Compte rendu de l’Assemblée générale 2017 de l’AHCESR
1/ Rencontre de l’AHCESR. Quelle coupure entre histoire contemporaine et histoire immédiate ?
A 14h, l’assemblée générale proprement dite est précédée par une journée d’étude consacrée à La coupure entre histoire contemporaine et histoire immédiate, présentée et animée par Julie d’Andurain et Clément Thibaud pour le bureau de l’AHCESR. Les intervenants présentent leurs réflexions en une quinzaine de minutes.
– Anne Boitel (Aix-Marseille Université, TELEMME) auteure d’une thèse, soutenue en 2016, intitulée « Des camps de réfugiés aux centres de rétention administrative: la Cimade, analyse d’une action dans les lieux d’enfermement et de relégation (de la fin des années 1930 au début du XXIe siècle) », présente son travail de terrain et les réflexions méthodologiques qui en ont surgi.
– Françoise Daucé (EHESS, CERCEC) prend ensuite la parole et aborde le sujet à partir de ses travaux sur l’histoire immédiate de la Russie post-soviétique.
– Armelle Enders (Université Paris 8, IHTP) relate son expérience de rédaction d’une histoire du Brésil « jusqu’à nos jours » au cours de la crise politique majeure qui continue à marquer le pays.
– Laurent Jalabert, Université de Pau, ITEM, évoque l’histoire de l’histoire immédiate à partir de son expérience à la rédaction de la revue Cahier d’histoire immédiate.
Ces présentations, enregistrées, seront mises en ligne sur le site de l’AHCESR.
Après les interventions du public et une séance de question, commence l’Assemblée générale à 15h30.
2/ Assemblée générale de l’AHCESR
Liste des présents lors du vote de l’Assemblée générale
Julie d’Andurain, Jean-Claude Caron, Noëlline Castagnez, Carole Christen, Yvan Combeau, Charlotte Courreye, Julie Deschepper, Jean El Gammal, Armelle Enders, Laurence Guignard, Claire Lemercier, Christine Mayeur-Jaouen, Guy Pervillé, Michel Rapoport, Clément Thibaud.
Liste des excusés
Excusés : Jérôme Bazin, Michel Catala, Olivier Dard, Noëlle Dauphin, Emmanuel Fureix, Stéphane Frioux, Olivier Forcade, Antoine Marès, Manuela Martini, Nicolas Patin, Nadine Vivier.
Rapport moral de Jean-Claude Caron, président et de Clément Thibaud, secrétaire général
Jean-Claude Caron prend la parole en faisant observer que l’année 2017 est un peu particulière du fait du décalage de la précédente AG au mois de janvier dernier et d’un renouvellement partiel du CA et du bureau de l’AHCESR. Il rappelle l’organisation de la journée d’étude le 6 juin dernier sur le thème « Histoire et littérature : sur les frontières disciplinaires ».
Les trois dernières années ont vu la réalisation d’un certain nombre d’enquêtes menées à terme dont les résultats sont publiés sur le site de l’AHCESR. Il est toutefois des résistances et des difficultés : ainsi l’enquête pilotée par Jérôme Bazin sur les sources du financement de la recherche à l’Université se heurte-t-elle à quelques réticences. On a parfois le sentiment que lorsqu’on parle de financement, l’information s’avère difficile à obtenir.
Lors du dernier CA du 6 juin 2017, Jean-Claude Caron avait suggéré la réalisation d’un état des lieux sur la façon dont l’histoire contemporaine est enseignée à l’Université, en particulier sur le contenu thématique, chronologique et spatial des programmes. L’enquête pourrait aborder le niveau licence sans négliger les différents types de master (recherche, MEEF, pro). Ce travail doit s’appuyer sur les correspondants qui seraient sollicités pour envoyer, par exemple, les livrets de présentation des cours. Il faudrait également diffuser un questionnaire sur la liste de l’AHCESR afin d’en savoir plus sur les thématiques abordées, la taille des effectifs des différentes UE, le contenu des séminaires de Master, les sujets des étudiants en master recherche.
Clément Thibaud, secrétaire général de l’AHCESR, suggère une autre enquête sur les pratiques pédagogiques en L1. Il s’agirait de faire une synthèse des différentes stratégies mises en place dans les universités pour combler le fossé entre l’enseignement secondaire et l’enseignement supérieur. La discussion qui suit aborde certains points particuliers : tutorat, usages du numérique. Cette enquête s’intéresserait aussi bien aux initiatives actuelles qu’aux projets pédagogiques que nos collègues souhaiteraient pouvoir mettre en œuvre.
