« Les chiffres et les recherches en Afrique francophone : Progrès et Défis », IEA Saint-Louis du Sénégal 1&2 décembre 2023

> Cher(e)s collègues, > j’ai le plaisir de vous envoyer un appel à participation à la seconde manifestation organisée par l’IRN COUNT (« Compter en situation coloniale et post-coloniale. Afrique francophone XIX-XXIe s. ») qui va se dérouler à l’Institut d’études avancées de Saint-Louis du Sénégal les 1er et 2 décembre prochain. > > Les participant(e)s sont vivement encouragé(e)s à mobiliser les ressources pour couvrir leurs frais de voyage et de séjour. Le réseau est disposé à leur envoyer une lettre d’invitation pour faciliter leurs démarches. > > Toute proposition de contribution est la bienvenue. Les participant(e)s ne pouvant pas effectuer le déplacement pourront prendre part aux activités à distance : présenter une communication, modérer un session, être discutant (e) d’une session, animer les discussions, etc. > > N’hésitez pas à diffuser largement cet appel auprès des étudiants et des collègues pour élargir le réseau. > > > > Les propositions sont à envoyer à: > > fallkadiar@gmail.com <mailto:fallkadiar@gmail.com> et beatrice.touchelay@univ-lille.fr <mailto:beatrice.touchelay@univ-lille.fr> avant le 15 septembre prochain > > > Ci-joint l’appel :
International Research Network (IRN) COUNT
« Chiffrer et classer en situation coloniale et post coloniale. Afrique francophone XIX-XXIe siècles »
Secondes journées académiques sur le thème :
« Les chiffres et les recherches en Afrique francophone :
Progrès et Défis »
Accès à distance et en direct
Les participants sont invités à chercher des financements pour assurer leur présence sur place

