chers collègues, j’ai le plaisir de partager le nouveau programme du cycle de séminaires « Chiffrer et déchiffrer les empires » organisé avec Emmanuelle Sibeud et Annick Lacroix. Le programme comporte quatre séances de séminaire à proprement parler, qui sont accessibles à distance, et une demi journée en format hybride portant sur la question d’histoire contemporaine du programme du CAPES session 2024 qui est destinée aux étudiantes/ts du MEEF au Musée national de l’immigration (Paris). La participation à ces activités est ouverte à tous, mais soumise à inscription selon des modalités précisées ci-dessous.
En espérant vous retrouver nombreux à l’occasion de ces séminaires et de cette demi-journée, bien cordialement bonne rentrée
Béatrice Touchelay, professeure d’histoire contemporaine Univ. Lille, CNRS, UMR 8529-IRHiS-Institut de Recherches Historiques du Septentrion, F-59000 Lille, France pro.univ-lille.fr/beatrice-touchelay/ <pro.univ-lille.fr/beatrice-touchelay/> ANR-21-CE41-0012 et séminaires Chiffrer et déchiffrer les empires coloniaux XIX-XXe siècles chiffrempire.hypotheses.org/ <chiffrempire.hypotheses.org/>
Chiffrer et déchiffrer les empires, XVIIIe-XXIe siècles
Les interprétations économétriques des effets de la domination coloniale moderne fondées sur les statistiques coloniales et les recherches qui interrogent les interactions entre les empires coloniaux, les populations colonisées et les institutions internationales, suscitent un intérêt renouvelé pour la production statistique impériale. Celle-ci reste pourtant mal connue. Le séminaire (4 séances à distance et une demi-journée d’études format hybride) entend approfondir la réflexion et les connaissances sur les liens entre les statistiques produites en situation coloniale et à l’échelle impériale et la domination à partir de recherches en cours. Quelles sont les pratiques statistiques des empires coloniaux du XIXe et du XXe siècle ? Comment ceux-ci forment-ils leurs statisticiens ? Qui participe à la collecte des données et quels sont les objets de prédilection de celle-ci ? De quelle(s) manière(s) cette production statistique construit-elle du lien ou, à l’inverse, marginalise-t-elle et exclut-elle certains groupes ? Quel(s) rôle(s) joue-elle dans les territoires colonisés ? Quelle est la contribution de ces pratiques impériales à la généralisation des statistiques à l’échelle du monde depuis deux siècles ? Comment s’approprier a posteriori ces données, souvent brandies par ceux et celles qui souhaitent faire des bilans définitifs de la colonisation et des empires coloniaux de l’époque contemporaine. Le séminaire associera la présentation de recherches classiques et inédites analysant le rôle joué par les statistiques coloniales à différents moments (conquête des territoires, mobilisation des populations et des ressources au moment des guerres, des crises, politiques de coopération) et interrogeant de façon critique leur capacité à influencer, sinon à guider les décisions. Les interventions reviendront sur les évolutions récentes des recherches sur les empires coloniaux (présentation de la nouvelle histoire impériale, des approches quantitatives récemment réinvesties par certains économistes, mise en commun des bibliographies de travail sur les différents empires, etc.) tout en proposant une réflexion plus spécifique de formation à l’histoire des statistiques.
Le séminaire se tient cette année uniquement en visioconférence.
Sur inscription préalable via ce lien : univ-paris8.zoom.us/meeting/register/tJ0rdOmhqjIsHdFCC_795h54sWedgbg15uPp <univ-paris8.zoom.us/meeting/register/tJ0rdOmhqjIsHdFCC_795h54sWedgbg15uPp>
Après votre inscription, vous recevrez un e-mail de confirmation contenant les instructions pour rejoindre la réunion.
La demi-journée du 6 février 2024 sera en format hybride : en visioconférence et au Musée national de l’immigration (Paris, Porte dorée).
Vous trouverez des informations complémentaires sur le carnet de recherches :https://chiffrempire.hypotheses.org/ <chiffrempire.hypotheses.org/>

Organisation Annick Lacroix, MC Histoire contemporaine, Université Paris Nanterre et IDHES (UMR 8533) Emmanuelle Sibeud, PU Histoire contemporaine, Université Paris 8 et IDHES (UMR 8533) Béatrice Touchelay, PU Histoire contemporaine, Université de Lille et IRHIS (UMR 8529)
PROGRAMME
12 octobre 2023 Camille Beaurepaire et Thierry Boucher, INSEE, « Quantifier l’Algérie colonisée : une présentation des fonds de la bibliothèque Alain Desrosières de l’Insee ». 10h-12h, en visioconférence
9 novembre 2023 Babacar Fall, Institut d’Etudes Avancées de Saint-Louis (Sénégal), « Comment les travailleurs s’emparent-ils des statistiques coloniales au Sénégal (début XXe) ? »
10h-12h, en visioconférence
6 février 2024 Demi-journée d’études à destination des étudiant.es <xn--tudiant-9xa.es/> du MEEF (programme du Capes, histoire contemporaine, session 2024).
En hybride : en visioconférence et au Musée national de l’immigration (Paris, Porte dorée)
Chiffrer l’Empire colonial français en Afrique. Les statistiques coloniales et leurs usages, 1885-1962 13h00 Accueil des étudiant-es et introduction Béatrice Touchelay 13h30 Laurent Heyberger, Pr. Université de Belfort Montbéliard, « Estimer les niveaux de vie des populations algériennes : dits et non-dits des sources anthropométriques militaires (1900-1962) » 14h15 Emmanuelle Sibeud, « Faire parler les chiffres ? Statistiques coloniales et instances internationales » 15h00 Annick Lacroix, « Compter la main-d’œuvre, mesurer les conditions de travail dans l’Afrique sous domination française » 16h00 Visite de la nouvelle exposition permanente avec Marianne Amar
14 mars 2024 Radouan Andrea Mounecif, SIRICE – Perles d’Histoire, « Compter les indigènes, compter les Algériens : les statistiques du travail au service de l’industrie pétrolière française en Algérie (1951-1971) « 10h-12h, en visioconférence
11 avril 2024 Alex Claudio Randriamahefa, Université d’Antananarivo, Madagascar, « Système de valeur dans la statistique malgache à la fin du XIXe siècle » Discutant : Samuel Sanchez – Université Paris 1 10h-12h, en visioconférence