Stéphane Frioux, membre du conseil d’administration, aimerait que l’Association dresse un bilan sur les portails qui sont mis en place en plusieurs vagues. Il s’agirait de poser des questions ouvertes sur les thématiques pluri- ou transdisciplinaires proposées dans les différentes universités. L’enquête s’intéresserait également aux conséquences de la réforme sur les enseignements disciplinaires.
La question de la formation continue des enseignants-chercheurs pourrait également faire l’objet d’un bilan national.
Les relations avec les trois autres associations-sœurs sont restées bonnes, avec une moindre fréquence puisqu’un certain nombre de débats ont été tranchés (ainsi sur l’action de la Commission des programmes, avec la démission de son président, le géographe Michel Lussault, et l’avenir pour le moins incertain de la dite commission) et du fait du départ du président du jury du Capes, Vincent Duclert, au terme de son mandat, avec qui nous avions, non sans quelques désaccords parfois, mené une politique de concertation. La dernière de nos rencontres a eu lieu en janvier 2017.
Jean-Claude Caron termine son intervention en rappelant que les statuts de l’AHCESR ont été déposés en 1969 : l’occasion de fêter le cinquentenaire de l’Asocciation en 2019 ?
Clément Thibaud prend ensuite la parole pour donner quelques précisions sur l’évaluation du prix de l’AHCESR. Celui-ci couronne un article écrit en français, dans une revue scientifique (avec ou sans comité de lecture, en ligne ou en version papier, en France ou à l’étranger), entre le 1er septembre 2013 et le 1er septembre 2016, par le/la titulaire d’un doctorat soutenu au cours de la même période. Sur les 30 dossiers reçus, 27 étaient recevables et ont fait l’objet d’une double évaluation. On note, dans les envois, un fort déséquilibre chronologique puisque l’AHCESR a reçu très peu d’articles sur le XIXe siècle (23 concernant le XXe siècle). Deux rapports ont été rédigés pour chaque article. Le CA de l’AHCESR a été mobilisé en priorité, mais des collègues contemporanéistes ont également été sollicités et leurs contributions nous ont été d’une grande aide. Le bureau les remercie pour cette collaboration.
Clément Thibaud évoque ensuite l’annuaire de l’AHCESR qui doit être mis à jour chaque année : un travail minutieux qu’il n’est pas toujours possible de réaliser de façon suivie. Il est nécessaire, dans un avenir proche, de simplifier les intitulés des thèmes de recherche afin que la base de données soit plus facile à interroger. Il souligne l’utilité de l’annuaire en ligne pour la recherche de spécialistes pour les lectures d’articles ou les comités de sélection, par exemple. Il termine en évoquant l’excellente ambiance de travail qui a régné au sein du bureau et, en son nom, remercie très chaleureusement Jean-Claude Caron pour son engagement au service de l’Association.
Claire Lemercier, vice-présidente, fait le point sur l’activité du site Internet et de la liste de diffusion de l’AHCESR depuis le début 2017.
Concernant le site, les pages les plus visitées, comme en 2016, sont
– la page dédiée à la journée « Moyen-Orient » avec plus de 6 000 nouvelles visites en 2017 (après 3 400 en 2016) – en partie grâce à la bonne indexation de notre page (renvoi à partir de la requête Google « histoire du moyen orient capes » par exemple) ;
– le répertoire des bases de données historiques en ligne de Julie d’Andurain : un succès pérenne, avec plus de 2 000 visites en 2016 et déjà près de 2 500 en 2017 ;
S’y ajoutent l’avant-dernière livraison de notre recensement des thèses (plus de 1 400 visites – la dernière, depuis juillet, n’en ayant eu que 660) et à l’AG de janvier, avec les enregistrements audio des interventions sur la numérisation de sources d’histoire contemporaine (plus de 1 400 visites également). L’annuaire n’est pas loin derrière (plus de 1 300 visites), mais il est probable que des relances régulières soient utiles pour assurer tant sa visibilité que sa mise à jour.
Pour l’ensemble du site, après un passage de 1 000 à 2 000 « visiteurs différents par mois » au cours de l’année 2016, nous dépassons un peu les 3 000 en 2017 (dont un nombre non négligeable venu par le biais de Facebook). Le contenu accumulé est donc de plus en plus consulté, alors même qu’il y a relativement peu de contenu nouveau. Par exemple, la liste des thèses de 2012 est encore très consultée, notamment par le biais de Google : des requêtes de type « thèse histoire Chine » ou « thèse histoire Seconde Guerre mondiale » renvoient sur notre site (ce qui est permis par la bonne qualité technique de la plate-forme Hypothèses).
