Contrat doctoral Eau comme ressource conflictuelle Algérie 1830-1954

Veuillez trouver ci-dessous une offre de contrat doctoral fléché, à pourvoir au 1er septembre 2023. Candidatures avant le 25 juin
L’eau comme ressource conflictuelle en situation coloniale : entre appropriation et dépossession. Algérie, 1830 – 1954.
L’hydro-histoire de l’Algérie à la période coloniale constitue un véritable angle mort de la recherche pour un terrain autour duquel existe pourtant une riche historiographie. Celle-ci a principalement proposé une histoire sociale du politique, se concentrant davantage sur le XXe siècle et la guerre d’indépendance que sur le XIXe[1]. En histoire environnementale, outre une tradition d’histoire rurale qui pose de solides jalons environnementaux sans s’en revendiquer explicitement, plusieurs recherches commencent à émerger sur ce sujet[2]. Avec ce contrat doctoral universitaire, c’est un nouvel objet de l’histoire environnementale qui sera investigué : l’eau comme ressource incontournable de l’organisation des sociétés et dont le « contrôle signifie aussi la domination sociale de certaines personnes sur d’autres personnes »[3]. Dans une situation coloniale, la conquête, l’appropriation et le contrôle de cette ressource s’exercent suivant des modalités spécifiques. Celles-ci ont été particulièrement bien renseignées par l’historiographie anglophone sur l’Inde britannique[4]. Le Nil a également fait l’objet de plusieurs travaux d’envergure pour les périodes coloniales et post-coloniales[5]. Ces études n’ont pas d’équivalent ni pour l’empire français ni pour l’Algérie à la période coloniale en particulier. Que fait le colonial au contrôle de la ressource en eau ? Inversement, comment cette ressource s’avère-t-elle indispensable aux gouvernements des humains qui adoptent des formes particulières en situation coloniale ?
Plusieurs thématiques pourront être abordées : – L’irrigation et l’agriculture coloniale. – Appropriation foncière et question de l’eau. – Aménagements hydrauliques et colonisation. – Approche régionale possible (l’eau dans la Mitidja, les marais de la Macta, etc.)
Profil du.de la candidat.e : Le ou la doctorant.e devra détenir un master 2 recherche en histoire contemporaine. Être titulaire d’un concours de l’éducation est par ailleurs bienvenu. Sur le plan linguistique, la langue de rédaction du doctorat est le français. Les candidatures maîtrisant l’anglais et/ou l’arabe sont encouragées.
Documents demandés – CV – Lettre de motivation – Mémoire de M2 – Relevés de notes disponibles depuis la L1
Les dossiers sont à envoyer avant le 25 juin aux adresses suivantes : helene.blais@ens.fr et antonin.plarier@univ-lyon3.fr
Des auditions seront organisées le 3 juillet pour les candidat.es sélectionné.es.

École doctorale pressentie : École Doctorale Sciences Sociales (ED483) Discipline pressentie : Histoire contemporaine Mots-clés : Eau, Dépossession, irrigation, agriculture, colonisation Direction : PLARIER Antonin UMR 5190 LARHRA Codirecteur BLAIS Hélène UMR 8066 IHMC Directrice
[1] Hélène Blais, Claire Fredj et Emmanuelle Saada, Un long moment colonial : Pour une histoire de l’Algérie au XIXe siècle, Revue d’histoire du XIXe siècle, n° 41, 2010, p. 7 – 24. [2] Andrea Duffy, “Civilizing through cork…”, art. cit. Antonin Plarier, « Agricultural fire or arson? Rural people, forest administration and colonial situation », Historical reflections, 46/2, July 2020. Jackson R. Perry, “Conquered by the Sparrows: Avian Invasions in French North Africa circa 1871-1920”, Environmental History, 25/2, 2020. Hugo Vermeren, « Des agents au service de la protection de l’environnement ? Le service des gardes-pêche en Algérie (fin XIXe – début XXe siècle) », Histoire@Politique, 48, 2022. [3] Eva Jakobson et Terje Tverdt, Water Studies. Vol. 1, Londres, IB Tauris Press, 2005, p. xix. [4] Voir notamment Rohan D’Souza, Drowned and Dammed: Colonial Capitalism and Flood control in Eastern India, Dehli, Oxford University Press, 2006. David Gilmartin, Blood and Water. The Indus River Basin in Modern History, Berkeley, California University Press, 2015. Gopa Samanta, “Environmental history of water in Indian cities”, in Chakrabarti Ranjan (ed.), Critical theme in Environmental History of India, New Delhi, Sage Publications, 2020. [5]Jennifer Der, The lived Nile. Environment, disease and material colonial economy in Egypt, Stanford, Stanford university Press, 2019. Terje Dvedt, The Nile. A new history of the world’s greatest river, Londres, IB Tauris, 2021. — Hélène BLAIS Professeure d’histoire contemporaine Directrice du département d’histoire École Normale Supérieure 45, rue d’Ulm 75230 Paris Cedex 05
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