L’histoire contemporaine à la Semaine italienne de l’ENS

La Semaine italienne fait son retour à l’ENS : du 9 au 16 mai se succèderont tables rondes, conférences et projections afin d’engager le dialogue sur le passé, le présent et l’avenir de l’Italie. Cette année, le thème à l’honneur est « *Generazioni » *[Générations]. Face à un récit dominant dans la sphère publique et médiatique, qui fait de la multiplication des générations (X, Y, Z…) et du conflit entre elles la clef de lecture de la société contemporaine, la Semaine italienne de l’ENS cherche à décaler le regard en s’appuyant sur l’histoire, les sciences politiques, la philosophie, les sciences ou bien encore le cinéma. Il s’agira de questionner la notion de génération dans toute sa polysémie : catégorie démographique, descendance filiale, phénomène intellectuel, période historique, loi du vivant. De questionner, aussi, les mécanismes de transmission qui l’accompagnent.

Toutes les informations sur ces événements scientifiques auxquels Italiens et Italiennes, italophones et italophiles de l’ENS et de Paris sont les bienvenu-e-s, se trouvent à la page suivante :
www.ens.psl.eu/agenda/generazioni-semaine-culturelle-italienne-2023/2023-05-09t080000
Vous pouvez également vous inscrire directement aux évènements sur notre page Facebook (www.facebook.com/Semaineitalienneens) et nous retrouver sur Twitter (https://twitter.com/SmneItalienne)
Les évènements auront lieu au 45 rue d’Ulm.
Nous signalons tout particulièrement quatre, qui abordent l’histoire des XIXe et XXe siècles, à nos collègues contemporanéistes :

*Mardi 9 mai (14h-15h30) – Salle Celan*
*Table ronde. Le Risorgimento : un “phénomène générationnel” ? *
L’historien italien Alberto Mario Banti présentait le Risorgimento comme un « phénomène générationnel », comme une forme de rébellion de la jeunesse contre l’immobilisme des générations précédentes. Le prisme générationnel nous aide-t-il réellement à mieux comprendre le processus d’unification italienne ? Cette table ronde, à cheval entre histoire et littérature, nous permettra de formuler quelques éléments de réponse à cette question.
*Intervenant.e.s : Antonin Durand, Laura Fournier-Finocchiaro, Aurélie Gendrat-Claudel, Pierre-Marie Delpu.*

*Mercredi 10 mai (10h-12h) – Salle Dussane*
*Table ronde. Les générations historiennes italiennes en France : trajectoires individuelles et logiques collectives. *
En s’inspirant de la démarche d’un récent ouvrage sur le sujet (*Générations historiennes xix**e-xx**e siècle*, dir. Yann Potin et Jean-François Sirinelli, Paris, CNRS Éditions, 2019), la discussion interrogera la manière dont historiennes et historiens italiens s’inscrivent dans des générations intellectuelles successives et de réfléchira au profil sociologique, culturel et intellectuel des historiennes et historiens italiens venus en France.
*Modération par Yann Potin*
*Intervenant.e.s : Frédéric Attal, Simona Cerrutti, Federica Masè, Giusto Traina*

*Jeudi 11 mai (10h30-12h) – Salle des Actes*
*Table ronde. De la bataille des naissances de Mussolini au tournant nataliste de Giorgia Meloni, l’évolution de la politique nataliste italienne. *
L’installation du gouvernement Meloni au palazzo Chigi a été accompagné d’une résurgence des projets natalistes pour remédier au vieillissement de la population italienne. L’objectif de la table ronde est de resituer dans le temps long ces discours, à partir des politiques fascistes voire de la fin du XIXe siècle. On verra que les débats sur la démographie italienne croisent de nombreuses autres questions : rapport entre mouvements féministes et contrôle des naissances, constitution de la démographie comme discipline, positionnement de l’Église, évolution du mouvement écologiste…
*Intervenant.e.s : Bianca Gambarana, Paul-André Rosental, Azzura Tafuro *

*Vendredi 12 mai (15h-17h) – Salle des Actes*
*Conférence. Les richesses d’une nouvelle nation : les gouvernements post-unitaires à l’épreuve des sciences de l’environnement*
Le Royaume d’Italie, né officiellement le 17 mars 1861, aspire à jouer un rôle de premier plan parmi les grandes puissances européennes. Cependant, la tâche de modernisation des infrastructures du pays est immense et les outils cartographiques à la disposition des administrateurs sont lacunaires. La conférence se penche sur l’élaboration de l’un d’entre eux : la grande carte géologique de l’Italie. Sorte de test de la capacité du nouvel Etat à gérer un grand projet scientifique, épreuve pour soutenir la concurrence avec les autres nations européennes, la carte n’est pourtant achevée qu’en 1971. L’histoire de cet échec révèle la relation problématique entre la science et l’État au cours des cent premières années de l’Italie unie, voire la fragilité de l’unification elle-même.
*Intervenant : Pietro Corsi*