Il s’avère d’autant plus important d’assurer la pérennité du recensement des thèses. Pour la prochaine livraison, probablement en janvier, les personnes qui le réalisent (Claire Lemercier, Manuela Martini et Nicolas Patin) seraient preneuses d’un renfort d’une ou deux personnes. Les tâches à réaliser sont très simples et nous pouvons fournir des instructions détaillées. Il faut prévoir 2 à 4 h de travail.
La liste de diffusion compte presque 1 200 abonné.e.s, chiffre stable depuis plusieurs années. Elle permet de faire circuler deux messages par jour ouvrable en moyenne (404 pour les dix premiers mois de 2017). Il est rappelé que les messages comportant des pièces jointes sont systématiquement refusés (voir ici les autres règles d’utilisation de la liste) et que l’on ne peut écrire que depuis l’adresse exacte où l’on reçoit les messages de la liste. L’amélioration des messages-types de refus a permis une meilleure gestion de la modération (assurée en alternance par Stéphane Frioux, Claire Lemercier et Nicolas Patin). Un.e volontaire de plus pour cette tâche, qui ne demande aucune compétence informatique particulière (il suffit de cliquer dans des e-mails), serait utile.
Rapport financier de Carole Christen, trésorière
Carole Christen, trésorière, prend la parole pour faire le point sur les finances de l’Association.
- Les résultats :
Le budget 2017 est largement bénéficiaire de 2 295,73 euros ; les recettes s’élèvent à 3 128,13 euros. 3 050 euros de cotisations, qui correspondent à 159 cotisations contre 170 en 2016 (166 en 2015, 169 en 2014, 140 en 2013) et 78,13 euros acquis sur le Livre A.
– Les dépenses s’élèvent à 832,40 euros, qui relèvent pour l’essentiel des frais de l’Assemblée générale de janvier dernier, à hauteur de 47,50 euro à la table-ronde du 6 juin 2017, à hauteur de 224,90 euros et à la remise du Prix du meilleur article 2016 d’un montant de 500 euros.
– Plus globalement, la situation de la trésorerie est très satisfaisante, l’actif de l’AHCESR s’élevant à 22 150,32 euros. Le compte courant s’élève à 9 572 euros le livret A à 12 578,13 euros.
- Les perspectives :
Nous espérons que le développement des activités de l’association qui attirent de nombreux adhérents à sa liste de diffusion (entre 1100 et 1200 inscrits) continuera d’attirer de nouveaux cotisants.
L’actif actuel de la trésorerie peut nous permettre de poursuivre l’organisation de tables rondes et de journées d’étude, notamment avec des participants étrangers et de maintenir la remise du Prix du meilleur article publié par un-e jeune docteur-e. Nous pourrons également rémunérer un doctorant ou post-doctorant qui s’occuperait de mettre à jour notre annuaire électronique, mis en ligne sur notre site il y a quelques mois.
Compte de résultats 2016-2017 (arrêté au 9 novembre 2017)
BILAN AU 10/11/2017
RECETTES |
DÉPENSES |
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Cotisations (chèques, espèces) |
3 050,00 € |
AG + table-ronde du 17/01/2017 : frais repas intervenants |
47,40 € |
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Prix meilleur article 2016 |
500,00 € |
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table-ronde du 06/06/2017 : frais repas + remboursement transport invités |
224,90 € |
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Livret A intérêts acquis |
78,13 € |
AG + journée d’étude du 10/11/2017 : frais repas + remboursement transport invités |
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Frais de timbres |
10,00 € |
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Frais tenu de compte |
50,10 € |
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TOTAL RECETTES |
3 128,13 € |
TOTAL DEPENSES |
832,40 € |
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RÉSULTAT |
2 295,73 € |
ACTIF |
PASSIF |
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Relevé compte courant Banque Postale au 9 novembre 2017 |
9 572,19 € |
Report de l’exercice comptable 2015-2016 |
19 854,59 € |
Caisse (espèces) |
0,00 € |
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Livret A |
12 578,13 € |
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Résultat de l’exercice 2016/2017 |
2 295,73 € |
TOTAL |
22 150,32 € |
TOTAL |
22 150,32 € |
Prix de l’AHCESR
Le prix de l’AHCESR récompensant le meilleur article publié dans une revue d’histoire contemporaine est ensuite remis à Charlotte Courreye.
Jean-Claude Caron prend la parole. Il reconnaît la qualité des articles soumis au jury de l’AHCESR, exprimant cependant un regret : des collègues n’ont pas pris part au concours, alors que nous savions qu’ils avaient publié récemment un article ; cela concerne notamment, mais pas uniquement, les dix-neuviémistes. Nous espérons qu’ils enverront leurs travaux l’année prochaine.
