Décès de M. Pierre Guillen (1929-2019)
(message envoyé par Gilles Bertrand, Université Grenoble-Alpes, à la liste AHCESR)
Nous venons d’apprendre le décès de Monsieur Pierre Guillen, professeur d’histoire contemporaine à l’Université de Grenoble de 1970 à 1994, survenu le 1er janvier 2019 à l’âge de 89 ans. Ses funérailles seront célébrées à Grenoble, au centre funéraire de La Tronche, lundi 7 janvier 2019 à 13h45.
C’était un grand chercheur, internationalement reconnu comme l’atteste la direction de la revue Relations internationales (Paris-Genève) qu’il a assurée à partir de 1989 après le retrait de ses deux fondateurs, Jean-Baptiste Duroselle et Jacques Freymond. Spécialiste des relations internationales et du monde germanique, connu pour ses écrits sur L’Allemagne et le Maroc de 1870 à 1905 (PUF, 1967), L’Allemagne de 1848 à nos jours (Nathan, 1970), Les emprunts marocains 1902-1904 (Ed. Richelieu, 1971), La question allemande, 1945-1995 (Impr. nationale, 1996), il a aussi collaboré avec Jacques Droz, Georges Castellan Jean-Baptiste Duroselle, Michel Dumoulin, Maurice Vaïsse, Georges-Henri Soutou et Jean-Claude Allain à toute une série d’entreprises éditoriales en écrivant des volumes sur L’Empire allemand 1871-1918 (Hatier, 1970), La construction de deux Etats allemands (Hatier, 1976), Politique étrangère de la France [3] L’Expansion 1881-1898 (Impr. nationale, 1984), L’énergie nucléaire en Europe : des origines à Euratom (P. Lang, 1994), Histoire de la diplomatie française. II, De 1815 à nos jours (Perrin, 2007).
Directeur du CRHIPA (Centre de recherches en histoire de l’Italie et des Pays Alpins, aujourd’hui fusionné avec le GERCI au sein du LUHCIE) pendant de longues années, M. Guillen a joué à Grenoble un rôle moteur dans la dynamique des échanges franco-italiens, qui s’est traduite par au moins quinze colloques co-organisés et publiés par les Universités de Grenoble et de Turin entre 1975 et 1994 (par exemple sur La frontière. Nécessité ou artifice? en 1987). Il anima en outre le Comité franco-allemand de recherches sur l’histoire de la France et de l’Allemagne aux XIXe et XXe siècles, dont les rencontres donnèrent lieu à des ouvrages parus à Münich à la fin des années 1990 (Nachkriegsgesellschaften in Deutschland und Frankreich im 20. Jahrhundert, 1998; Deutschland, Frankreich, Russland. Begegnungen und Konfrontationen, 2000).
Par l’ampleur de ses champs de recherche et la reconnaissance dont ont joui ses travaux, autant que par ses grandes qualités humaines, Pierre Guillen était une personnalité respectée et aimée de tous ses collègues, personnels administratifs et autres interlocuteurs. Il paraît normal que la communauté universitaire soit le plus largement possible informée de cette disparition qui nous attriste.