Vigilance sur le jury d’agrégation d’histoire

Message envoyé au directeur du recrutement Patrick Lasserre le 5 juillet 2013 :

« Monsieur le Directeur,

Les quatre associations des historiens de l’enseignement supérieur, regroupant les historiens de l’antiquité, du moyen-âge, de l’époque moderne et du monde contemporain souhaitent alerter le Ministère sur le signal négatif que représenterait l’éviction des universitaires de la présidence du Jury de l’Agrégation externe d’Histoire. Nous tenons à relayer auprès de vous le courrier qu’a adressé Michel Cassan, Président sortant de l’Agrégation d’Histoire, à Monsieur le Ministre de l’Éducation nationale. La nomination d’un Président de Jury, sans concertation, semble nier l’investissement des enseignants-chercheurs pour un enseignement de qualité, adossé à la recherche, républicain et ouvert. Sans remettre en cause le rôle de l’Inspection générale, nous ne pouvons pas croire que ceux qui œuvrent à la formation, à la préparation des concours et au renouvellement de nos futurs cadres puissent être écartés des prises de décisions. Ce serait trahir l’esprit même de vos positions intellectuelles, philosophiques et ministérielles.

 Antonio Gonzales, Président de la Société des Professeurs d’Histoire ancienne de l’Université (SOPHAU)

Véronique Gazeau,  Présidente de la Société des Historiens Médiévistes de l’Enseignement Supérieur Public (SHMESP)

Lucien Bély,  Président de l’Association des Historiens Modernistes des Universités Françaises (AHMUF)

Nadine Vivier,  Présidente de l’Association des historiens contemporanéistes (AHCESR)

Le jury sortant tiendra les associations informées de l’évolution de la situation à la rentrée.

Voici la lettre de Michel Cassan évoquée ci-dessus :

Monsieur le Ministre de l’Education nationale
110 rue de Grenelle
75007 PARIS

Monsieur le Ministre,
Au cours d’une réunion plénière le mardi 2 juillet 2013, le jury, unanime, de l’agrégation externe d’histoire (l’un des vice-présidents, représentant de l’Inspection générale, n’assistait pas à la réunion), s’est ému en apprenant que la présidence du jury pourrait être confiée en 2014 à un membre de l’Inspection générale et non à un Professeur des Universités.
Le jury tient à rappeler la place centrale des Universités et des enseignants-chercheurs dans la formation des candidats à l’agrégation et dans le recrutement des agrégés d’histoire. Il ne peut admettre une décision qui paraît désavouer son engagement au service des étudiants et du concours.
Sans méconnaître les missions de l’Inspection générale, les membres du jury tiennent à souligner qu’une mesure autoritaire de nomination d’un président issu de ce corps conduirait à une remise en cause de leur participation à ce concours dès la session 2014. Ils souhaitent une concertation immédiate et ce, avant la proclamation des résultats, le 6 juillet à 10 h 30 en Sorbonne.
Nous vous prions de bien vouloir agréer, Monsieur le Ministre, l’expression de notre très haute considération.
Les membres du jury présidé par Michel Cassan, Professeur des Universités, Université de Poitiers