Institutions hôtes : Institut d’études avancées de Saint-Louis du Sénégal & Université Gaston Berger, Saint-Louis, Sénégal
Dates : 1 et 2 décembre 2023.
Appel à communication
Deadline : 15 septembre 2023
Contexte
L’International Research Network financé par le CNRS s’intitule COUNT,« Chiffrer et classer en Afrique francophone, des origines au XXIe siècle : Cameroun, Côte d’Ivoire, Madagascar et Sénégal » (2023-2027). Il s’inscrit dans une recherche plus vaste visant à préciser le rôle de la colonisation (Tandjigora, 2015 ; Rasoloarison, 2013) dans cette généralisation des usages et des mésusages des chiffres. Il entend préciser les pratiques et les usages impériales des statistiques, par les institutions et par les acteurs et actrices. Il entend aussi, à contrario, savoir comment la conception et les usages des chiffres de la période antérieure à la colonisation influencent et se retrouvent dans les statistiques coloniales, puis post coloniales. Il s’agit de savoir comment ces chiffres sont fabriqués et ce qu’ils nous disent de la relation coloniale/pré et post coloniale et des sociétés qu’ils sont censés représenter (pour la relation de travail voir : Fall, 2011) ; il s’agit aussi de préciser quels sont leurs limites et leurs biais.
COUNT s’intéresse à la fabrication, aux usages, aux effets et aux enjeux des statistiques, plutôt des statistiques officielles visées par l’autorité politique, mais pas exclusivement, dans les sociétés d’Afrique francophone depuis la période pré coloniale et jusqu’à aujourd’hui. Inscrite dans le temps long, l’étude s’intéresse par exemple à l’influence de la façon de compter et d’utiliser les chiffres dans les sociétés pré-coloniales sur la fabrication des statistiques coloniales puis post coloniales. Elle s’intéresse à ce que les statistiques nous apprennent des imaginaires et des relations interpersonnelles (enquêteurs/enquêtés, administrateurs/administrés .. ), des rapports de force et des inégalités sociales et politiques qui traversent les sociétés, bref, à tous ce qu’elles nous disent sur les sociétés qu’elles sont censées représenter. Le réseau comme l’ANR s’intéressent aux hiérarchies introduites par les catégories statistiques, à la signification des refus de répondre aux enquêtes, aux biais inhérents à la présence du traducteur, à la marginalisation de ceux qui ne sont pas comptés (ce qui est compté compte…), aux déformations introduites par les statistiques, à ce qui se cache derrière les tableaux pourtant si bien agencés, aux intentions de leurs commanditaires … Ces projets entendent revisiter les archives et les reconstitutions historiques en chaussant les lunettes des statisticiens.
Choisir les statistiques comme objet d’étude présente un double avantage. Celui de pouvoir réunir des historiens et des spécialistes de sciences humaines et sociales qui, tous à des degrés divers, utilisent ou au moins rencontrent des chiffres dans leurs recherches. Certains en fabriquent même, d’autres déplorent leurs insuffisances … d’autres s’en méfient et les écartent volontairement, les jugeant faux et trompeurs… Aucun n’est indifférent, aux chiffres, ce qui est un point commun.
Un autre avantage réside dans le fait que ces statistiques sont des objets frontières, qu’ils constituent un langage commun aux organisations sociales et politiques, qu’ils font du lien entre les territoires qu’ils servent à les classer sous l’impulsion des organisations internationales. Parce qu’elles ont été généralisées par la colonisation, les statistiques constituent un objet global dont l’étude permet des comparaisons inter et trans impériales.
Le Réseau, et c’est sans doute son principal défi, entend attirer de jeunes historiens, susciter leur curiosité et attiser leur esprit critique pour qu’ils s’emparent de l’objet statistique, en fasse un outil d’analyse critique des situations qu’ils étudient. Il vise à mettre en place une école doctorale « hors les murs » en réunissant régulièrement (à distance ou en présentiel au moins deux fois par an) les étudiants et les chercheurs d’Afrique francophone du réseau et leurs invités dans des workshops, école d’été ou d’hiver et ateliers pour présenter les recherches en cours, croiser les approches des chiffres, échanger sur les difficultés rencontrées, analyser des documents chiffrés… Les rencontres devraient aboutir à des publications communes entre les membres du réseau qui pour beaucoup ne se connaissaient pas jusque-là. Elles devraient aussi susciter des vocations parmi les étudiants, des thèses … et faire prendre conscience de l’intérêt de l’ouverture et du classement des archives concernant les statistiques …
Le lancement du réseau COUNT s’est déroulé le 31 mai 2023 sous la forme d’un séminaire constituant les Premières journées académiques Le workshop inaugural de l’IRN a été organisé par l’Université de Dschang (Cameroun). Il a réuni des enseignants chercheurs et des étudiants, historiens pour la plupart, mais aussi des spécialistes de différentes sciences sociales et responsables administratifs de l’Université, qui croisent des chiffres au quotidien ou bien qui pressentent simplement l’intérêt de la quantification et souhaitent comprendre ces chiffres et se les approprier.
Deuxièmes Journées académiques du Restau COUNT. : Objectifs et thématiques :
Le succès du workshop incite à prolonger et à approfondir les échanges avec la tenue des Deuxièmes Journées académiques du Réseau COUNT. L’objectif est d’attirer des étudiants et les collègues vers ces thématiques, d’arriver ensemble à mieux maitriser ces chiffres dans toute leur diversité chronologique, géographique et disciplinaire, et de les aborder de façon critique.
Partant du fait que ces chiffres sont incontournables dans les recherches en sciences humaines et sociales et qu’il faut donc se donner les moyens de les comprendre, l’institut d’été de l’IEA de Saint-Louis du Sénégal de décembre prochain entend prolonger ces échanges dans deux directions, thématique et méthodologique.
Une première série d’interventions sera consacrée à la présentation et la discussion de recherches en cours qui utilisent les chiffres, ou qui gagneraient à les utiliser mais qui n’osent pas …
Une seconde série d’interventions, prenant la forme d’ateliers, consistera à présenter, à pointer les limites et les apports, et à analyser de façon critique un ou plusieurs documents statistiques ou comptables, issu des archives ou d’autres sources historiques. La participation de praticiens du chiffre, statisticiens, gestionnaires d’institutions ou comptables, qui pourrait nous éclairer sur la fabrication et sur les usages des chiffres qu’ils utilisent serait particulièrement bienvenue dans ces ateliers.
Ces journées visent à consolider et à ouvrir le réseau à de nouveaux membres et à de nouvelles institutions pour que chacun, chercheurs, étudiants, enseignant ou tout simplement citoyen comprenne et utilise les chiffres sans les subir. Elles devraient aboutir à la mise en ligne d’un « catalogue » de documents statistiques que chacun pourra utiliser et enrichir …

Les propositions d’intervention sont à envoyer pour le 15 septembre à Babacar Fall (fallkadiar@gmail.com <mailto:fallkadiar@gmail.com>) et à Béatrice Touchelay (beatrice.touchelay@univ-lille.fr <mailto:beatrice.touchelay@univ-lille.fr>) en précisant le titre de la communication ou la nature du ou des documents discutés, un bref résumé d’une demi-page et un CV d’une page.

Les interventions seront enregistrées et rendues disponibles sur le blog chiffrempire.hypotheses.org/ <chiffrempire.hypotheses.org/> qui présente les activités de l’IRN. Les journées seront accessibles en ligne pour attirer le plus d’intervenants possible.
Professeur Babacar Fall, directeur de l’IEA de Saint-Louis Site web: www.iea-saintlouis.sn <www.iea-saintlouis.sn/>, Email: Contact@iea-saintlouis.sn <mailto:Contact@iea-saintlouis.sn>
Béatrice Touchelay, professeure d’histoire contemporaine Univ. Lille, CNRS, UMR 8529-IRHiS-Institut de Recherches Historiques du Septentrion, F-59000 Lille, France pro.univ-lille.fr/beatrice-touchelay/ ANR-21-CE41-0012 et séminaires Chiffrer et déchiffrer les empires coloniaux XIX-XXe siècles chiffrempire.hypotheses.org/