Rencontre sur « L’histoire immédiate » et AG de l’association

La rencontre et l’AG auront lieu vendredi 10 novembre 2017, de 14h à 17h30, à la Maison de la Recherche, 28 rue Serpente, 75006 Paris, salle D040 (rez-de-chaussée à gauche en entrant).

Cette année, l’Assemblée générale de l’AHCESR renouvelle son conseil d’administration. N’hésitez pas à présenter votre candidature en envoyant un message à l’AHCESR.

Le prix 2017 de l’Association récompensant un article d’histoire contemporaine sera également remis à cette occasion.

1/ 14h-15h30 – Rencontre de l’AHCESR sur le thème : « Quelle coupure entre histoire contemporaine et histoire immédiate ? »

Présentation de la rencontre par Clément Thibaud et Julie d’Andurain [voir aussi le texte en bas de page]


Avec les interventions de :

Anne Boitel, Aix-Marseille Université, TELEMME, auteure d’une thèse, soutenue en 2016, intitulée « Des camps de réfugiés aux centres de rétention administrative : la Cimade, analyse d’une action dans les lieux d’enfermement et de relégation (de la fin des années 1930 au début du XXIe siècle) ».

Françoise Daucé, EHESS, CERCEC, qui aborde le sujet à partir de ses travaux sur l’histoire immédiate de la Russie post-soviétique.

Armelle Enders, Université Paris 8, IHTP, qui relate son expérience de rédaction d’une histoire du Brésil « jusqu’à nos jours » au cours d’une crise politique majeure.

Laurent Jalabert, Université de Pau, ITEM, qui évoque son expérience à la rédaction de Cahiers d’histoire immédiate.

La discussion est animée par Julie d’Andurain et Clément Thibaud, pour le bureau de l’AHCESR.

Cette rencontre se veut l’occasion de revenir sur la place de l’histoire immédiate au sein de l’histoire contemporaine et surtout sur la coupure entre les deux. Sous l’appellation globale de « contemporaine », deux histoires se côtoient et se rencontrent rarement : d’une part, une histoire qui englobe le XIXe et le XXe siècles jusqu’aux années 1980 et, d’autre part, une très marginale histoire des dernières décennies. Au fur et à mesure que nous nous éloignons des années 1980, la pertinence d’une telle coupure devient moins évidente – le temps « immédiat » qui a débuté avec les années 1990 commence à se diviser lui-même en périodes, chacune pouvant d’ailleurs être inscrite dans des chronologies plus longues. C’est donc de la pertinence de ce partage et de ses conséquences sur la recherche et l’enseignement en histoire contemporaine que nous voudrions discuter. Plusieurs pistes pourront être abordées :

– L’histoire immédiate est-elle aujourd’hui admise comme partie intégrante de l’histoire contemporaine ? En particulier, une thèse allant « jusqu’à nos jours », voire relevant entièrement de l’histoire immédiate, est-elle totalement légitime ?

– Certains travaux ou cours ignorent cette coupure et proposent des réflexions qui vont d’un point du XIXe ou du XXe siècle « jusqu’à nos jours ». Comment s’opère alors la couture ?

– Le point de rupture entre histoire contemporaine et histoire immédiate varie selon les domaines (histoire économique, sociale, culturelle, militaire, politique, etc.), selon les régions du monde considérées et selon les historiographies nationales. Qu’est-ce qui explique ces différences ? Comment les comparer ?

– L’histoire immédiate est confrontée de manière particulière à la question des archives. Le « présent » de l’historien est bien souvent défini par les délais d’accessibilité des archives publiques. Les évolutions législatives modifient-elles le périmètre de l’histoire immédiate ? Les autres sources possibles – imprimés, archives privées ou crowd sourcing, documents nativement numériques, histoire orale, par exemple – permettent-elles une histoire de l’actualité similaire à celle des périodes antérieures ? La profusion des documents informatiques entraîne-t-elle une nouvelle façon de concevoir l’histoire immédiate ?

– La question de l’histoire immédiate rejoint celle de l’état de la collaboration avec d’autres sciences humaines et sociales (sociologie, géographie, sciences politiques, anthropologie, etc.), qui travaillent en priorité sur le présent, mais investissent aussi un passé plus ou moins lointain. L’appel répété à l’interdisciplinarité et le (relatif) rapprochement entre les disciplines offrent-ils des possibilités pour le développement de l’histoire immédiate ? Ou assiste-t-on plutôt à une répartition des périodes entre disciplines ?

– Dans l’enseignement secondaire, la pédagogie s’appuie souvent sur l’histoire immédiate pour faire retour vers le passé. Qu’en est-il dans le supérieur, et notamment en premier cycle ? Comment préparer les candidat.e.s aux concours à cette pédagogie en évitant l’écueil du présentisme ?

– Poser cette question peut enfin être une façon de reposer celle de la place de l’historien dans le débat public : est ici en jeu la capacité des historiens à transmettre le sens de l’historicité de la période dont nous sommes contemporains.

2/ De 15h30 à 17h aura lieu l’Assemblée générale proprement dite, dont l’ordre du jour est le suivant :

1/ Rapport moral de Jean-Claude Caron et Clément Thibaud, président et secrétaire général.

2/ Rapport financier de Carole Christen, trésorière.

3/ Point sur le site, Claire Lemercier, vice-présidente et webmestre.

4/ Questions diverses

5/ Remise du prix de l’AHCESR

6/ Election du conseil d’administration

7/ Désignation du bureau