Après une double expertise fait selon un barème autour de quatre critères, trois articles se sont détachés de manière unanime : celui d’Elsa Devienne, maîtresse de conférences à l’Université Paris Nanterre, qui s’intitule « ‘Il y a des lois sur la plage !’. Régulation et surveillance des comportements sur les plages de Los Angeles, années 1910-1970 », publié dans les Actes de la recherche en sciences sociales ; celui d’Augustin Jomier, titulaire d’une Chaire d’excellence à Sorbonne-Paris-Cité, intitulé « Les réseaux étendus d’un archipel saharien. Les circulations de lettrés ibadites (XVIIe-années 1950) », publié dans la RHMC ; et celui que nous avons couronné, dû à Charlotte Courreye, agente contractuelle au département d’études arabes de l’Inalco. Charlotte Courreye a soutenu sa thèse sous la direction de Catherine Mayeur-Jaouen en novembre 2016 sur L’Association des Oulémas musulmans algériens et la construction de l’Etat algérien indépendant : fondation, héritages, appropriations et antagonismes (1931-1991). Quant à l’article, paru dans Arabica en 2016, il est intitulé : « Une défense de la langue arabe dialectale dans un journal de l’Association des Oulémas algériens en 1936 : démontrer l’unicité de la langue arabe par la richesse de ses parlers ».
Jean-Claude Caron reconnaît qu’à la lecture d’un titre dont la longueur n’a d’égale que l’austérité, on pouvait s’attendre quelque peu à souffrir si le contenu de l’article s’avérait aussi austère que son titre. Plus sérieusement, pour le non-spécialiste, comment apprécier un travail portant sur un sujet en apparence aussi pointu ? Or précisément, ce qui a frappé tous les membres du bureau, c’est son universalité et même son actualité. L’article aborde avec pertinence l’analyse de la langue comme un élément d’une politique de domination, au-delà, du reste, du contexte colonial, car ce travail dépasse le cadre de l’Algérie coloniale. Nous avons également pris en compte le fait que l’auteure ait travaillé sur les textes dans leur langue d’origine. Et que son érudition n’empêche pas de prendre un réel plaisir à la lecture de l’article. Charlotte Courreye répond en présentant brièvement l’objet de son article.
Renouvellement du Conseil d’Administration
Il est ensuite procédé au renouvellement du Conseil d’Administration. Jean Garrigues, Olivier Forcade, Emmanuel Fureix n’ont pas souhaité renouveler leur mandat, tandis que Jean-Claude Caron devient membre de droit du CA en tant qu’ancien président. Le bureau avait reçu les candidatures d’Eric Anceau, Yvan Combeau, Laurent Dornel, Laurence Guignard, Véronique Hébrard, Solenn Huitric, Amélie Nuq et Franck Philippe. Une liste électorale comportant ces noms ainsi que ceux des membres du CA sortant qui souhaitaient renouveler leur mandat a été soumise au vote, laquelle a recueilli l’unanimité des 17 voix exprimées (votes à main levée et pouvoirs).
Le nouveau conseil d’administration élu est donc composé de :
- Eric Anceau, MCF-HDR, Université Paris-Sorbonne
- Julie d’Andurain, PR, Université de Lorraine
- Jérôme Bazin, MCF, Université Paris-Est
- Noëlline Castagnez, MCF, Université d’Orléans
- Michel Catala, PR, Université de Nantes
- Alain Chatriot, PR, Sciences Po
- Carole Christen, MCF, Université Lille 3
- Yvan Combeau, PR, Université de la Réunion
- Olivier Dard, PR, Université Paris-Sorbonne
- Laurent Dornel, MCF-HDR, Université de Pau
- Jean El Gammal, PR, Université de Lorraine
- Stéphane Frioux, MCF, Université Lyon 2
- Laurence Guignard, MCF, Université de Lorraine
- Véronique Hébrard, PR, Université de Lille 3
- Solenn Huitric, maîtresse-assistante, Université de Lausanne, secrétaire de l’AJCH
- Claire Lemercier, DR, CNRS
- Michel Leymarie, MCF-HDR honoraire, Université Lille 3
- Manuela Martini, PR, Université Lyon 2
- Amélie Nuq, MCF, Université de Grenoble Alpes
- Nicolas Patin, MCF, Université Bordeaux 3
- Franck Philippe, doctorant en histoire contemporaine, UVSQ, inspecteur de l’EN
- Michel Rapoport, PRAG honoraire, Université Paris-Est
- Clément Thibaud, DE, EHESS
Une réunion du Conseil d’administration aura lieu le 10 décembre prochain afin de désigner le nouveau bureau.